Dimanche 30 octobre à 18h30

Peut-on avoir le coeur qui bat à gauche et se comporter quand même avec droiture?
Nous arrive-t-il de foncer droit dans le mur même si on persiste à se lever du pied gauche?
Autrement dit, quand un artiste prend la parole aujourd’hui, quel bord s’exprime en lui?

Scrutons-nous un instant dans le miroir craquant de notre gauchitude.

Dans ce cabaret transatlantique résolument politique, nous examinerons ce côté-ci et ce côté-là de nos gestes, à la traque agitée de nos fêlures.
Car la cohérence peut être un combat des plus rudes.
En vaillants funambules, nous irons enjamber les vides qui parfois essaiment nos pensées.
Nous aurons l’oeil sur nos angles morts.
Nous pencherons par ici ou nous divaguerons par là.
Nous dirons vrai, nous avouerons tout.
Et si par mégarde nous glissons vers le flou, observons vers quel sens se fera la culbute, elle pourrait bien avoir l’aisance des voltigeurs.
Car nous ne maîtrisons au fond qu’une chose : notre propre fiction.

À partir de mots qui font l’actualité brûlante, des réalités, des visions, des vibrations qui s’entendent de manière distincte en France et au Québec, quatre binômes d’autrices et d’auteurs issus des deux côtés de la grande flaque vont monter au tréteau, se lover dans les phonèmes, s’inventer des coups de gueule et fabriquer ensemble du verbe, du sens, de la fête.

 
©Joseph Banderet
Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif Entrée libre
Tarif réduit Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
Associations, groupesà partir de 6 personnes
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)
Dimanche 30 octobre à 16h

C’est l’histoire d’un vallon. Son paysage, ses habitants. On y entrevoit comment les différentes espèces cohabitent dans un même espace. Quels liens se tissent. Et les frictions possibles. S’y déploie l’influence mutuelle entre un lieu et les êtres qui l’occupent. Comment, ensemble, au fil des ans, tout change, évolue, comment tout fait monde. C’est donc un récit à voix multiples, dont les humains ne sont pas les seuls protagonistes. Nous y suivons leurs aventures, bien sûr, mais nous nous intéressons aussi à ce qui se trame du côté des plantes et des animaux sauvages.

Chronique chorale, Notre vallée vient mettre en lumière la façon dont chaque vivant participe, d’une manière ou d’une autre, à la construction du territoire, et l’impact que son implication provoque sur ses colocataires. À qui, à quoi, pour combien de temps?

 

ici
dans ce petit bout de monde
au coeur d’un hiver de fin de siècle énergivore
ce n’est pas la mort qui règne en cheffe
tututututut
c’est la dormance
seulement la dormance
temps
NUIT
fin de siècle souffle fort
bondis plane papillonne
tout n’est pas mort ça dort
©Joseph Banderet
Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 29 octobre à 20h

Cela se passe dans une retraite que l’on pourrait dire spirituelle destinée exclusivement à des femmes. Les principes fondamentaux de cette retraite sont l’amitié, l’entraide, la contemplation. Ces femmes s’essayent donc, tant bien que mal, à l’art de la joie. Création d’un jardin sauvage, atelier de copie, travail aux champs… Mais qu’est-ce que la joie? Le repos de l’âme? La jouissance quotidienne du fait d’exister? Peut-être est-ce un sentiment plus idiot, ou plutôt une sensation idiote, volatile, insignifiante. De tout petits sursauts de rien du tout qui, multipliés, donneraient à chaque journée sa raison d’être.

L’Odeur des tissus est imbibée de ce presque-rien, de cette douceur intimement liée à l’ironie. C’est beau et aussi un peu triste, mais on ne saurait dire exactement pourquoi. C’est triste dans la légèreté. C’est justement ce quelque chose, ce je-ne-sais-quoi qui résiste absolument à l’analyse, qui en fait toute la trame. 

