Type de spectacle : Mise en espace
Sortir de la nuit
La lisière d’une forêt, la nuit. Selim se rend sur son lieu de drague préféré. Parmi les corps nus, il découvre Max, un jeune homme traumatisé. Il le ramène dans la communauté avec laquelle il vit, pour lui donner à boire. Il lui présente Willi·e et Lila, deux membres de cette communauté LGBTQIA+, fondée par les évadé·e·s d’une Clinique pratiquant des thérapies de conversion.
Mais qui est Max ? Est-il l’un des leurs ? Est-il l’un de leurs anciens tortionnaires ? Est-il un espion de la Clinique ? Plus les heures passent à ses côtés, plus la peur les gagne. Autour d’elles·eux, la forêt s’anime progressivement, envahie par les voix de leurs vies d’avant, par leurs colères… mais aussi par leurs désirs, par leurs corps et leurs métamorphoses.
EXTRAIT
« Ici, au creux de ce foyer que nous avons construit pendant des années, nous nous sommes donnés une règle, une seule : nous serons, pour le reste de nos vies, des personnes fortes et flamboyantes. Une force infinie qu’ils n’auront jamais. Qu’ils ne comprendront jamais. Ce ne sont pas les liens du sang qui nous unissent. Ce ne sont pas les liens de leur famille. Nous ne jouons pas à cette mascarade. Nous n’y croyons plus. Nous, nous avons une famille. Pas de papa, pas de maman. Nous sommes des malfrats en smokey eyes. Nous sommes des monstres maudits et flamboyants qui forment une grande, très grande famille qui s’étend par-delà la lisière. Nous sommes une famille faite d’amants et d’amantes aux poitrines ouvertes. Une famille forgée par la violence du monde. Une famille qui se reconnaît d’un simple coup d’oeil. Une famille qui ne fait pas semblant et qui a éprouvé ses liens. Nos liens sont si forts et si puissants. Si anciens qu’ils creusent la terre de leurs géantes racines. Des racines qui entournent nos pieds et qui nous font tenir droit. Debout »
NOTE D’INTENTION – Thibaut Galis
« Un jour de mars 2021, je me balade sur Instagram. Un compte militant poste une image avec le #Rienàguérir. Guérir de quoi ? Je lis, je me documente, je sonde internet et la presse. Je suis sous le choc. J’entends pour la première fois cette expression : « thérapies de conversion ». Cela aurait pu être moi.
Nous sommes en mars 2021 et le sujet des thérapies de conversion vient de connaître une percée médiatique sur les réseaux sociaux et dans quelques médias. Depuis ce jour, les témoignages pleuvent, des journalistes sont invité·e·s sur les plateaux de télévision pour en parler, les posts sur les réseaux sociaux deviennent de plus en plus fréquents. Comme beaucoup, j’ai été choqué de savoir qu’en France et ailleurs, il existait des endroits où l’on voulait « guérir » l’homosexualité ou la transidentité. De ce choc est né le désir d’écrire une pièce : Sortir de la Nuit.
Cette pièce n’est pas une pièce documentaire. Elle propose de créer une fiction qui permette de proposer d’autres imaginaires, d’autres manières de penser le corps, la sexualité, les relations amoureuses. L’histoire suit une communauté LGBTQIA+ ayant échappé à des thérapies de conversion et qui survit dans la forêt. C’est cette culture de la communauté, si nécessaire aux personnes LGBTQIA+, qui est questionnée par le genre policier de la pièce. Par l’entremise de cette tension dramatique, les personnages se questionnent sur ce qui fait communauté entre eux, sur la manière d’intégrer l’autre à leur vie en groupe et sur le rejet de la norme urbaine oppressive.
