Type de spectacle : Mise en espace
SUR/EXPOSITION
SUR/EXPOSITION tente de dire l’indicible, de comprendre l’incompréhensible. A travers un attentat, qui a lieu lors d’un vernissage, la pièce explose la temporalité et interroge notre monde contemporain. L’instant de l’attentat se dilate, tandis que le futur proche et le temps de l’exposition photographique, qui précède l’explosion, se sur-impriment dans un même mouvement. Il s’agit de décortiquer l’événement traumatique. François Wastiaux se saisit de cette matière en recomposition pour lui donner corps.
….
Mise en espace : si la voix est là, le rôle se rapproche. Si l’espace existe, la scène aussi. C’est donc à un emplacement très subtil, dans cet état discret de la mise en scène et de l’incarnation que nous nous sommes donnés rendez-vous Aurore Jacob, Sarah Jane Sauvegrain, le Groupe 44 et moi-même.
L’auteure est mise en valeur, car Sur/Exposition nécessite une technicité « lectOrale » sans partage, dans l’instant de la mise en contemporanéïté avec le public. Dans un EPAT, l’espace est le seul garant de ce rapprochement ou l’écriture devient matière visible, suffisamment puissante pour gagner son autonomie et se débarrasser du superflu.
Dans ce dénuement, le moindre interstice que nous décèlerons entre les mots, le lieu exacte de leur profération (« ici rien qu’ici » dirait Macbeth) et la façon employée pour parvenir à nos fins, constitueront les prémices d’un spectacle en sous-exposition de Sur/Exposition.
François Wastiaux
mise en espace de François Wastiaux et Sarah Jane Sauvegrain
Océane Cairaty, Houédo Dossa, Aurore Jacob, Elphège Kongombe Yamale, Ysanis Padonou, Yanis Skouta – élèves de l’École du TNS
Que nos vies (aient l’air d’un film parfait)
Un jour, un groupe d’artistes reçoit les clefs d’un lieu de création, derrière un parking, derrière un bowling, dans une petite ville de La Manche. Ils découvrent les villes, les cantons et les bourgs de ce département qu’ils sillonnent.
Une autre histoire commence, celle des paysages que l’on recompose, du territoire qui nous change ou nous bloque, des mutations des gens et des endroits. Une histoire qui pourrait devenir la pièce qu’ils joueraient aujourd’hui.
Que nos vies (aient l’air d’un film parfait) est une tentative pour raconter quelque chose du monde en racontant des lieux. Dessiner des espaces géographiques et inventer les situations qui y jaillissent. Une aventure en forme de grand road-trip immobile.
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Lire du théâtre est toujours très difficile.
Les mots couchés sur le papier ont du mal à nous laisser percevoir les tensions, les rythmes, les changements de registre que seuls les mots portés par des voix et des corps peuvent nous faire comprendre.
Cette «dramatique incarnée» se révèle particulièrement pertinente pour cette pièce de Nathanaël Frérot.
Apparemment simple dans ses thèmes, puisqu’il y revendique un intérêt pour les petites choses de la vie, l’apparemment quotidien et banal (je me suis amusée à le comparer à Depardon), il place ses situations dans un cadre très complexe.
Mises en abîme à plusieurs niveaux, juxtaposition brutale de genre fictionnels très différents (je me suis amusée à le comparer à Godard).
Dix jours, c’est bien court pour rendre compte de cette complexité mais j’espère que aurons pu laisser entrevoir les richesses et les potentialités de cette écriture.
Catherine Marnas
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EXTRAIT
« J’aimerais dire. Te dire à toi.
Ou t’écrire.
Tu n’es pas là et c’est toujours à toi que je parle.
Je t’écris depuis un endroit
D’une zone sensible aléatoire.
On y parle d’endroits
D’un théâtre des opérations à venir
De territoires aux contours mouvants
avec des frontières tracées à main levée
Un croquis de maisons, de soleil ou de nuages avec des chemins et des bonhommes
Un schéma technique très précis exécuté avec de très gros feutres ».
