Festival FOCUS #10

Veiller sur le sommeil des villes

Jeudi 14 novembre à 20h

A la fin d’un été, Louis fait un voyage en solitaire d’un mois dans un Pas-de-Calais fantomatique, et se met à écrire des pages et des pages. Cinq ans plus tard, ses feuillets de voyage sont publiés et il est reçu à la radio pour un entretien mené par Mathilde, une étrange intervieweuse. Perdu sous ce coup de projecteur, les temporalités se mêlent, passant de l’interview radio pas sur la même longueur d’ondes aux souvenirs oniriques d’un voyage déroutant, bizarrement drôle, et hanté par une question essentielle : à quoi sert d’écrire ?

MATHILDE. – Louis Albertosi, on peut lire dans votre livre, je vous cite : « mes journées sont remplies d’un mal envahissant, l’ennui des autres qui peuple les rues et les ravage. Les rues sont grises. Grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises… ».

Ça continue sur deux pages.

Depuis quelques années, on entend beaucoup de gens, des citadins justement, rêver de campagne, rêver de quitter les métropoles, les villes. Mais Louis Albertosi, y est-on vraiment malheureux dans les villes ?

LOUIS. – Euh non je ne crois pas. Pour moi la responsable du climat morose de mon voyage, c’était la situation, pas la ville en tant que telle. C’était un moment de crise – il faudrait y retourner aujourd’hui pour comparer. Les villes ont peut-être été plus meurtries. Ou alors, disons que c’était plus visible. Je veux dire, une grande place déserte en plein centre, c’est remarquable. Un village désert, c’est habituel.

©Louis Albertosi
PRODUCTION DÉLÉGUÉE Nanterre-Amandiers – Centre dramatique national
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre national des dramaturgies contemporaines
REMERCIEMENTS Emmanuel Oriol et le Conservatoire du 20e arrondissement de Paris
Durée : 1h15
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

L’Odeur des tissus

Mercredi 20 novembre à 20h

Tout se passe dans une résidence destinée à des femmes. Sept pensionnaires y cultivent gaiement leur faculté d’émerveillement avec l’aide de Claudia, la dévouée directrice. Au travers d’activités manuelles, artistiques, ou encore par la pratique de la discussion, elles s’essayent, tant bien que mal, à l’art de la joie.

L’Odeur des tissus propose de poser un regard empathique et amusé sur une communauté dont l’entente est toujours en tension.

Mme Dinh : Le jardin sauvage n’occupera qu’une partie du parc. Donc c’est simplement pour vous initier à de nouvelles manières de penser le paysage. Voilà c’est pas pour tout remettre en question. À Sorana. Je vous rejoins sur le poids symbolique de la rose, et justement nous, pour le dire un peu rapidement on va essayer de créer une atmosphère peut-être un peu plus insouciante. Effectivement. Disons qu’on va essayer de réaliser un jardin qui soit favorable à l’émergence de sentiments nouveaux, et en effet, peut-être un peu plus folâtre que langoureux ou… complaisant.

Elle sourit.

Même si, comme je le disais, le jardin sauvage est un jardin sophistiqué, on va essayer de donner une impression de naturel, de légèreté et de spontanéité.

Texte Lydie Tamisier (ed. TAPUSCRIT | Théâtre Ouvert)
Mise en voix Marion Duphil
Avec Fatima Aïbout, Claire Wauthion, Julie Bertin, Machita Daly, Andréa El Azan, Jade Herbulot, Pauline Mereuze, Thalia Otmantelba, Prunella Rivière, Louise Roch, Gisèle Torterolo
Dramaturgie Adèle Chaniolleau
Scénographie Lisa Navarro
Costumes Marie La Rocca
Lumière Juliette Besançon
Son Guillaume Callier

Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

GIVRÉ·ES

Samedi 23 novembre à 20h

Depuis la mort de leurs parents, des frères et sœurs se retrouvent chaque année dans la maison de leur enfance pour fêter Noël comme avant. Hanté·es par leur incapacité à évoquer leurs absent·es, iels tentent de se comprendre à nouveau. Ce soir-là, la mort s’immisce parmi elleux de façon inédite, les poussant à douter de leur propre rapport au monde. Ce conte fantastique sonde les croyances qui nous habitent aujourd’hui et fait écho à ces chemins que nos absent.es nous poussent parfois à emprunter.