Dans cette pièce, je veux m’inspirer de lié à la forêt et à la nuit. La forêt comme marge, comme alternative, comme dépassement de soi et espace de transgression. Ces corps, perdus dans l’immensité de la forêt, tentent de trouver une nouvelle place dans le monde. La forêt devient un espace protéiforme, rempli de rencontres, de dangers ou d’émancipations. Au cours de la pièce, la nuit disparaît progressivement. La lumière se fait de plus en plus nettement sur les corps et sur les voix. Des voix qui racontent les violences, de la vie d’avant ou de celle de la forêt, et qui sont exposés dans les mots des personnages. La nuit comme une obscurité sans fin mais un jour qui se lève comme un dévoilement.
Avec Sortir de la nuit, je veux visibiliser les vécus LGBTQIA+ d’aujourd’hui. Dévoiler nos amours. Dévoiler nos peurs. Et surtout, dévoiler la violence que subissent nos corps et comment nous faisons pour nous en sortir. Les spectateur·rice·s, baigné·e·s dans l’obscurité de cette forêt, dans sa lueur crépusculaire, entendront les personnages hurler la violence de leurs amours, pour qu’advienne une nouvelle visibilité des personnes LGBTQIA+ au théâtre.
Pour cette mise en espace à Théâtre Ouvert, le texte approche de sa version finale. Plusieurs pistes de mise en scène sont ainsi proposées en lumière et en son. Pour la saison prochaine, la Compagnie Médusée souhaite continuer le processus de création pour proposer une création du spectacle à l’automne 2024. »
La pièce développe une intrigue autour des THÉRAPIES DE CONVERSION. Aujourd’hui, partout dans le monde, des séminaires religieux et des thérapies psychiatriques ont pour objectif de “convertir” des personnes LGBTQIA+ à la norme hétérosexuelle et cisgenre pour les empêcher de vivre pleinement leurs sexualités et leurs identités.
©DR
PRODUCTION Compagnie Médusée
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la Région Île-de-France dans le cadre de l’ÉPAT
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Théâtre des Bains Douches (Havre)
SOUTIENS de la DILCRAH et Lycée Malherbe (Caen) pour les ateliers de médiation
Texte et mise en espace Thibaut Galis
Avec Delphine Bechetoille, Maé Durand, Adil Mekki, Matéo Saule
Dramaturgie Emmanuel/le Linée
Création lumière Julien De Ciancio
Création sonore Ariane Blaise
et les voix de Zachary Bairi, Gregor Daronina Kirchner, Sylvère Santin
À partir de 14 ans
TRIGGER WARNING : Agressions
| Carte TO | ||
|---|---|---|
| Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
| Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
| Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
| Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
| Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ | |
Borderline love
Une jeune fille confie sa vie à une autrice. Son amoureux l’a quittée pour ne plus subir son amour dangereux et violent – le seul qu’elle connaisse – et elle veut trouver les mots pour s’adresser à lui. Elle a été élevée par un père psychopathe et misogyne, et une mère victime de sa beauté et du harcèlement constant des hommes. Elle veut raconter de quelle façon les femmes se passent l’amour comme une maladie, à force d’abus et de temps passé davantage à survivre qu’à vivre. Borderline Love sera son dernier geste pour le récupérer et lui faire comprendre. Cela devra devenir une pièce si grande et si inoubliable qu’il ne pourra pas l’ignorer et lui pardonnera fatalement.
EXTRAITS
Quand on pisse sur une prise électrique on se plaint pas ensuite.
Bah oui c’est ça m’aimer c’est pisser sur une prise électrique.
Au début ça soulage mais après tu regrettes.
Rigole pas, c’est EXACTEMENT ça.
Il y a des femmes je sais… elles disent qu’on est pas des objets.
Que les femmes ne sont pas des objets.
C’est parce qu’elles sont moches.
Ce n’est pas être un objet qu’être l’objet d’un désir.
Un couteau aussi c’est un objet mais c’est dangereux et tout le monde craint les couteaux.
Je suis un objet dangereux, un objet du désir dangereux et je n’ai peur de rien.
Ni de la viande, ni du couteau…
©DR
Ce spectacle est dédié à Gisèle
PRODUCTION Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines
AVEC LE SOUTIEN de la Région Île-de-France
ACCOMPAGNEMENT Émilie Ghafoorian-Vervaët – FAB (FABRIQUÉ À BELLEVILLE)
L’ensemble de l’œuvre dramatique de Laurène Marx est représenté par l’agence Althéa des éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’autrice.
