Festival FOCUS #9

Manger à Thionville

Samedi 18 novembre à 18h

Alors qu’elle était en résidence d’écriture au NEST, Centre Dramatique de Thionville, l’autrice Lydie Tamisier a eu régulièrement l’occasion de manger au restaurant, seule. Elle a décidé de composer un recueil sur ses expériences de repas en solitaire. Le principe de Manger à Thionville est simple : un plat dégusté donne lieu à un petit texte. Aucun d’entre eux, de l’entrée au dessert, ne vient de France. Ainsi l’accent est mis sur la découverte, sur le surgissement d’émotions nouvelles.

Si vous avez déjà regardé l’émission culinaire Top chef, vous avez peut-être remarqué à quel point c’est l’hétérogénéité, poussée parfois à son paroxysme, qui prime. L’importance accordée au visuel pousse probablement les candidats à jouer toujours plus sur les contrastes. Les assiettes sont pétillantes, bariolées. Les textures aussi sont nombreuses. En touche finale, on ajoute souvent une tuile de légumes que l’on plante dans une purée ou dans une mousse. Comme si la multiplication des textures était devenue le signe d’une cuisine sophistiquée, bien pensée. Comme si on ne pouvait pas donner à manger une mousse sans proposer un minimum de croquant. Comme si, pour mieux sentir l’onctuosité de la purée, il fallait passer par la rugosité de la chips. Rares sont les plats qui proposent une parfaite homogénéité, une monochromie. Ce qui est appréciable dans le bortsch à la polonaise, c’est le dénuement presque total du plat.
©Christophe Raynaud de Lage
PRODUCTION Compagnie Tendre est la nuit
SOUTIEN la Maison Commune du Cheminert de Reims et du Théâtre de Charleville-Mézières

La compagnie Tendre est la nuit est conventionnée par la Région Grand Est au titre de l’aide au développement.

Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

Texte Lydie Tamisier
Mise en voix Rémy Barché
Avec Pauline Chabrol
Dramaturgie Juliette de Beauchamp

Durée : 1h20
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 25 novembre à 20h

Deux meilleures amies, Lomane et Mélodie, décident de mettre un terme à leur colocation et par la même occasion, à leur amitié.

Au fil des pièces de l’appartement désert qu’elles traversent une dernière fois pour s’assurer de n’avoir rien oublié, elles replongent dans les souvenirs, elles rejouent les temps forts et les lieux communs de leur histoire.

Cet ultime état des lieux pour essayer de comprendre où l’amitié est tombée en pièces.

Après Drame Bourgeois, Murmures est le deuxième volet d’un triptyque avec et pour l’actrice Lomane de Dietrich. Ces textes visent à la construction d’un langage dans la déconstruction des rapports, comme une autopsie des ruptures sociales et intimes. Trois quêtes : l’amour, l’amitié, la famille.

MÉLODIE – Qu’est ce que tu veux que je te dise, c’est comme ça, la première personne du singulier est la chose qui m’émeut le plus au monde.
Je suis une ogresse
Je dévore les histoires
J’avale celles des autres
Toujours des histoires à raconter
J’essaye d’écrire la joie et l’amour parce que.
Parce qu’elles sont invisibles, seules les batailles restent en mémoire.

LOMANE – Tu n’écris que des conflits.

MÉLODIE – Alors c’est que j’échoue.

©Joseph Banderet
REMERCIEMENTS Louis Battistelli, Camille Bernon, Léna Bokobza-Brunet, David Clavel, Jeanne d’Antoine, Grégory Gabriel, Martin Kergourlay, Olenka Ilunga, Eva Lallier Juan, Claire Lasne-Darcueil, Anne Leprince-Ringuet, Grégoire Leprince-Ringuet, Claire-Lise Moreau, Clyde Yeguete
 

Texte et mise en voix Padrig Vion
Avec Mélodie Adda, Lomane de Dietrich
Collaboration artistique Lolita de Villers

Durée : 1h15
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #9

Requin velours

Mercredi 15 et jeudi 16 novembre à 20h

Un été, Roxane est victime d’un viol. Le soir même, elle rencontre Joy et Kenza, les « Loubardes », qui deviennent ses amies. Avec leur soutien, Roxane tente d’obtenir réparation par le récit, le rêve et la fiction. Elle devient ensuite travailleuse du sexe et, peu à peu, se transforme en requin et renverse la violence. C’est l’histoire d’une quête de réparation.