Eli : Et tes petites prières à l’hôpital ? Comment tu expliques tes petites prières à l’hôpital ? Après l’accident de Raph, tu pleurais, tu priais, comme un enfant Oscar !
Oscar : Je n’ai jamais prié. Qui a pris l’assiette ? J’ai déjà dit cent fois qu’on laisse l’assiette vide pour accueillir ceux qui en ont besoin, comme toujours.
Eli : Pourquoi tu continues avec cette assiette ?
Oscar : C’est la tradition.
Eli : On est au XXIème siècle, les pauvres, ça n’ose plus frapper aux portes. Mais les fantômes…
Oscar : Les sorcières, les fantômes, ça n’en finit pas ! Il faut grandir Eli.
Eli : Grandir ça veut dire ne plus croire ?
Oscar : Voilà.
Eli : Alors je ne veux pas grandir, et toi non plus visiblement. Ça fait six ans que les parents sont morts !
Oscar : Ne parle pas des parents comme ça !
Eli : J’ai seulement dit qu’ils étaient morts Oscar ! Ils sont morts ! Ils sont morts ! Ils sont morts ! Ils sont morts !
Oscar : Tout le monde est au courant.
Eli : Alors pourquoi tu fais comme s’ils étaient toujours là ? Pourquoi tu as gardé les chaises, les rideaux, le sapin ? Pourquoi on s’assied aux mêmes places, en faisant les mêmes blagues, en échangeant les mêmes regards ? Pourquoi on en parle pas, tout simplement, pourquoi on en parle pas ?
Oscar : Tu l’as dit toi-même, parce qu’ils n’existent plus.
Eli : Ils existent autrement. Temps. Tu trembles Oscar.
Oscar : Elle est givrée. Raph ! A table ! Noël c’est ce soir, pas demain matin !
Eli : Ils font partie de la vie ! De notre vie à tous les trois !
Oscar : Y’a rien après la mort Eli, rien.
Eli : Je ne sais pas.
Oscar : Quoi tu ne sais pas ? Tu sais très bien, tout le monde le sait !
Eli : Tout le monde qui ?
Oscar : Nous, les vivants.
Eli : S’il y a des vivants ici, il y a des morts quelque part.
Oscar : Sous la terre, ensevelis, en décomposition, avec les vers !
Eli : Ailleurs.
Oscar : Les souvenirs, voilà ce qui nous reste ! Cette maison !
Eli : Et les morts à réveiller.
Oscar : T’es givrée.
Eli : Tu as peur parce que tu doutes.
Oscar : Peur de quoi ?
Eli : Peur des morts.
Oscar : Quoi les morts, qu’est-ce qu’ils ont les morts ? Laisse-les donc là où ils sont.

SOUTIEN Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, la Manufacture – Haute École des Arts de la Scène, la RTS, la RTBF, la Fondation Maisons Mainou, Fondation Suisse pour la radio et la Culture (FSRC / SRKS) et la bourse Gulliver.

Texte et mise en espace Charline Curtelin
Collaboration artistique Alexandra Lapierre
Avec Mathilde Augustak, Leïa Besnier, Alexia Hebrard, Rony Wolff
Création sonore Robin De Carlan, Paolo Rezze

Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival 9e Festival du Jamais Lu Paris

Parler meilleur : nouveaux lexiques du vivre-ensemble [cabaret politique]

Dimanche 27 octobre à 18h30

À nouvelle époque, nouveaux vocables.
La rue, les réseaux et les dicos du Québec comme de la France font régulièrement entrer dans l’usage des mots qui scellent des réalités mouvantes, ou jusqu’alors insaisissables.
Mais qu’en est-il de l’écriture et de celleux qui la font? Est-ce que des mots nouveaux déclenchent des gestes indus? Comment l’inspiration s’accorde-t-elle à l’air de son temps?
Quel quartz de sens offrir à ces syllabes à peine imbriquées?
C’est ce que nous tâcherons de vérifier ici.

Chaque auteurice s’est vu confier un phonème dont l’usage était plus ou moins inconnu il y a peu de temps. Ielles auront la tâche de les faire se déployer, en volages libellules ou en étendards.

Pour les accompagner en chansons : les mots torpilles de Sohan Pague.