Texte Laurène Marx
Mise en espace Fanny Sintès
Avec Ella Benoit, Laurène Marx, Jeanne Azar, Fanny Sintès
Création sonore Nils Rougé
| Carte TO | ||
|---|---|---|
| Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
| Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
| Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
| Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
| Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ | |
Trois fois Saly
Trois fois Saly est l’itinéraire de trois femmes. Trois travailleuses du « care » (soin). Trois monologues qui s’entrecroisent pour raconter, chacun à leur façon, le quotidien de trois Saly. La première est cadre de service à l’hôpital public, la deuxième est auxiliaire de vie, la troisième est femme de chambre… Leurs chemins, au fur et à mesure de la pièce, se croiseront quand, en ville, une manifestation ayant comme mot d’ordre « Le silence des tâches » sera annoncée.
Ce texte s’inscrit dans Quartiers Libres, projet d’enquête théâtrale sur les travailleur·se·s développé par Julia Vidit, directrice du Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine. Quartiers libres donnera lieu à une constellation de pièces écrites par Guillaume Cayet et dans quelques années, à une fresque sur les modifications du travail mise en scène par Julia Vidit.
EXTRAITS
La grève ici c’est un meurtre
Oui
Un meurtreNous
Nous
Nous
Nous les salies
Nous les tâches
Nous les silences
Nous les silences tâchés
Nous les sales silencieuses
Nous les silences salis
Nous les trois fois silence
Nous les trois fois tachées
Nous les trois fois salies
Nous les trois fois rien
Nous les trois fois tout
PRODUCTION la Manufacture – CDN Nancy Lorraine
Entretiens réalisés dans la cadre de Quartiers Libres par Guillaume Cayet et Marie-Sohna Condé avec le soutien des structures de la Métropole du Grand Nancy : CHRU de Nancy, Maternité Régionale Universitaire, CIDFF, AGI Foyer d’accueil spécialisé à Vandoeuvre-lès-Nancy, Hôtel Mercure, EHPAD Saint-Rémy, Home Alliance, All Services-Essey-les-Nancy
Le texte Trois fois Saly est lauréat de l’aide à la création d’ARTCENA 2023
Texte Guillaume Cayet
Avec Marie-Sohna Condé
| Carte TO | ||
|---|---|---|
| Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
| Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
| Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
| Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
| Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ | |
Lettre à moi (plus tard)
NINE est aux portes de la trentaine. Elle replonge dans ses journaux intimes écrits lorsqu’elle avait une dizaine d’années. Dedans y est raconté son quotidien de pré-adolescente au début des années 2000 : le passage à l’euro, son entrée au collège, ses premiers désirs, son admiration pour Britney Spears, mais aussi sa confrontation à la dépression de son père et les disputes fréquentes de ses parents. Dans des « lettres à moi plus tard », Nine petite se demande si elle deviendra un jour actrice, et si elle aura un mari et des enfants. De son côté, NINE grande tente d’organiser sa vie et de saisir le trouble qu’elle traverse face aux injonctions sociales qui entourent sa vie d’adulte. Ses rêves d’enfant sont-ils fabriqués par la société ? Comment à la fois y être fidèle, et toutefois réussir à s’en émanciper ?
EXTRAIT
NINE : Nine. Tu vas te battre pour ce que tu veux. Tu vas pas avoir peur de prendre des risques, d’agir à l’instinct. Fidélise tes amitiés, sois positive pour les autres, abuse des bonnes choses, n’écoute pas les frustrés, les aigris et les coincés, rentre tard et seule, affirme tes désirs, fais l’amour où tu veux et quand tu veux, ne dis pas tout, comprends que tu ne peux pas aimer tout le monde et que tout le monde ne peut pas t’aimer, échoue avec panache, enivre- toi, vole sans scrupules dans les grandes enseignes, nage jusqu’à la bouée, dis oui aux contrées inconnues, triche quand c’est nécessaire, envoie chier les cons, continue de lire, continue d’écrire, continue de jouer, continue de danser, crois en la magie, dis des conneries plus grosses que toi, doute et recommence, souris, pardonne à Papa, découvre Maman, et sois plus gentille avec Luke.