CLAUDIA. Maintenant laissez-moi vous réciter ce petit poème japonais pour vous accompagner dans votre sommeil :
Femmes en train de planter du riz…
Un temps.
tout est sale en elles
Un temps.
excepté leur chant.
Silence. Toutes se recueillent et méditent sur le haïku.
CLAUDIA. Bonne nuit, chères pensionnaires.
La présentation par l’autrice Lydie Tamisier :

©Joseph Banderet
Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 29 octobre à 18h30

La maison, c’est le lieu de l’action.
Il y a l’entrée, le salon, la bibliothèque, la cuisine, le jardin et le petit bois.
Une autrice emménage avec son compagnon dans cette petite maison de campagne qui leur a été vendue après le décès d’une vieille dame.
Peu à peu, l’autrice devient hantée par le spectre de son ancienne propriétaire, gênée par l’atmosphère de la demeure, dont une pièce lui reste étrangement interdite.
Alors elle écrit une histoire pour résoudre ce malaise. Ou, peut-être comme tout.e.s les auteur.ice.s, se sert-elle de la réalité pour nourrir sa fiction?
Quoiqu’il en soit, sa fable se résume ainsi : une jeune femme qui s’est depuis longtemps éloignée de sa famille à la mort de sa mère retourne voir la maison où celle-ci a vécu. Elle cherche à saisir où et en quoi l’événement a raté.

La Maison fonctionne et fictionne comme un rituel purificateur, la résorption d’une vieille blessure, l’acceptation d’une mort. Agitant son cauchemar, son auteur exécute un détour par le double, comme pour retrouver un geste originel du théâtre : faire ressortir des monstres, et les purger par la représentation.

LA VOISINE – Vous serez au calme ici, très au calme… Le soir parfois le vent hurle ! Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est que le vent ! Rien-que-le-vent… N’ayez pas peur. C’est l’ouverture de la plaine, le vent passe par la petite pente en bas, et il hurle. Vous serez inspirée pour quelques histoires sordides. (Elle rit).(Elle imite le vent.) Houuuuuu huuuu !

©Joseph Banderet
Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Vendredi 28 octobre à 20h30

Arthur, étudiant journaliste, revient dans la petite ville-dortoir où vit sa mère pour enquêter sur d’étranges disparitions survenues vingt ans plus tôt, lorsqu’il était enfant. Selon lui, ces disparitions auraient été liées à l’explosion d’une centrale nucléaire, implantée dans la forêt voisine. Il retrouve une population mutique, affaiblie, ainsi qu’une jeunesse désœuvrée qui dérive sans mémoire ni projets d’avenir. Alors que le dôme qui recouvre la centrale condamnée se fissure, une brume toxique émane de la terre.

Au ciment la brume est une pièce sur les fantômes et sur la mélancolie. Le fantôme, c’est la mélancolie qui prend forme humaine : c’est le passé qui s’impose dans le présent.

Lorsqu’en automne, à la Toussaint, je reviens lui rendre visite et que, depuis la fenêtre de ma chambre, je vois la brume s’extraire de la forêt pour venir glisser doucement au-dessus du lac, j’aime à croire que ce sont les morts qui marchent, et que mon père en fait partie, le sans visage. Il marche, avec les autres, d’un bord à l’autre de la terre.
La présentation par l’autrice Nicolas Girard-Michelotti :
 
©Joseph Banderet
Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Mardi 22 novembre à 20h

« Ne pas oublier qu’en France, on a enfermé la jeunesse universitaire pendant plus d’un an. »
Howl 2122 est un projet d’écriture de l’urgence, de composition musicale et de performance live, proche du rap et du spoken word. Laure Catherin, Delphine Battour et Raphaël Mars en immersion dans un campus sont allé·e·s à la rencontre des étudiant·e·s pour entendre leurs paroles et s’imprégner des lieux.