Ce n’est pas tant du viol comme acte qu’il est question que des récits intimes et politiques autour de celui-ci : les récits procéduraux, judiciaires, ceux cathartiques, libérateurs et ceux qui cherchent à comprendre, à donner du sens. C’est une histoire singulière et sensible, une mise à nu des paradoxes, des hontes, des émotions, des nuances et des dialogues intérieurs qui font suite à une agression. C’est un sujet grave et pourtant banal, abordé comme seules des personnes concernées pourraient le faire : avec le décalage qui permet le rire, avec la douceur qu’il faut pour parler de la violence. Avec la poésie nécessaire.

Requin Velours est un texte brut et onirique, qui parle du travail du sexe, de la réparation, mais aussi de sororité, d’amitié et d’amour lesbien. C’est une quête à trois voix, une performance physique, poétique et politique.

REVUE DE PRESSE

L’Oeil d’Olivier : « Gaëlle Axelbrun donne vie avec une belle énergie à sa prose et touche au cœur. Plein de belles promesses, Requin velours saisit par son écriture sincère, sa plume brute autant qu’imagée. »

 

CRÉATION 2024-25 au TAPS – Théâtre Actuel et Public de Strasbourg

©Christophe Raynaud de Lage
PRODUCTION compagnie Sorry Mom
SOUTIENS TAPS – Théâtre Actuel et Public de Strasbourg, Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, Centre des bords de Marnes, La Pokop, Bliiida, DRAC Grand Est, Région Grand Est, Haute École des Arts du Rhin, collectif À mots découverts, la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon – CNES
Administration Alain Rauline
Remerciements Laurent Poitrenaux, Laurène Marx
Ce projet est soutenu par le dispositif Jeunes ESTivants de Scènes et Territoires de la DRAC Grand Est et par la bourse Expériences de Jeunesse de la Région Grand Est. Ce texte a bénéficié d’un accompagnement par le collectif À mots découverts (Paris). Texte lauréat des Voix du bivouac de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, juillet 2023.

Texte et mise en espace Gaëlle Axelbrun
Avec Mécistée Rhea, Cécile Mourier, Amandine Grousson
Assistanat Florence Weber
Scénographie Gaëlle Axelbrun
Costumes, assistanat scénographie Camille Nozay
Lumière Ondine Trager
Création sonore Maïlys Trucat

Déconseillé aux moins de 16 ans
ATTENTION : Cette pièce traite de violences sexuelles

Durée : 1h30
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival 8e Festival du Jamais Lu Paris

L’Idole (un jour j’épouserai Orelsan)

Dimanche 5 novembre à 16h

2025. Le monde est à bout de souffle. Crise climatique, économique, burnout généralisé. Corinne se pend dans son garage. C’est Paul, son voisin, qui la retrouve, mais c’est Marie qui s’en occupe, parce que Paul ne sait rien faire sans Marie (et pourtant il essaie).

La mère de Sofia a disparu sans laisser de traces. Sofia lui prépare un café tous les matins, et tous les matins elle se demande ce qui pourrait bien pousser une mère à quitter sa fille.

Corinne, Sofia, Marie et Paul sont perdu·es dans un monde qui court à sa perte. Iels sont fatigué·es. Éteint·es.

Quand Marie découvre sur Instagram que la mère de Sofia, grande fan d’Orelsan, s’est volatilisée presque par magie, elle en est alors persuadée : il y a un lien entre le rappeur préféré des françaises de presque 40 ans, la vague de suicides qui a fauché Corinne et la disparition quasi simultanée de milliers de femmes.

Il ne reste plus alors qu’à enrouler le fil pour en découvrir la source : l’Idole. Celle qu’on sacrifie quand il n’y a plus d’autre voie possible. Comme un dernier recours, un dernier souffle avant l’extinction de la flamme.

DR ROBERT. Une mère est parfois autre chose qu’une mère. Les femmes, les hommes partent. Ils l’ont toujours fait.
Ce n’est pas pour blesser, pas pour casser. Plutôt pour réparer.
SOFIA. Réparer quoi?
Ya plus rien à réparer dans ce monde pourri. C’est trop tard, tout est foutu!
Mais ce n’est pas une raison pour disparaître.
DR ROBERT. Ne soyez pas si négative.
 

 

 

 

 

 

©Joseph Banderet
Durée : 1h20
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 4 novembre à 20h

C’est l’histoire de Maddie, 19 ans, à qui un jour on a dit qu’elle était trop radicale.
C’était à la cafétéria du supermarché SUPERV où elle travaillait tout l’été.
C’est l’histoire du moment où on ne peut plus revenir en arrière.

Une jeune femme décide simplement de ne plus manger les gâteaux fourrés au chocolat d’une certaine marque. Une grande marque. Elle refuse, elle fait un choix. L’entreprise néglige ses employé.e.s, les patrons font des millions, les gâteaux sont de plus en plus chers, les gens qui les achètent ont de moins en moins d’argent, le déséquilibre est insensé.