NOTE D’INTENTION
« Sur fond de culture pop et populaire, ce presque solo nous plonge dans l’errance d’une génération égarée dans les certitudes de sa feuille de route. Le théâtre permet la rencontre avec ce qui nous est impossible : se retrouver soi-même à 10 ans, et ainsi faire le point sur tout ce qui s’est perdu, tout ce qui perdurera et ce qui reste à inventer. » – Laureline Le Bris-Cep
PRODUCTION ET DIFFUSION Léa Serror – Les Singulières
COPRODUCTIONS Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le dispositif Studio des auteurs SACD, Théâtre de Lorient – CDN, le Cratère – scène nationale d’Alès (en cours)
AVEC LE SOUTIEN du CENTQUATRE
Texte et mise en espace
Laureline Le Bris-Cep
Avec
Laureline Le Bris-Cep et Antonia Berger
Regard extérieur
Katia Ferreira
Scénographie
Laureline Le Bris-Cep, Christel Lechaux
Production et diffusion Léa Serror – Les Singulières
À partir de 10 ans
| Carte TO | ||
|---|---|---|
| Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
| Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
| Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
| Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
| Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ | |
La Grande Dépression
ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION
Sur la billetterie en ligne, au 01 42 55 55 50 ou par mail resa@theatreouvert.com
Les élèves comédien·ne·s de la promotion 2019-2022 de l’ESAD – École Supérieure d’Art Dramatique de Paris ont bénéficié du partenariat avec Théâtre Ouvert durant les trois années de leur cursus. Ils·elles ont lu des textes récemment écrits, rédigé des fiches de lecture, échangé avec les auteur·ice·s lors de séances dramaturgiques riches et animées.
Cette dernière année, en tant que futur·e·s professionnel·le·s, ils·elles vont se mettre au service d’un texte qu’ils·elles ont choisi parmi ceux proposés par Théâtre Ouvert, La Grande Dépression, du jeune auteur Raphaël Gautier. Ils·elles vont l’expérimenter au plateau durant un travail de quinze jours, dirigé par Maëlle Dequiedt : déploiement du sens et de la dramaturgie dans l’espace, interprétation et oralisation du texte, élaboration d’une mise en espace.
Ces jeunes comédien·ne·s, grâce au dispositif de l’EPAT, vont éprouver l’écriture d’un auteur en début de parcours, profiter de la pratique chevronnée d’une metteuse en scène et se confronter à la réception d’un public.
« La Grande Dépression est une fantaisie historique, une hallucination documentée. Sur les planches de son théâtre mental, un personnage dépressif confronte les remèdes médicamenteux qui lui sont proposés aux remèdes collectifs apportés, dans les années 30, à la Grande Dépression. Sur un continent, Walter Disney veut avaler toute la réalité dans un univers enchanté. Sur un autre continent, des nationaux-socialistes mettent en musique une terrifiante utopie. Les deux empires se regardent, se rejettent et s’attirent. Dans cette traversée, on croisera : des musicologues nazis, des coloristes de dessin animé, des peluches Mickey Mouse, des parcs d’attraction, des SS en reconversion professionnelle, des projectionnistes aveugles, des planètes errantes… »
– Raphaël GautierÀ travers le prisme de ce.tte grand.e Dépressif.ve, le texte de Raphaël Gautier mêle avec humour l’histoire intime à une Histoire du 20e siècle dont nous sommes largement les héritier·ère·s. Sous l’apparente fantaisie affleure la gravité d’une pensée, l’angoisse éclairée, la lucidité crue. La Grande Dépression offre un riche terrain de jeu – à l’inverse d’un parc d’attraction ? – un large éventail de situations et de registres. Il a la qualité rare de ne jamais verser dans le cynisme ni dans le relativisme. Il pose au plateau des questions profondes liées à la sidération, à l’imagerie spectaculaire, à la manipulation des masses. Il déploie une ambition et une générosité folles pour le plateau.