École du Nord – Théâtre du Nord
En partenarait avec l’École du Nord
avec le soutien de la Région Île-de-France
Maître d’oeuvre Catherine Marnas
avec la promotion 5 (2015-2018) de l’Ecole du Nord
14 élèves-comédiens et 2 élèves-auteurs
Peio Berterretche, Claire Catherine, Morgane El Ayoubi, Caroline Fouilhoux, Alexandra Gentil, Alexandre Goldinchtein, Victoire Goupil, Haïla Hessou*, Corentin Hot, Margot Madec, Mathilde Mery, Cyril Metzger, Adrien Rouyard, Lucas Samain*, Etienne Toqué et Mathias Zakhar
*élèves-auteurs
SUR/EXPOSITION
SUR/EXPOSITION tente de dire l’indicible, de comprendre l’incompréhensible. A travers un attentat, qui a lieu lors d’un vernissage, la pièce explose la temporalité et interroge notre monde contemporain. L’instant de l’attentat se dilate, tandis que le futur proche et le temps de l’exposition photographique, qui précède l’explosion, se sur-impriment dans un même mouvement. Il s’agit de décortiquer l’événement traumatique. François Wastiaux se saisit de cette matière en recomposition pour lui donner corps.
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Mise en espace : si la voix est là, le rôle se rapproche. Si l’espace existe, la scène aussi. C’est donc à un emplacement très subtil, dans cet état discret de la mise en scène et de l’incarnation que nous nous sommes donnés rendez-vous Aurore Jacob, Sarah Jane Sauvegrain, le Groupe 44 et moi-même.
L’auteure est mise en valeur, car Sur/Exposition nécessite une technicité « lectOrale » sans partage, dans l’instant de la mise en contemporanéïté avec le public. Dans un EPAT, l’espace est le seul garant de ce rapprochement ou l’écriture devient matière visible, suffisamment puissante pour gagner son autonomie et se débarrasser du superflu.
Dans ce dénuement, le moindre interstice que nous décèlerons entre les mots, le lieu exacte de leur profération (« ici rien qu’ici » dirait Macbeth) et la façon employée pour parvenir à nos fins, constitueront les prémices d’un spectacle en sous-exposition de Sur/Exposition.
François Wastiaux
mise en espace de François Wastiaux et Sarah Jane Sauvegrain
Océane Cairaty, Houédo Dossa, Elphège Kongombe Yamale, Ysanis Padonou, Yanis Skouta – élèves de l’École du TNS
Alexandre qui ? ou l’histoire d’une folle rencontre entre le Népal et le Ventoux
Alexandre qui ? tourne autour de la figure d’Alexandre Juillet.
Nous suivons Alexandre Juillet dans son quotidien, des plus banals. De son domicile, situé au 39, bis rue des Palissades, à son poste de téléconseiller, au SAV de la Société Le Ventoux, nous l’avons suivi. Alexandre Juillet était un citoyen tout à fait normal.
Était.
Il semblerait, en réalité, qu’Alexandre Juillet soit à la tête d’un mouvement terroriste opposé à notre société de progrès et de consommation. C’est ce qu’on dit. A moins qu’il ne s’agisse d’un mouvement de combustion mondiale et spontanée.
Dans cette pièce-monde, l’espace et le temps deviennent élastiques, le privé se mêle au public et les destins de tous se lient, pour entrer en résonance. Nous nous glissons aux côtés d’Alexandre Juillet, qui concentre les regards, et passons avec lui de la réalité à une vision hallucinée du réel, comme dans un cauchemar éveillé. A moins qu’il ne soit qu’un épiphénomène d’une civilisation en train de basculer de l’autre côté du miroir.
Avec le soutien de la Région Île-de-France
Maître d’oeuvre Blandine Savetier
avec Camille Constantin, Étienne Galharague, Amandine Gay, Lucile Jégou, Malek Lamraoui, Emma Meunier, Charlaine Nezan, Mathieu Perotto
avec la participation d’Aurélien Feng
C’est l’histoire d’un homme.
L’histoire d’une nation toute entière à travers cet homme.
Celui dont la mère rapportait les notes des procès du Maccarthysme.
Celui qui regardait les retransmissions des audiences de l’armée accusée d’être infiltrée par les communistes.