Les artistes ont recueilli récits, impressions, ressentis et ambiances sonores, de précieux matériaux pour tenter d’écrire d’un souffle une performance poétique et musicale. Inspiré de De La Démocratie en Pandémie de Barbara Stiegler, une sorte de pendant au poème Howl d’Allen Ginsberg au regard de l’expérience qu’a traversé la jeunesse universitaire pendant cette période de pandémie.

Cette pièce fait référence à Howl, grand poème d’Allen Ginsberg publié en 1956, cri de rage, critique virulente du rêve américain, un manifeste à la fois esthétique, politique et social.

NOTE D’INTENTION

« Qu’on n’oublie pas le son du dehors, le son du dehors la nuit, qu’on n’oublie pas les mille sons d’un campus habité y compris les plus anodins, les sons de l’excitation et de l’émulation, des pas de côté, des temps de vide et de rien, des temps d’errance, des corps qui se rencontrent, de l’appel de l’autre, de la transgression vers l’autre, de la puissance du nombre, le son des possibles qui s’ouvrent, et de la révolte contre l’état du monde, et de la contemplation de sa beauté. Et puisque Howl fait des allers-retours entre le plein et le vide, interroger aussi ce temps où les sensations ont été bouleversées pour faire acte puisque les étudiant·e·s ont été si peu entendus voir forcés au silence. »
– Laure Catherin

À LIRE

Le processus d’écriture

REVUE DE PRESSE

I/O Gazette, 19 novembre 2022 : « Du flow pour rester à flot : Laure Catherin parvient par son écriture – hommage aux poèmes percutés d’Allen Ginsberg qui donne son titre au spectacle et inspiration “De la démocratie en Pandémie” de Barbara Stiegler qui l’innerve d’une pensée politique – à entamer collectivement une thérapie post traumatique et à laisser une trace, à vif, des injustices et des douleurs lancinantes causées par un manque de considération des pouvoirs publics de la cause étudiante. »

Ouest France, 15 novembre 2022 : « Howl 2122 est une performance poétique et musicale, issue de la collecte de la parole d’étudiants de l’université Rennes 2, sur leur vécu, pendant le confinement. »

Texte à paraître aux éditions KoÏné

PRODUCTION LaDude
COPRODUCTION Théâtre du Cercle – Rennes, Université Rennes2
AVEC LE SOUTIEN de la Mairie de Rennes dans le cadre d’aide à l’Accueil en résidence
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Maison Jacques Copeau – Pernand-Vergelesses
ACCUEIL EN RÉSIDENCE ET SOUTIEN À L’ÉCRITURE Maison du Livre – Bécherel
 
 
 
©Mathilda Gustau

Conception, texte, et interprétation Laure Catherin
Collaboration artistique Delphine Battour
Composition, interprétation musicale Raphaël Mars

Le texte sera édité en 2022 éditions Koïné

Durée : 1h10
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Vendredi 28 octobre à 19h

L’appel du Lac est un drame rural racontant l’histoire de Moi, une jeune femme qui va vivre à Montréal pour réaliser son rêve de quitter sa ville natale, en région, avec laquelle elle entretient une relation amour-haine. À son départ, elle laisse Elle, son amour de jeunesse, qui a choisi de rester là-bas pour reprendre la compagnie familiale. En ville, Moi rencontre Lui, un homme trans et queer qui lui fera vivre et connaître une toute nouvelle relation. Moi demeurera toutefois hantée par sa région.

Texte tellurique, L’appel du Lac a fait l’objet d’une première mise en voix au festival du Jamais Lu Montréal en mai 2022. Pour ouvrir cette édition du festival à Paris, nous revisitons cette parole brute, pleinement québécoise, qui par-delà la langue vient nommer très exactement ce que l’appartenance au territoire draine comme pulsion primordiale, ou comment elle fait entrer sa légende dans nos réels.