– Maëlle Dequiedt
©DR
Production Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
avec le soutien de la Région Île-de-France et l’ESAD – École Supérieure d’Art Dramatique de Paris
L’ESAD est soutenue par la DRAC Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication.
Texte Raphaël Gautier
Mise en espace Maëlle Dequiedt
Avec les élèves de la promotion 2022 de l’ESAD : Maria Aziz Alaoui, Antoine Chicaud, Melisande Dorvault, Manon Hugny, Mahaut Leconte, Xaverine Lefebvre, Mathilde Modde, Luc Roca, Louise Rieger, Thomas Roy, Gauthier Wahl
VEN 8 AVRIL À 19H30
| Carte TO | ||
|---|---|---|
| Plein tarif | € | Entrée libre |
| Tarif réduit | € | Entrée libre |
| Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | € | |
| Associations, groupesà partir de 6 personnes | € | |
| Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | € | |
Charabia (toad movie)
Noémie vit dans un monde de crapauds mous, dont le charabia l’empêche de construire quoique ce soit de personnel. Elle se rebaptise Nemo – « c’est plus simple au niveau de l’articulation des syllabes » – prend le large, rencontre Georges, et tous deux s’échappent pour un toad movie à la recherche d’eux-mêmes.
Charabia est issu d’un travail mené tout au long d’une année, avec des collégiens du département de la Haute Garonne, dans le cadre du dispositif Parole en Je(u) organisé par la compagnie Nelson Dumont.
Invitée de la première édition, Sandrine Roche a réalisé une série d’ateliers d’écriture avec des classes de 4ème et 5ème sur la thématique « Parole au féminin ». En est sorti un premier texte – Ce monde dont vous êtes les héro.ine.s – écrit par les élèves, et mis en espace par l’autrice avec eux, à Toulouse, en avril 2019.
Charabia est une sorte de digestion à posteriori de ce travail d’écriture et de plateau mené en compagnie de ces adolescents. Une relecture des heures passées à discuter, se confronter, s’engueuler, ne pas se comprendre, se réconcilier, en reparler, changer d’avis, se ré-engueuler.
Qu’est-ce que la langue fabrique de construction identitaire ? Qu’est-ce qu’elle impose ou nie de notre rapport à l’autre ? Comment comprendre, apprivoiser, vivre dans ce vaste monde qui s’ouvre à nous, tout en nous enfermant ? Telles sont les questions qui nous ont agités pendant une année.
Écrit dans la tradition du road movie, mêlant tourments intérieurs et adresses directes, le texte s’inspire délibérément d’un vocabulaire et d’une rythmique adolescente : déformer des mots, les retourner, les mélanger, tenter d’en inventer d’autres qui expriment mieux son être au monde ; son appartenance à ungroupe, une communauté ; s’interroger sur ce que la langue fabrique de pensées…
Deux personnages guident nos pas, Noémie et Georges, figures intemporelles de la jeunesse, parties ensemble pour de la construction. Prisonniers d’un monde adulte défini par un langage trop normé, trop bien digéré, souvent non-pensé, ils s’échappent du cadre pour inventer de nouveaux signes, de nouveaux sons, de nouvelles façons d’envisager ce qui les entoure.
Le texte n’est ni un roman, ni une pièce de théâtre : juste un essai ludique, une composition libre construite à partir de quelques mots attrapés à la volée parmi des groupes d’ados. Chaque chapitre s’ouvre sur un gimmick linguistique, et s’étend jusqu’à la formulation suivante, en rebondissant joyeusement sur des formules grammaticales inconnues.
C’est un jeu de piste, qui se déroule au rythme des pas des deux héros, arpenteurs modernes d’un monde en devenir.