Celui qui, jeune étudiant en droit parcourt le Mississippi seul pour défendre le droit des noirs contre ceux qui le menacent de mort et l’emprisonnent sans raison.
Et puis 40 ans plus tard, il est celui…
qui se dit que dans une prison bien connue de Cuba, certains prisonniers torturés sont innocents…
Production Compagnie JimOe Coproduction (en cours) La lanterne (Rambouillet), CCAC Issoudun
Avec le soutien de la SACD (Aide à l’écriture de la mise en scène), de l’Institut Français de Boston, de la Ville de Paris, de la Ville de Montélimar, du Conseil Général de La Drôme, Théâtre Ouvert, Théâtre de l’Etoile du nord
Résidences la Loge, théâtre du Beauvaisis- Scène Nationale de l’Oise, mairie du 4ème (Paris)
par Sarah Tick
avec Lucas Bonnifait, Pierre-Antoine Billon, Julie Brochen, Tania Caetano, Vincent Debost, Laura Chetrit, Lisa Pajon, Raouf Raïs
Notre foyer
Elsa veut construire une maison dont elle ne sortirait plus. Stéphanie veut partir et ne plus jamais revenir. Rendez-vous, réunions, simulations… On assiste à l’acharnement, tantôt drôle, cruel ou vain, de ces deux jeunes femmes à réaliser leurs projets plus grands qu’elles, foisonnants, mortifères, et résolument impossibles à concilier.
Notre foyer est une fresque de la projection qui met en scène de jeunes adultes contraints de réagir face à l’ennui. Par la parole, ils font exister ce qui n’existe pas (encore). Et pour cela ils ont besoin de l’autre : pour y croire avec eux. Entre Antonin, Stéphanie, Elsa, Eugène, Ava et Sophie, ambition et désir amoureux finissent par se confondre !
…..
Depuis la naissance de la pièce en juin 2015, et l’initiation de son processus d’écriture singulier – un va-et-vient entre l’écrit textuel de Florian Pautasso et l’expérimentation improvisée au plateau avec les 7 interprètes -, les divins Animaux présentent pour la première fois l’intégralité de la trame de Notre foyer à Théâtre Ouvert, avant sa création aux Subsistances de Lyon en mars 2018.
Les divins Animaux / compagnie
Production – Les divins Animaux, coproduction et résidence – Les Subsistances, Lyon
Projet accueilli en résidence au théâtre Paris-Villette, au Jeune Théâtre National, au Centquatre – Paris et à Montevideo, Créations contemporaines – Atelier de fabrique artistique, avec le soutien du Carreau du Temple et du Jeune Théâtre National, avec la participation artistique de l’ENSATT
Projet accompagné en production et diffusion par Maison Jaune
conception et mise en scène Florian Pautasso
avec Stéphanie Aflalo, Elsa Guedj, Ava Hervier, Eugène Marcuse, Antonin Meyer-Esquerré, Marie-Christine Orry, Sophie-Marie Van Everdingen
création lumière Philippe Ulysse
création sonore Sophie Van Everdingen
administration, production, diffusion Claire Nollez
Avions en papier
« Le témoignage d’un rêve européen »
Des histoires d’enfants abandonnés. Des histoires de collège. Des (premières) histoires d’amour. De la haine et de la violence à l’école. Du harcèlement. De l’injustice et de l’amitié. Des histoires de frontières et de générations. Des devoirs à faire. Des voyages à imaginer. Des rêves à attendre. Six jeunes roumains se livrent dans le texte d’Elise Wilk comme dans un journal intime. Six êtres humains qui essayent de comprendre le monde. Six adultes en devenir. Six voix de l’adolescence. Un « Éveil du printemps » contemporain et cru d’une Roumanie dans laquelle plus de cent mille enfants vivent seuls ou avec leurs grands-parents, oncles ou des membres de leur famille lointaine car leurs parents sont partis travailler en « Occident ». Une réflexion sur l’Europe d’aujourd’hui et les rapports de force entre individus, entre victimes et bourreaux. J’ai choisi de faire entendre ces voix en les associant à des films célèbres qui traitent du passage à l’âge adulte, comme les échos ou les monologues intérieurs des personnages de Billy Elliot ou de Elephant de Gus Van Sant, en passant par La Luna de Bertolucci ou Baccalauréat de Cristian Mungiu.