J’ai pas voulu pleurer, comme si pleurer allait confirmer qu’on se perdait toi pis moi. J’ai pas pleuré pis je t’ai pas rattrapée. On rattrape pas des gens comme toi. C’est trop beau de les voir aller, c’est trop beau de les voir libres, je voulais te laisser choisir, pis c’est ça que t’as fait.
©Joseph Banderet
Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #8

Où ? Une histoire des années 15 à 20

Vendredi 25 novembre à 19h30

Texte composé à partir de questions collectées par
Elisabeth – 75 ans / 80 ans
Louise – 30 ans / 35 ans
Elisa – 16 ans / 21 ans

Pendant cinq ans, des attentats de Charlie Hebdo au premier confinement, trois femmes tiennent le journal des questions qu’elles ont reçues dans la journée : celles du quotidien, intimes, professionnelles, médiatiques. De cette collecte naît un texte de théâtre, portrait fragmenté composé de phrases interrogatives qui disent autant qu’elles cachent.
Les questions que l’on nous pose et celles que l’on ne nous pose pas racontent le rythme de nos journées, les grands écarts, nos différents personnages : fille de, élève, mère, professionnelle, malade, amoureuse, consommatrice. Elles racontent la société dans laquelle on vit, la langue que l’on parle, les événements qui bouleversent le quotidien, qui arrêtent le temps, l’Histoire qui s’écrit. Elles expriment le besoin d’être ensemble, d’être écouté·e, entendu·e, reconnu·e, aimé·e.

NOTE D’INTENTION

« Pour ce poème documentaire, j’ai choisi la phrase interrogative parce qu’elle nous relie, elle s’adresse aux uns et aux autres. Sur scène, apparaît une longue liste qui ne cesse de demander, d’aller vers, de chercher à être entendue. Une longue quête pour briser la solitude ou peut-être simplement la partager. » – Louise Levêque

 

©Louison Alix

Texte et mise en voix Louise Levêque
Texte composé à partir des questions collectées par Élisa Germain Thomas, Maruska Le Moing, Louise Lévêque, Élisabeth Tamaris
Collaboration artistique Marie-Bénédicte Cazeneuve
Avec Louison Alix, Maruska Le Moing, Elisabeth Tamaris

À partir de 12 ans

Vendredi 25 novembre à 19h30

Durée : 1h
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #8

Dans ta Peau

Samedi 26 novembre à 20h

Sybille a perdu son amour, leader de son groupe de musique. Perdu au sens littéral : il s’est évaporé sans laisser de trace, comme le chanteur Alain Kan en 1990. Face à cette disparition, Sybille loue un appartement pour s’y enfermer. Ce lieu va agir comme un révélateur : depuis qu’elle est enfant, elle entend une voix au fond d’elle qu’elle a toujours cherché à faire taire. Cette voix va prendre les commandes de sa vie.

Conte fantastique écrit avec l’auteur-compositeur Romain Tiriakian, Dans ta peau aborde la longue quête pour trouver sa voix/e. Celle au fond de sa gorge et celle dans laquelle on s’embarque. Cette pièce charrie aussi l’histoire des créatrices qui se sont fait passer pour un autre quand il était impossible de signer de leur nom. C’est l’histoire d’un travestissement, des masques que l’on doit mettre pour se révéler.

NOTE D’INTENTION

« À l’heure où les artistes sont encouragés à nous ouvrir une fenêtre sur leur intimité, souvent factice et bâtie de toutes pièces par des agences de com, on peut questionner le pouvoir d’attraction de l’anonymat, du sans visage qui finalement en devient mille. Comme dans Dorian Gray, le roman fantastique d’Oscar Wilde, il y a dans cette histoire un prix à payer pour entrer dans la lumière. Sybille fait une sorte de pacte, une nuit. Elle laisse la place à son autre « elle » sans savoir si elle pourra le contrôler. Et immanquablement elle se laissera dépasser et devra ôter son masque pour ne pas être aspirée. » – Julie Ménard