Production Compagnie Nelson Dumont (Toulouse), Association Perspective Nevski (Avignon)
Avec le soutien de La Chartreuse – CNES (Villeneuve-lez-Avignon), Le Théâtre des Carmes (Avignon),, La Friche Belle de Mai (Marseille), Le Conseil Départemental de Haute-Garonne, en partenariat avec « Auteurs en collèges et médiathèques en Haute-Garonne », La Médiathèque départementale de Haute-Garonne
Texte et voix Sandrine Roche
Musique et voix Guillaume Saurel
Regards extérieurs Marie Vayssière, Lucia Trotta, Henri Bornstein
| Carte TO | ||
|---|---|---|
| Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
| Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
| Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
| Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
| Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ | |
Tout a commencé en bas de chez moi. La ville où j’habite accueillait le temps d’un week-end la crème des romanciers à succès. Des micros avaient été installés sur chaque place pour des lectures publiques, ou des entretiens. En marchant, je suis tombée sur un garçon syrien qui voulait prendre la parole. Il ne parlait ni français, ni anglais. J’ai tout de même compris qu’il voulait parler dans un micro. Il préparait sur son ordinateur ce qu’il voulait dire. Il venait de Syrie et c’était un moment de grand KO. Évidemment il n’a jamais eu le micro. Il ne comprenait pas pourquoi, et moi non plus. C’est le point de départ d’une amitié et d’une enquête rocambolesque : pendant deux ans je me suis acharnée à essayer de sauter par-dessus la barrière de la langue, pour enfin comprendre ce qu’il voulait nous dire ce jour-là.
avec Sonia Chiambretto, Rami Rkab
collaboration artistique Frédéric Hocké
Coproduction Le Premier Épisode, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la région Île-de-France.
Remerciements Ada Harb, Yoann Thommerel, Thierry Raynaud
SUR/EXPOSITION
SUR/EXPOSITION tente de dire l’indicible, de comprendre l’incompréhensible. A travers un attentat, qui a lieu lors d’un vernissage, la pièce explose la temporalité et interroge notre monde contemporain. L’instant de l’attentat se dilate, tandis que le futur proche et le temps de l’exposition photographique, qui précède l’explosion, se sur-impriment dans un même mouvement. Il s’agit de décortiquer l’événement traumatique. François Wastiaux se saisit de cette matière en recomposition pour lui donner corps.
….
Mise en espace : si la voix est là, le rôle se rapproche. Si l’espace existe, la scène aussi. C’est donc à un emplacement très subtil, dans cet état discret de la mise en scène et de l’incarnation que nous nous sommes donnés rendez-vous Aurore Jacob, Sarah Jane Sauvegrain, le Groupe 44 et moi-même.
L’auteure est mise en valeur, car Sur/Exposition nécessite une technicité « lectOrale » sans partage, dans l’instant de la mise en contemporanéïté avec le public. Dans un EPAT, l’espace est le seul garant de ce rapprochement ou l’écriture devient matière visible, suffisamment puissante pour gagner son autonomie et se débarrasser du superflu.
Dans ce dénuement, le moindre interstice que nous décèlerons entre les mots, le lieu exacte de leur profération (« ici rien qu’ici » dirait Macbeth) et la façon employée pour parvenir à nos fins, constitueront les prémices d’un spectacle en sous-exposition de Sur/Exposition.
François Wastiaux
mise en espace de François Wastiaux et Sarah Jane Sauvegrain
Océane Cairaty, Houédo Dossa, Aurore Jacob, Elphège Kongombe Yamale, Ysanis Padonou, Yanis Skouta – élèves de l’École du TNS
Que nos vies (aient l’air d’un film parfait)
Un jour, un groupe d’artistes reçoit les clefs d’un lieu de création, derrière un parking, derrière un bowling, dans une petite ville de La Manche. Ils découvrent les villes, les cantons et les bourgs de ce département qu’ils sillonnent.
Une autre histoire commence, celle des paysages que l’on recompose, du territoire qui nous change ou nous bloque, des mutations des gens et des endroits. Une histoire qui pourrait devenir la pièce qu’ils joueraient aujourd’hui.
Que nos vies (aient l’air d’un film parfait) est une tentative pour raconter quelque chose du monde en racontant des lieux. Dessiner des espaces géographiques et inventer les situations qui y jaillissent. Une aventure en forme de grand road-trip immobile.