Eugen Jebeleanu
……
Trois garçons, trois filles, une année scolaire de septembre à juin.
Miki, un nouvel élève, ne cesse d’être harcelé par deux de ses camarades de classe, Alex et Bobo.
Le premier, l’idole des filles, se sépare de Lena pour sortir avec sa meilleure amie, Laura. Sur la dernière page de son cahier de mathématiques, Laura dresse des listes avec les noms des garçons qu’elle a embrassés et elle met une croix pour comptabiliser les jours depuis que ses parents sont partis travailler en Italie.
Les parents d’Alex sont également partis, tout comme la mère de Miki.
Bobo lui, voudrait que sa grand-mère ne meure jamais.
Andra pense qu’elle est grosse et décide de ne plus sortir de chez elle.
Lena tente d’échapper à l’amoureux de sa soeur…
La pièce s’achève avec la fête de fin d’année.
La nuit précédente, Miki a dérobé l’arme de service de son oncle. Il arrive à l’école habillé en noir, le pistolet de son oncle dans son sac à dos. Il monte dans la salle de classe, prêt à ouvrir la fenêtre et à tirer sur la cour qui dans quelques minutes sera remplie…
……….
Regard de la traductrice, Alexandra Lazarescou, sur le pièce
Avions en papier est un texte coagulé autour de problèmes d’adolescents qui réagissent par un comportement confus, voire cruel. En cela, l’école devient un champ de bataille dont on survit. Ou pas. La pièce aborde ainsi un phénomène social qui semble sans remède : le harcèlement (physique, verbal et émotionnel) à l’école. En parallèle, chaque élève d’Avions en papier vit une histoire triste et douloureuse à l’endroit qu’il nomme « maison ». Les temps sont durs pour les parents mais encore plus pour les enfants qui ne peuvent profiter d’un cadre familial propice à l’épanouissement, qui vont à l’école sans amour et qui ne renoncent pourtant pas à le chercher. Le texte d’Elise Wilk aborde avec une sensibilité singulière les problèmes des jeunes à l’école et au sein de leurs familles. Par une construction intelligente qui permet d’entrer dans les pensées des personnages, Avions en papier explore d’une manière lucide et drôle le monde des adolescents à la recherche d’une place dans une société toujours plus dure et plus indifférente, où les parents, contraints de travailler à l’étranger, abandonnent leurs enfants. La violence et la cruauté qui traversent leurs relations cachent des traumatismes profonds, quand même les persécuteurs les plus endurcis espèrent encore qu’une merveille surgisse dans leurs vies.
Avions en papier n’est pas une pièce sur les enfants dont les parents sont partis travailler à l’étranger. Ce sujet représente seulement l’arrière-plan du texte qui est en premier lieu une histoire sur l’adolescence en général.
L’auteure ne se complaît jamais dans la noirceur. Elle écrit dans une langue subtile et légère malgré des personnages en souffrance, elle compose « à hauteur » des adolescents de 13 à 18 ans. Un texte entièrement dédié à ceux qui, après la séparation, se demandent comment vivre sans.
La pièce d’Elise Wilk émeut par ce mélange paradoxal et parfaitement maîtrisé de fantaisie et de cruauté avec lequel elle évoque les problèmes des adolescents dans le contexte bien réel de la Roumanie contemporaine et parle avec force et subtilité des liens qui unissent des êtres confrontés à l’éloignement, à la perte de repères, au manque d’amour.