C’est un début pour elle (peut-être, on ne sait pas).
Et son acte, pourtant minuscule, dérange (déjà).
Ce qui est un début pour Maddie semble extrême pour d’autres.

On est en droit de se demander si les réactions qu’elle reçoit ne sont pas aussi radicales ? Les prises de positions font-elles peur ? Sortir de la norme, du quotidien, de la bien-pensance, ça effraie ?

À ce moment-là Maddie a comme la tête qui tourne. Elle pourrait presque poser sa main sur la chaise qui est devant elle, pour sécuriser une chute imaginaire, mais rien. Pas de chute. Elle ne tombe pas, elle reste droite. Elle a peur de perdre ses mots, mais ils sont là, dans sa bouche, elle le sait.
Présentation du texte par l’auteur
Les autres vidéos de Raphaël Bocobza 
 

©Joseph Banderet
Durée : 1h10
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 4 novembre à 18h30

Dans Corpresqu’île, deux frères, Nicola et Joey, viennent se donner en spectacle et raconter leur histoire. De leur enfance chaotique, en passant par leur adolescence punk et jusqu’au présent où tout les éloigne; ils cherchent pourquoi cette relation fusionnelle a volé en éclat, et comment elle continue de les transformer. Le récit est scandé d’intermèdes musicaux juvéniles, profondément irrévérencieux, hantés par des spectres punk… Les affects sont libérés par le plateau et les passions tristes sublimées, pour donner sens à la perte, et faire mémoire avec joie.

En fait on était des enfants perdus. Comme dans Peter Pan. Des enfants seuls qui devaient faire la loi et devenir plus forts que les adultes. Alors on voulait faire tout comme les grands, on voulait écouter leur musique, dire leurs gros mots. On était des enfants-adultes. Et en devenant adultes on est devenus des enfants. Je sais pas si c’est très clair ?
Présentation du texte par l’auteur
 
 

 

 

 

©Joseph Banderet
Durée : 1h30
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival 8e Festival du Jamais Lu Paris

La nuit m’avale – Coup de coeur Montréal

Samedi 4 novembre à 16h

C’est l’été, on suffoque. La nuit mange le ciel à grosses bouchées.
Milly, Julie-Julien et Caro, trois adolescentes écorchées, tentent de vivre avec le sentiment de vide qui brûle dans leur ventre.
Milly vomit sa haine dans son journal intime et cherche des façons de mourir sans vouloir mourir.
Caro est enceinte et vend de la drogue pour acheter une nouvelle vie à son bébé.
Julie-Julien flâne dans les ruelles pour passer le temps et sympathise avec les chats perdus.
Elles sont toutes les trois traversées par le besoin urgent d’exister selon leurs propres conditions.

JULIE-JULIEN. La nuit m’appartient
MILLY. La nuit t’appartient
Je penserais pas moi
JULIE-JULIEN. Pourquoi ?
MILLY. C’est comme mettre du ketchup sur une pointe de gâteau au fromage
Ça va pas ensemble
Toi, t’es le ketchup insignifiant
Pis la nuit, elle, une belle pointe de gâteau au fromage sexy
C’est pas un match qui fonctionne
JULIE-JULIEN. C’est ça qu’on va voir
Présentation du texte par l’auteure
Les autres vidéos de Kathleen Laurin-McCarthy 
 
 

La nuit m’avale a été lu une première fois au Jamais Lu Montréal en mai 2023.
©Joseph Banderet
Durée : 1h30
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Vendredi 3 novembre à 20h30

Suzanne est professeure de musique au collège. Elle mène une vie paisible dans une maison située sur le bord d’une crique à l’eau exceptionnellement fraîche.
La vie de Suzanne est bouleversée le jour où la destruction de la crique est annoncée. Une centrale nucléaire sera construite. Dans la région, un mouvement de contestation s’organise contre le projet. Mouvement massif qui, d’abord pacifique, se radicalise progressivement.
La pièce raconte l’histoire de ce mouvement du point de vue de Suzanne qui, de paisible citoyenne, va se transformer en militante acharnée. En bout de course, Suzanne pressera la détente.