©Nicolas Lascourrèges
Durée : 1h10
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif Entrée libre
Tarif réduit Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
Associations, groupesà partir de 6 personnes
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)
Festival 9e Festival du Jamais Lu Paris

Pour Maëlle – Coup de coeur Montréal

Samedi 26 octobre à 20h30

À la sortie des bars sur l’avenue Saint-Laurent à Montréal, Ali, un jeune homme issu dʼun milieu modeste, tombe instantanément amoureux de Maëlle, une jeune intellectuelle arty qui vient dʼun milieu aisé. En essayant de naviguer à travers les codes sociaux des évènements culturels tendances et des buvettes branchées, Ali découvre un monde totalement différent du sien : un monde où lʼart et la passion sont roi et reine, et où il nʼest jamais question dʼargent. À ses yeux, il doit absolument intégrer cet univers idyllique. Mais est-ce à la portée de tous ?

Le chow mein 2$, c’est un sac surprise bro.
Y’a autant les filles high class du Buonanotte qui arrivent en Mercedes, robe noire et bijoux, que les filles du Bar Bifteck avec les piercings et les cheveux bleus. Là-bas y’a pas de VIP, y’a pas de guestlist, tout le monde bouffe le même fucking chow mein.

 

Pour Maëlle a été lu une première fois au Jamais Lu Montréal en mai 2024
©Nicolas Lascourrèges
Durée : 1h
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival 9e Festival du Jamais Lu Paris

Les choses qui n’ont pas de nom

Samedi 26 octobre à 16h

Les choses qui n’ont pas de nom est l’histoire d’un groupe de jeunes personnes assignées femmes, qu’on rencontre à la fin de l’adolescence et qu’on suit jusqu’à la fin de la vingtaine.

Louise, celle qui raconte l’histoire, tombe amoureuse d’une autre femme et développe une honte l’empêchant d’en prononcer un mot. Mais elle n’est pas la seule à vivre ce rejet de ses propres désirs. Les trajectoires de Sabah, Eva, Rachel, Adélaïde, Amira s’entremêlent, amicalement ou amoureusement, se croisent et se séparent, toutes marquées par la honte. De celle-ci, elles recherchent les causes dans l’époque, dans les discours sociaux qui les ont environnées. Récit initiatique d’entrée dans l’âge adulte d’un groupe de jeunes personnes, où l’amitié prend une place prépondérante, ce texte questionne la possibilité de la prise de parole après un silence asphyxiant.

C’est une histoire de premier amour classique, tes doigts sur mes hanches et mes doigts dans tes cheveux, Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi et tout le bazar, mais la particularité c’est l’ignorance, l’ignorance de mon désir et l’ignorance du tien, et ma honte et ta honte qui ont empêché, qui ont tout empêché, ne nous ont laissé que quelques nuits de coïncidence d’amour.

Les choses qui n’ont pas de nom a bénéficié du soutien de la Chartreuse – Centre national des écritures du spectacle et de la compagnie En Actes.
Leïla Cassar est lauréate de l’Aide nationale à la création de textes dramatiques – ARTCENA
©Nicolas Lascourrèges
Durée : 1h05
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Vendredi 25 octobre à 20h30

Sacha est une jeune cheffe parisienne dans un restaurant en plein essor, et sa vie correspond à la définition moderne d’une réussite parfaite : elle allie accomplissement professionnel et bonheur personnel. Sa famille la soutient, sa petite amie l’a demandée en mariage, elle a un groupe d’ami·e·s solide… et elle est en finale de Survivor Chef, le prestigieux concours télévisé de cuisine.

Pourtant, Sacha rêve chaque nuit que son restaurant crame, et peut-être même que c’est elle qui fait craquer l’allumette.

Il suffit d’une allumette. Je m’accroche à elle, c’est la dernière du paquet. Elle glisse. Ma sueur a imbibé la boîte. L’humidité de mon angoisse pourra peut-être empêcher la chimie. La chimie de la poudre de verre, du phosphore, du chlorate, empêchée par l’humidité de mon angoisse.

 

 

 

©Nicolas Lascourrèges
Durée : 1h
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival 9e Festival du Jamais Lu Paris

L’atelier québécois – Juste des bonhommes qui bougent

Vendredi 25 octobre à 19h

Quelque part, une personne pleure parce qu’elle aurait préféré vivre en Nouvelle-France, une autre offre un spectacle de violon à des oiseaux et une troisième contemple la banderole «Bonne retraite de ta dépression» que ses amis lui ont confectionnée pour leur soirée festive.
Quelque part, les choses ont du sens
Puis elles n’en n’ont plus
Certaines sont des coïncidences
Certaines, des chronologies parallèles puisque «toute est dans toute»
Quelque part, l’Univers est confus de voir autant d’humains désorientés
à force de chercher signes, repères et sentiments d’accomplissement dans les éléments les plus incongrus
Et partout, plus personne ne comprend quoique ce soit
… Êtes-vous encore avec moi ?