Fabulamundi Playwriting Europe
Cette pièce dans sa traduction française est présentée dans le cadre de «Fabulamundi. Playwriting Europe», projet de coopération mené de 2017 à 2020 entre théâtres, festivals et instituts culturels de toute l’Europe
Avec le soutien de Fabulamundi-Playwriting Europe, du programme Culture de de l’Union européenne
traduction Fanny Chartres et Alexandra Lazarescou
par Eugen Jebeleanu
avec Jules Bodin, Lula Cotton Frapier, Yuming Hey,Marion Lambert, François Praud, Lou Valentini
création et régie son Rémi Billardon

Convulsions
Convulsions est le troisième volet d’une trilogie intitulée Face à la mort. Il revisite un épisode de la Tragédie des Atrides où Atrée et Thyeste assassinent leur demi-frère ; torture, infanticide, adultère, vengeance, exil, chœur antique entonnant La mort est une fête… Tout est là pour une action qui se déplace d’un terrain de basket à un aéroport, destination America.
…………………
Le ventre est encore fécond d’où sortira la bête immonde.
Grands peurs et misères de troisième Reich, Berthold Brecht.
« J’aime l’écriture d’Hakim Bah, il fait partie d’une génération d’auteurs qui insuffle une vitalité nouvelle et une urgence à prendre la parole sur les plateaux.
Ils sont la preuve vivante de la nécessité, pour penser et cultiver l’humain en nous, de tout ce qui n’est pas nous : l’étranger, le différent, l’autre.
Pour Convulsions Hakim Bah s’inspire de Thyeste, la tragédie de Sénèque. Il en fait un conte d’anticipation effrayant dans lequel on peut gagner une green card par tirage au sort, où l’ADN parle et où l’humain est possédé par un mot, Greedy✳ (le cri de guerre du monde de la finance), pour l’appliquer à tous les compartiments de sa vie, jusqu’au plus intime.
La violence est dans chaque scène, elle va jusqu’à l’épuisement, elle va au bout de son absurdité.
Comme si l’auteur avait voulu en exprimer l’essence, mais à peine un filon est-il épuisé, qu’apparaît un nouveau, et ça continue, ça creuse plus profond. À la lecture on est pris dans ce maelström.
J’ai d’abord éprouvé un grand plaisir à lire la pièce. Cette langue fait naître un plaisir ambigü chez le lecteur, qui accepte presque malgré lui de plonger dans cette décharge de violence, qui se tisse à un humour abrupt et burlesque. Voyeur essayant de calmer la montée d’une drôle de culpabilité, je me suis fait prendre par l’histoire.
Mais si Hakim Bah reprend l’inexorable descente aux enfers des fils de Tantale, c’est sans doute pour témoigner d’une chose très simple. Une chose que nous vivons dans nos chairs et avec laquelle nous « dealons » au quotidien, passant de la colère à l’écœurement avant qu’une immense fatigue nous gagne face au gâchis provoqué par la répétition des mêmes erreurs, des mêmes horreurs, toujours…
Hakim Bah tord le mythe de Thyeste et d’Atrée pour accoucher d’une pièce à la fois intime et éminemment politique. Notre époque est cool et monstrueuse, notre monde techno-globalisé à l’agonie. Nous n’avons pas retenu la leçon depuis Sénèque et nous célébrons jour après jour la victoire du verbe avoir sur le verbe être. Ce faisant, nous nous condamnons à l’anthropophagie et à l’inhumanité. »
Frédéric Fisbach
✳Greedy, mot anglais qui signifie avidité
Production Compagnie Ensemble Atopique II, Théâtre Ouvert avec le soutien de la Région Île-de-France
Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Beaumarchais, de la Colline, théâtre national; du Carreau du Temple
La Compagnie Ensemble Atopique est conventionnée depuis 2016 par la Direction des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur
mise en espace Frédéric Fisbach
avec Ibrahima Bah, Maxence Bod, Sophie Cattani, Madalina Constantin, Lorry Hardel, Nelson-Rafaell Madel
Le roi sur sa couleur
L’affaire Olivier Py, ou comment, partant de sa non reconduction à la tête du Théâtre de l’Odéon en avril 2011, on a voulu faire porter la responsabilité de cette décision au ministre de la culture de l’époque, Frédéric Mitterrand, pour accuser ensuite le président Sarkozy, ou les relations de sa belle sœur… Les petits marquis du Misanthrope dans le Landernau du Ministère de la Culture ?
L’auteur s’appuie sur des citations d’ouvrages de Frédéric Mitterrand, Olivier Py, François Chevallier, des extraits d’articles de journaux, un compte rendu de séance à l’Assemblée Nationale et d’une interview de Frédéric Mitterrand sur France Inter.