MAIRE. Une grande nouvelle attend la commune Suzanne.
Le·la Président·e vient.
SUZANNE. Le·la Président·e ?
MAIRE. Oui Suzanne. Le·la Président·e. Il·elle vient dans la Commune. Vient dans la crique.
SUZANNE. Qu’est-ce qu’il·elle vient faire dans la crique ?
MAIRE. Un discours sur l’environnement. Le Palais Présidentiel veut un beau décor. Bonnes nouvelles à la clé pour la Région, pour la Commune.
Le Palais a repéré votre maison. Votre maison surplombe la crique. Vous voyez cette fenêtre, là. C’est cette fenêtre que les Renseignements ont repérée. Très bon poste pour un tireur d’élite.
SUZANNE. Les Renseignements ont repéré ma fenêtre ?
Présentation du texte par son auteur
 
 

 

  

 

 

©Joseph Banderet
Durée : 1h50
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Jeudi 1er juin à 20h

La Compagnie Les Grandes Marées a passé quatre commandes aux autrices Claire Barrabès, Penda Diouf, Marilyn Mattei, et Julie Ménard pour quatre formes courtes théâtrales qui interrogent le territoire, et destinées à se jouer in-situ. Deux de ces textes sont présentés à Théâtre Ouvert dans le cadre du festival ZOOM #8.

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EN BOUT DE COURSE (pièce pour un bus), de Penda Diouf
Durée : 50 minutes

C’est le premier jour de Sylvain dans l’entreprise de voyage en cars VVV « Les Voyageurs qui Veillent au Vivant ». Il est heureux d’avoir été recruté par cette boîte car il aime la nature. C’est son premier jour et il est prêt à faire preuve de professionnalisme, quelles que soient les conditions, pour que le voyage se passe bien. Mais le voyage commence très mal, et Sylvain se retrouve bien seul pour gérer nombre d’imprévus sur le trajet dont un chauffeur de bus dépressif. L’arrivée d’un nuage toxique, le prévenant d’un danger climatique imminent, l’obligera à prendre une décision, à repenser sa vie et sa place dans ce bus.

En Bout de Course est un road trip théâtral qui explore la question climatique par le prisme du tourisme de masse. Entre voyage réel et voyage intérieur, nous remontons le temps, l’époque où les nuages étaient encore blancs et calmes.

Le conducteur Il vacille. Putain, je me sens pas bien là.
Sylvain Attends attends, ça va? Tu vas pas faire un malaise?
Le conducteur C’est les somnifères…
Sylvain Quoi? Comment ça les somnifères?
Le conducteur J’arrive pas à dormir. Et il fait froid dans le car la nuit.
Sylvain Mais attends, t’es pas en état de conduire là ?!
Le conducteur Je vais m’allonger là. Juste quelques minutes. Fermer un peu les yeux. Et après on y va. Il se choisit une place, sort son sac de couchage et s’endort. Il peut même mettre sa tête sur l’épaule de.u voisin.e.
Sylvain Mais attends, tu vas où là? Tu peux pas me lâcher. On est ensemble. Un binôme. Une famille.
Le conducteur T’en fais pas. Je reviens. Il faut juste que je fasse un somme.
Sylvain (à lui-même, peut-être entendu à la radio) Moi qui croyais à un taf tranquille. Tu fais de la route, tu rencontres des gens sympas. Les paysages, la nature… Mon cul. On a un chauffeur dépressif, une demi-heure de retard. Il souffle.

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THE RABBIT HOLE (pièce pour un lieu reculé), de Marilyn Mattei
Durée : 50 minutes

Dans un lieu secret appelé « La Citadelle » se retrouve une communauté de citoyen·nes, dont les membres se sont rencontrés dans le jeu vidéo « Castel Warrior ». Iels sont tou·tes animé·es par une même volonté : lutter contre une disparition programmée orchestrée par « l’élite ». Charles, leader de cette société, entreprend un grand projet national, « La grande sortie » : celui de renverser l’État français. Mais l’un des leur, maillon essentiel à la réussite du projet, ne donne plus de nouvelles depuis deux mois. S’installe alors le doute et la suspicion : Est-il vraiment un des leurs ou un infiltré ? Si c’est le cas, est-il le seul ? Qui croire ?

The Rabbit Hole est une plongée par la farce dans la pensée complotiste du grand remplacement, où le seul ressort qui anime les individus qui la compose est le doute, la peur, la suspicion dans l’altérité, qui change de cible dès qu’une occasion se présente. S’inspirant de la culture populaire (Matrix, Kaamelot, Les Monty Python, Alice au Pays des Merveilles), et de l’histoire de France, nos protagonistes basculent peu à peu dans l’univers du Moyen Âge, racine historique de l’idéologie d’une submersion par l’étranger·ère, jusqu’à remplacer notre temps d’aujourd’hui, retournant contre elleux l’instrumentalisation qu’iels font de l’Histoire.