■■■
Lire du théâtre est toujours très difficile.
Les mots couchés sur le papier ont du mal à nous laisser percevoir les tensions, les rythmes, les changements de registre que seuls les mots portés par des voix et des corps peuvent nous faire comprendre.
Cette «dramatique incarnée» se révèle particulièrement pertinente pour cette pièce de Nathanaël Frérot.
Apparemment simple dans ses thèmes, puisqu’il y revendique un intérêt pour les petites choses de la vie, l’apparemment quotidien et banal (je me suis amusée à le comparer à Depardon), il place ses situations dans un cadre très complexe.
Mises en abîme à plusieurs niveaux, juxtaposition brutale de genre fictionnels très différents (je me suis amusée à le comparer à Godard).
Dix jours, c’est bien court pour rendre compte de cette complexité mais j’espère que aurons pu laisser entrevoir les richesses et les potentialités de cette écriture.
Catherine Marnas
■■■
EXTRAIT
« J’aimerais dire. Te dire à toi.
Ou t’écrire.
Tu n’es pas là et c’est toujours à toi que je parle.
Je t’écris depuis un endroit
D’une zone sensible aléatoire.
On y parle d’endroits
D’un théâtre des opérations à venir
De territoires aux contours mouvants
avec des frontières tracées à main levée
Un croquis de maisons, de soleil ou de nuages avec des chemins et des bonhommes
Un schéma technique très précis exécuté avec de très gros feutres ».
École du Nord – Théâtre du Nord
En partenarait avec l’École du Nord
avec le soutien de la Région Île-de-France
Maître d’oeuvre Catherine Marnas
avec la promotion 5 (2015-2018) de l’Ecole du Nord
14 élèves-comédiens et 2 élèves-auteurs
Peio Berterretche, Claire Catherine, Morgane El Ayoubi, Caroline Fouilhoux, Alexandra Gentil, Alexandre Goldinchtein, Victoire Goupil, Haïla Hessou*, Corentin Hot, Margot Madec, Mathilde Mery, Cyril Metzger, Adrien Rouyard, Lucas Samain*, Etienne Toqué et Mathias Zakhar
*élèves-auteurs
SUR/EXPOSITION
SUR/EXPOSITION tente de dire l’indicible, de comprendre l’incompréhensible. A travers un attentat, qui a lieu lors d’un vernissage, la pièce explose la temporalité et interroge notre monde contemporain. L’instant de l’attentat se dilate, tandis que le futur proche et le temps de l’exposition photographique, qui précède l’explosion, se sur-impriment dans un même mouvement. Il s’agit de décortiquer l’événement traumatique. François Wastiaux se saisit de cette matière en recomposition pour lui donner corps.
….
Mise en espace : si la voix est là, le rôle se rapproche. Si l’espace existe, la scène aussi. C’est donc à un emplacement très subtil, dans cet état discret de la mise en scène et de l’incarnation que nous nous sommes donnés rendez-vous Aurore Jacob, Sarah Jane Sauvegrain, le Groupe 44 et moi-même.
L’auteure est mise en valeur, car Sur/Exposition nécessite une technicité « lectOrale » sans partage, dans l’instant de la mise en contemporanéïté avec le public. Dans un EPAT, l’espace est le seul garant de ce rapprochement ou l’écriture devient matière visible, suffisamment puissante pour gagner son autonomie et se débarrasser du superflu.
Dans ce dénuement, le moindre interstice que nous décèlerons entre les mots, le lieu exacte de leur profération (« ici rien qu’ici » dirait Macbeth) et la façon employée pour parvenir à nos fins, constitueront les prémices d’un spectacle en sous-exposition de Sur/Exposition.
François Wastiaux
mise en espace de François Wastiaux et Sarah Jane Sauvegrain
Océane Cairaty, Houédo Dossa, Elphège Kongombe Yamale, Ysanis Padonou, Yanis Skouta – élèves de l’École du TNS