Juste des bonhommes qui bougent est un spectacle à tableaux. C’est aussi un spectacle où tout est lié. Probablement. En tout cas, c’est assurément un parti pris comme quoi l’absurde est une merveilleuse balise au milieu de nos angoisses autant personnelles qu’existentielles.

 

UNE ÉTUDIANTE
Va falloir que je prenne une pause
C’est tu possible ?
Un p’tit verre d’eau, une banane, une granola, quelque chose comme ça ?
C’est que
Je sais pus je suis qui
On dirait que soudainement y’a eu tellement d’options que
ben
je sais pas
j’me suis vue
j’me suis déçue
j’me suis perdue
Mon propre veni vidi vici, quoi!

ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION
Sur la billetterie en ligne, au 01 42 55 55 50 ou par mail resa@theatreouvert.com

Camille Giguère-Côté bénéficie d’une résidence d’autrice au Centre les Récollets à Paris organisée avec le soutien du Conseil des Arts et des Lettres du Québec
©Nicolas Lascourrèges

Texte Camille Giguère-Côté
Mise en voix Pauline Haudepin
Avec les apprenti·es du Studio ESCA Gaspard Gévin-Hié, Jeanne Guinebretière, Ilyes Hammadi Chassin, Maïa Laiter, Victor Lalmanach, Léa Constance Piette

Durée : 1h30
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€

Théâtre et amitié (triptyque)

Du 13 au 22 mars

Trois pièces pour approcher l’expérience d’un théâtre de paix. Trois propositions pour interroger le présent partagé du théâtre, son trouble fondamental, comme une invitation à l’étonnement et à la jubilation du jeu. Et où grâce à la confiance et l’humour, l’expérience de l’incertitude ne conduirait pas à une frustration mais au contraire, à une libération du regard et du mouvement.

Je pars deux fois
Éd. Théâtre Ouvert | TAPUSCRIT

Paul et Pauline remarquent que quelque chose a changé dans la situation. Mais quoi, on ne sait pas. C’est peut-être le chien, l’ami européen qu’ils partent chercher, le bateau qu’il faut prendre, un son ou une séparation. Il faudrait en tout cas réagir dans un endroit précis pour que ce soit bien clair. On mène avec eux une enquête sur la situation et on relève les indices, les traces d’une histoire. C’est un peu comme si nous traversions en résumé toute la vie d’un couple, mais la chronologie de l’histoire est bouleversée et le récit recomposé depuis une perception troublée, un désordre amoureux. La fin semble coexister avec le début. Paul et Pauline se rencontrent, se séparent, ou se retrouvent un peu tout en même temps. Des obstacles surgissent d’on ne sait où et il faut rebondir, apprendre à jouer, car il s’agit malgré tout de parvenir à se débrouiller et à avancer vers l’inconnu et l’ouverture à une nouvelle rencontre.

EXTRAITS

Pauline à peu de choses près on pourrait dire que rien n’a changé mais quelque chose a changé je n’arrive pas à percevoir ce qui a changé

Théâtre et amitié
Éd. Théâtre Ouvert I TAPUSCRIT

Cette pièce est écrite pour deux acteurs et une foule. Dans cette pièce, où se rejoindront tous les acteurs, la superposition des temps et des lieux est poussée à son comble. Le résultat est une désorientation continuelle qui surprend les personnages qui pourtant essaient de tenir le fil de la parole. Paul pense qu’il y a un problème, Pierre pense qu’il n’y a aucune raison de penser qu’il y a un problème. Parfois une foule apparaît de manière complètement inopinée et envahit tout l’espace avant de disparaître, pareille à un nuage qui les enveloppe ou les efface. L’effet produit sur les événements et sur les présences est celui d’une incertitude grandissante. Pourtant la pièce évolue vers la reconnaissance d’une disparition du problème, notamment à travers l’apparition et l’acceptation d’une multiplicité. Plus on avance et plus Paul et Pierre semblent se perdre ou se disséminer dans la foule. Ils se mélangent, se multiplient et se repeuplent en s’égaillant dans un mouvement nouveau.