L’auteur s’appuie sur des citations d’ouvrages de Frédéric Mitterrand, Olivier Py, François Chevallier, des extraits d’articles de journaux, un compte rendu de séance à l’Assemblée Nationale et d’une interview de Frédéric Mitterrand sur France Inter.
avec Pénélope Avril, Vanessa Bile-Audouard, Théo Comby-Lemaître, Hugues Duchêne, Marianna Granci, Laurent Robert
regard extérieur Gabriel Tur
Convulsions
Convulsions est le troisième volet d’une trilogie intitulée Face à la mort.
Il revisite un épisode de la Tragédie des Atrides où Atrée et Thyeste assassinent leur demi-frère ; torture, infanticide, adultère, vengeance, exil, chœur antique entonnant La mort est une fête… Tout est là pour une action qui se déplace d’un terrain de basket à un aéroport, destination America.
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Le ventre est encore fécond d’où sortira la bête immonde.
Grands peurs et misères de troisième Reich, Berthold Brecht.
« J’aime l’écriture d’Hakim Bah, il fait partie d’une génération d’auteurs qui insuffle une vitalité nouvelle et une urgence à prendre la parole sur les plateaux.
Ils sont la preuve vivante de la nécessité, pour penser et cultiver l’humain en nous, de tout ce qui n’est pas nous : l’étranger, le différent, l’autre.
Pour Convulsions Hakim Bah s’inspire de Thyeste, la tragédie de Sénèque. Il en fait un conte d’anticipation effrayant dans lequel on peut gagner une green card par tirage au sort, où l’ADN parle et où l’humain est possédé par un mot, Greedy✳ (le cri de guerre du monde de la finance), pour l’appliquer à tous les compartiments de sa vie, jusqu’au plus intime.
La violence est dans chaque scène, elle va jusqu’à l’épuisement, elle va au bout de son absurdité.
Comme si l’auteur avait voulu en exprimer l’essence, mais à peine un filon est-il épuisé, qu’apparaît un nouveau, et ça continue, ça creuse plus profond. À la lecture on est pris dans ce maelström.
J’ai d’abord éprouvé un grand plaisir à lire la pièce. Cette langue fait naître un plaisir ambigü chez le lecteur, qui accepte presque malgré lui de plonger dans cette décharge de violence, qui se tisse à un humour abrupt et burlesque. Voyeur essayant de calmer la montée d’une drôle de culpabilité, je me suis fait prendre par l’histoire.
Mais si Hakim Bah reprend l’inexorable descente aux enfers des fils de Tantale, c’est sans doute pour témoigner d’une chose très simple. Une chose que nous vivons dans nos chairs et avec laquelle nous « dealons » au quotidien, passant de la colère à l’écœurement avant qu’une immense fatigue nous gagne face au gâchis provoqué par la répétition des mêmes erreurs, des mêmes horreurs, toujours…
Hakim Bah tord le mythe de Thyeste et d’Atrée pour accoucher d’une pièce à la fois intime et éminemment politique. Notre époque est cool et monstrueuse, notre monde techno-globalisé à l’agonie. Nous n’avons pas retenu la leçon depuis Sénèque et nous célébrons jour après jour la victoire du verbe avoir sur le verbe être. Ce faisant, nous nous condamnons à l’anthropophagie et à l’inhumanité. »
Frédéric Fisbach
- ✳Greedy, mot anglais qui signifie avidité
Production Compagnie Ensemble Atopique II, Théâtre Ouvert avec le soutien de la Région Ile-de-France
Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Beaumarchais, de la Colline, theâtre national; du Carreau du Temple
Ce texte a obtenu la bourse Beaumarchais, le Prix Théâtre RFI 2016 et sera publié en 2017 dans la collection Tapuscrit / Théâtre Ouvert en partenariat avec RFI
mise en espace par Frédéric Fisbach
avec Ibrahima Bah, Maxence Bod, Sophie Cattani, Madalina Constantin, Lorry Hardel, Nelson-Rafaell Madel