EXTRAIT

Aveugle, j’ écoute pour la première fois ma respiration
Et suis frappée par une conviction
Implacable
Quelque chose doit se passer
Ou cesser
Et tout m’ apparaît clair soudain dans le noir
Mille possibilités en un instant
Et pourtant je n’en vois que deux
En finir pour de bon
Ou continuer
Mais sans moi
M’en sortir de moi
Changer d’enveloppe
PRODUCTION Cie La Fugitive
COPRODUCTION Le Préau, Centre Dramatique National de Normandie-Vire, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines
AVEC LE SOUTIEN de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, de la Région Île-de-France dans le cadre de l’ÉPAT

©DR

Texte et mise en espace Julie Ménard
Composition,  musique et chanson Romain Tiriakian

Avec Garance Durand Caminos, Léopoldine Hummel, Baptiste Mayoraz, Romain Tiriakian

Son Vincent Hoppe
Lumières Théo Le Menthéour 
Costumes Anna Carraud 

 

À partir de 12 ans

Durée : (estimée) 1h30
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€

Ahouvi

Vendredi 16 décembre à 19h30

À la suite d’une relation intense, à la fois paradis sensuel et tombeau ténébreux, IL est à bout, il ne peut plus, il coule, il cherche une nouvelle forme de vie en quête de liberté.

ELLE nous raconte leur histoire, depuis le premier jour, comme si le pouvoir de celle-ci lui permettait de la garder à l’abri d’une nouvelle tant redoutée.

Au centre de leur vie conjugale, il y a le fruit de la récolte – le chien, le déni. C’est par cette présence animale que la tragédie nous engloutit, que l’histoire se fond.

Ahouvi, en hébreu, veut dire « mon amour ». Ahouvi est une histoire d’amour entre un Français et une Iraélienne, la séparation d’un couple face à la violence et la destruction, mais aussi face à la beauté d’un champ de bataille.

Ce texte est un hommage, un hymne à la vie et un oratorio de la douleur.

NOTE D’INTENTION

« À l’âge de 18 ans, 4 mois avant de commencer mon service militaire comme soldat israélien à Gaza, j’ai créé ma première pièce, Sous le ciel bleu et des nuages blancs. 24 mois plus tard, j’ai déserté le service militaire, et entaché à jamais ma citoyenneté israélienne. C’était le début d’une recherche, d’un voyage, d’un questionnement autour de mon rôle comme occupant, comme un juif israélien conscient de sa responsabilité.

Je ne suis pas là-bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps.

J’habite en France depuis presque 9 ans quand je commence à écrire Ahouvi au début de l’été 2021. J’ai en tête mon projet d’écriture Adesh, nouveau volet du travail artistique que je mène autour de mon identité israélienne et de la relation avec mon pays. Dans cet opus j’aborde le conflit israéloarabe vu depuis là-haut, vu par les oiseaux de la Cisjordanie où j’ai séjourné pendant 2 mois en résidence de recherche. Mais pendant ce travail d’écriture, pendant ce dialogue intime et intérieur, alimenté par l’inquiétude que je ressens face à la montée du nationalisme en France, les choses ont radicalement changé pour moi en tant qu’auteur : je veux rester en France, je veux parler d’amour, de l’amour que j’ai pour la France et de l’inquiétude que je ressens pour l’avenir de ce pays. C’est ici que je me sens plus libre, plus fragile, plus vivant. Ce pays est mon refuge mais j’ai peur de ne plus pouvoir rester ici. Je ne vois plus la France avec les mêmes yeux, avec le même regard, que quand je suis arrivé. Je ne sais pas où elle est. Je la cherche. J’ai besoin de parler d’amour parce que je suis encore ici. J’ai besoin de parler d’amour pour me préparer au moment où l’on se séparera, au moment où rien ne sera plus pareil.