EXTRAIT

Quant à savoir où est le problème, je n’en sais rien, vous trouverez bien, où est-il, où sont-ils, quelque chose ne va pas. 

La Table planétaire
Éd. Esse que

Pierre et Wen déballent d’un carton une table en kit et entreprennent de la monter. Pierre est embêté par un problème. Grâce à la sagesse de Wen et à l’arrivée inattendue de quelqu’un qui vient d’ailleurs, Pierre arrivera progressivement à retrouver la juste dimension des choses, et la table sera montée. L’arrivée du troisième personnage provoque un bouleversement dans la perception. Un vertige où ce qui est tenté collectivement est la compréhension d’une nouvelle manière sensible de se resituer dans le monde, en sentant que tout, même le très loin, est relié « de proche en proche » à notre ici et maintenant. C’est une nouvelle sensation de la consistance des choses, une pensée et une émotion dont nous sommes invités à faire ensemble l’expérience.

EXTRAIT

Il y a tant de choses qui ne sont pas sous nos yeux. Ça donne le vertige. 

TOURNÉE

CRÉATION le 21 janvier 25 à l’Olympia – CDN de Tours
29 et 30 avril 2025 – Comédie de Bethune 

©Pierre Linguanotto
COPRODUCTION (en cours) migratori K merado ; Comédie de Bethune Théâtre et Centre Dramatique National ; L’Olympia, CDN de Tours ; Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
SOUTIEN Malakoff – Scène nationale ; Théâtre 71 ; Studio Théâtre de Vitry ; T2G ; MC93 de Bobigny
La compagnie migratori K merrado est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Ile de France.

Textes Nicolas Doutey
Mise en scène Sébastien Derrey, en collaboration avec Vincent Weber pour le 2e volet du projet
Avec Rodolphe Congé, Vincent Guédon, Catherine Jabot, Nathalie Pivain, Olga Grumberg, Frédéric Gustaëdt
Scénographie Rémi Godfroy, Sébastien Derrey
Lumières Anne VaglioRémi Godfroy
Son Isabelle Surel
Costumes Elise Garraud
Accessoires (pour La Table planétaire) Olivier Brichet
Régie générale et lumières Emmanuelle Phelippeau, Titouan Lechevalier
Régie son Paulin Bonijoly
Assistante Lorraine Malherbe
Administration Silvia Mammano
Diffusion et développement Nacéra Lahbib

 

À partir de 15 ans

LUN, MAR, MER À 19H30
JEU, VEN À 20H30
SAM À 18H
Relâche exceptionnelle jeudi 20 mars

 

Du fait de la scénographie et pour des raisons de sécurité, nous n’avons pas la possibilité d’accueillir les personnes à mobilité réduite pour ce spectacle.

Durée : 2h
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€

Lac artificiel

Du 31 mars au 12 avril

Laura et Salomé sont inséparables. Un samedi soir, au milieu de l’été, les deux adolescentes marchent le long de la route départementale, à la lisière de la forêt, à la recherche d’un endroit où faire la fête. Avec pour seul repère la signalétique fluorescente du bitume, elles cherchent leur chemin et finissent par se perdre.

À la dérive dans un monde qui tangue, de plus en plus loin dans la nuit, dans l’obscurité de leurs souvenirs, elles assistent à leur propre chute et à l’effritement de leur relation.
Dans un jeu de double et de miroir vertigineux, Céleste Germe met en scène Maëlys Ricordeau qui interprète les deux jeunes femmes dans une performance impressionnante. Hypnotique, le dispositif sonore et visuel nous plonge dans les méandres de la mémoire de Laura et Salomé, qui rôdent au cœur de la forêt, au cœur de la nuit, vers leurs traumas. Là où l’amitié et l’amour se jouent d’abord et avant tout avec soi.

Un spectacle radical et émouvant, dans lequel les ombres et les mirages jouent avec une lumineuse et bouleversante actrice.