C’est le temps du mythe qui rejoint la réalité.

Cet été j’ai décidé de m’écouter, j’ai écrit et terminé le texte de Ahouvi d’un seul geste, même si, au début, ce changement de projet m’a perturbé. Il est sorti de mon corps, en urgence, comme si je l’avais « vomi ». C’était douloureux et merveilleux en même temps. Je l’ai terminé fin août 2021, ce n’est plus Adesh, mais Ahouvi. Le titre a changé et l’histoire a pris sa liberté. Bien évidemment, la toile de fond est toujours la relation avec mon pays, Israël. Mais cette fois-ci je veux en parler comme une relation plus intime, amoureuse, sentimentale. Et j’ai décidé de reporter à plus tard la création de Adesh.

Je suis un voleur, je vole la vie, la mienne et celle des autres et je les mélange avec la fiction. La fiction c’est ma libération. En utilisant le trouble, l’humour et l’autodérision, mon nouveau récit prend la forme féroce d’une histoire d’amour et relate la rupture d’un couple, France-Israël en quelque sorte. Une histoire d’amour que j’ai vécu avec la France et en France depuis mon arrivée, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’être étranger dans un pays, et les répercussions que cela peut avoir dans les relations ambiguës et irrégulières avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachée et discrète, jusqu’au moment où l’on devient notre propre ennemi.

Il s’agit de vivre l’échec de cette histoire d’amour, d’un point de vue personnel et politique : vivre l’écrasement de l’utopie et le désintéressement puis l’abandon de la France depuis le processus de paix d’Oslo commencé en 1993. Sur le plan diplomatique, le gouvernement français était partagé entre une amitié bienveillante et une franche hostilité. Les relations franco-israéliennes ont toujours été marquées par l’opposition entre le besoin pour la France d’avoir de bons contacts avec un partenaire important au Moyen-Orient et celui de maintenir des relations correctes, voire même privilégiées, avec le monde arabe. Cette théorie permet de démêler les apparentes contradictions de la politique française à l’égard d’Israël. C’est la contradiction intérieure et la complexité dans la vie de ce couple qui m’intéresse.

Je ne suis pas là-bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps.

Ahouvi devient donc le troisième volet de la Quadrilogie de ma Terre. C’est le volet de l’amour, Ahouvi est une histoire d’amour. Le premier volet TBM – Tunnel Boring Machine traitait le conflit israélo-palestinien sous l’angle politique, le deuxième The Jewish Hour l’abordait sous l’angle de la réligion. Enfin, le quatrième, Adesh, nous parlera de l’aspect économique de ce conflit et clôturera la quadrilogie depuis là-haut, depuis le ciel de la Cisjordanie. Ce sont quatre objets, quatre éléments séparés.En utilisant le trouble, l’humour et l’autodérision, mon nouveau récit prend la forme féroce de la rupture d’un couple. Une histoire d’amour que j’ai vécu avec la France et en France depuis mon arrivée, depuis neuf ans. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’être étranger dans un pays, et les répercussions que cela peut avoir dans les relations ambiguës et irrégulières avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachée et discrète dans le couple, jusqu’au moment où l’on devient notre propre ennemi. » – Yuval Rozman

EXTRAIT

« Mais c’est ça l’amour tu comprends pas ?! Ça devient pas mieux, ça c’est l’amour, je te dis, on pète ensemble sous la couette, on fait l’amour follement, je te prépare ton boudin blanc et tu appelles ma mère quand j’en peux plus, ça c’est l’amour. »
©DR
Avec le soutien de la Région Île-de-France pour l’ÉPAT.

Texte et mise en voix Yuval Rozman
Assistant à la mise en voix Antoine Hirel
Avec Stéphanie Aflalo, Roxanne Roux, Gaël Sall

Durée : 1h
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif Entrée libre
Tarif réduit Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
Associations, groupesà partir de 6 personnes
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)