EXTRAIT

SALOMÉ : Regarde
Regarde comme le ciel est grand
LAURA : C’est quoi ce sang
SALOMÉ : C’est rien
C’est le mien
LAURA : Quoi
SALOMÉ : C’est rien je suis tombée dans les ronces tout à l’heure
LAURA : Ah
SALOMÉ : Tu crois que le cosmos nous envoie un message
LAURA : Un message
SALOMÉ : Oui un message un signe une synchronicité
LAURA : Pourquoi il ferait ça le cosmos
SALOMÉ : J’essaye de comprendre justement
LAURA : Je crois qu’il en a rien à foutre de nous le cosmos
SALOMÉ : Je crois qu’il nous parle
LAURA : S’il s’intéressait vraiment à nous je veux dire s’il se souciait un peu de nous on n’en serait pas là à courir après une musique et à faire des bains de boue
SALOMÉ : Moi je crois qu’il nous parle je crois que tout ce qui nous arrive c’est pas pour rien
LAURA : Je crois qu’il n’y a rien à comprendre
SALOMÉ : Je crois qu’il faut qu’on arrête de faire semblant
LAURA : Comment ça
SALOMÉ : Faut arrêter là
on peut pas passer à côté de notre vie plus longtemps
LAURA : …
SALOMÉ : Je peux pas passer à côté de ma vie toute ma vie
LAURA : Qu’est-ce que tu veux dire
SALOMÉ : Dès qu’on sort de ce bourbier je pars faire de l’événementiel à ParisJe me barre de ce trou et je monte ma boîte
LAURA : Ah ouais
SALOMÉ : Bah ouais qu’est-ce que tu crois je ne vais pas rester là toute ma vie moi

NOTE D’INTENTION

« Deux personnages
A la lecture du texte, il m’a semblé très vite que les personnages de Laura et Salomé formaient un duo passionnant à explorer : un peu jumelles, un peu siamoises, avec ce qu’il y a souvent dans l’amitié d’intrication labyrinthique, de jeu de double, ying et yang, figure duale et inversée, complémentaire et opposée.
Toutes deux se débattant avec le souvenir violent, tétanisant, d’un homme – un jeune homme agressif pour l’une, un père abandonnique pour l’autre – prises au piège d’un passé traumatique qui les phagocyte au point de rendre impossible la réciprocité et l’amitié. Toutes deux en route vers le cœur de leur trauma, peut-être pour s’en échapper, peut-être pour y sombrer.
 
Une seule actrice
Très vite, il m’a semblé que le fait de confier à Maëlys Ricordeau les deux rôles permettrait de faire entendre plus perceptiblement la manière dont Marine Chartrain les avait écrits, en reflets l’un de l’autre, miroir et miroir inversés, à la fois identiques et opposées.
Très vite, il m’a semblé qu’elle saurait restituer, en attribuant une voix spécifique à chaque personnage, à la fois le duo et la gémellité, c’est-à-dire aussi l’écriture elle- même qui, dans le portrait qu’elle dresse des deux jeunes femmes, se symétrise et s’entrelace.
Mais très vite aussi, j’ai eu l’intuition que Maëlys saurait, en même temps, donner incarnation à la silhouette vibratile de chacune des deux femmes. Et qu’ainsi, c’est plus près de l’écriture de chacune que nous pourrions être. Plus près de leurs intimités, de leurs douleurs, de leurs rêves… Que cette double incarnation nous permettrait d’être à la fois plus proche des personnages et plus proche de l’écriture, plus proche de la fiction et plus proche de la littérature. »  –  Céleste Germe

REVUE DE PRESSE 

Hotellothéâtre : « Une écriture sinueuse, rythmée, au souffle puissant, qui, claire et sonore encore, trace un chemin sûr. »

Détectives sauvages : « les textes de Chartrain développent une étrangeté insidieuse, qui émerge sans volontarisme car l’autrice a l’art de la trouver dans la matière même du contemporain. »

©Jacob Stambach
PRODUCTION Das Plateau ; Prémisses – Office de production artistique et solidaire pour la jeune création
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Lac artificiel a été écrit en 2021, il est lauréat de l’aide à l’écriture Beaumarchais en 2022, a reçu les encouragements ARTCENA en 2023 et est édité à la maison d’édition TAPUSCRIT | Théâtre Ouvert en mars 2023.

Texte Marine Chartrain
Éditions Théâtre Ouvert | Tapuscrit
Mise en scène Céleste Germe
Collaboratrice artistique et jeu Maëlys Ricordeau
Création sonore Jacob Stambach
Dispositif son et vidéo Jérôme Tuncer
Scénographie James Brandily
Lumière Sébastien Lefèvre
Images Flavie Trichet Lespagnol

LUN, MAR, MER À 19H30
JEU, VEN À 20H30
SAM À 18H

Durée : (estimée) 1h20
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€