CHARLINE- Notre société est en danger et risque d’être mise à nue
CHARLES- Nous sommes introuvables Charline
CHARLINE- Et notre projet tant attendu de la « Grande sortie « ne pourra jamais voir le jour
CHARLES- La « Grande sortie » verra le jour
CHARLINE- Pas si les cravatés découvrent notre existence
CHARLES- Un secret est un secret Charline
CHARLINE- Un secret n’en est plus un si on se met à claquer de la langue
CHARLES- Qui te parles d’en parler ?
CHARLINE- C’est une agression Charles ?
CHARLES- Une interrogation Charline
CHARLINE- Ma bouche a moi est cousu
CHARLES- Qui a parlé de notre citadelle aux endormis ?

REVUE DE PRESSE

Zone critique : « Au fond, en déplaçant le théâtre hors de la salle de spectacle, ces textes interrogent le lieu en lui-même : sa fonction, sa possibilité, ce qu’il représente et s’il est possible ou non de le transformer – changer la course, dérailler. En ancrant ses textes dans un territoire, le projet met celui-ci en question : comment penser le hors-lieu ? Que se passe-t-il hors-champ, ailleurs ? Peut-on quitter le lieu, vers les chemins de traverse du nuage, ou le « dehors » dont parlent les membres de la Citadelle ? Qu’adviendra-t-il alors ? S’étouffer, ou s’envoler. Au public de choisir son camp. Un très beau projet étonnant à suivre dans toute la France – hors les murs. »

PRODUCTION Compagnie Les Grandes Marées
AVEC L’AIDE la DRAC Normandie dans le cadre de Jumelages (2021, 2022) ; le département de la Manche ; le collège Le Castillon de Les Pieux ; la Mairie des Pieux
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la Région Ile-de-France ; ville de Caen – la Mer et le département du Calvados dans le cadre des résidences du Studio 24, Caen ; Le Forum – Théâtre de Falaise ; C³ – Le Cube, Centre Culturel de la Communauté de Communes Coeur de Nacre ; La Cidrerie, Beuzeville ; L’Archipel – Scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire », Granville ; La Renaissance – Mondeville ; La Halle Ô Grains, Bayeux
AVEC LE SOUTIEN ARTISTIQUE DE l’ESCA – Ecole Supérieure de Comédien·nes par l’Alternance, Asnières ; le Centre Culturel de Les Pieux ; La Nuée dans le cadre du dispositif Pépinière d’artistes de la DRAC Normandie à l’OMAC-Livarot
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Les Fours à Chaux du Rey, Regnéville-sur-Mer
La compagnie Les Grandes Marées est conventionnée par DRAC Normandie depuis janvier 2023

Textes Penda Diouf, Marilyn Mattei
Mise en lecture Pierre Cuq
Avec Victor Assié, Baptiste Dupuy, Bastien Fontaine-Oberto, Maud Roulet

Durée : 1h40
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival Festival ZOOM#8

Carte blanche à Stanislas Nordey

Samedi 27 mai à 20h

Offenses, de Constance Debré

Un meurtre c’est fait pour que quelque chose s’arrête. Est-ce que c’est possible que les choses s’arrêtent, que ce ne soit pas toujours le même aplat de tout, sur le même ton, à la même vitesse qui vous avale, irrespirable, le souffle court, ne plus avoir d’oxygène au cerveau à force, est-ce que c’est possible que tout le monde se taise, que le bébé se taise, que sa mère se taise, que le dealer se taise, que les flics se taisent, que les juges se taisent, que tous ils se taisent. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent de lui, il leur donne son corps, mais qu’il puisse se taire, qu’ils le laissent ne plus répondre.

REVUE DE PRESSE

Arts-chipel.fr : « Le choix d’Offenses est saisissant, tout comme l’interprétation de l’acteur. Le texte de Constance Debré, comme sa lecture, ne peuvent laisser indifférent. […] Par cela même, le théâtre, porteur de la littérature,  s’en fait l’interprète, le regard sur, en lui donnant la dimension de la scène. Il renoue en même temps avec l’art du conteur, même si son « récit » est ici réflexion philosophique. »

« Affaires critiques », émission de France Culture : « À l’origine du livre, il y a un fait divers. Un jeune homme de 19 ans a tué sa voisine, une vieille dame solitaire qu’il aidait parfois pour quelque courses. Il l’a poignardée pour lui voler sa carte bancaire et payer une dette à un dealer à qui il devait quelques centaines d’euros. De cette matière, Constance Debré, qui a été avocate, élabore une diatribe, sorte de contre-plaidoirie singulière, dans laquelle elle cherche moins à défendre l’assassin, ni même à le comprendre ou expliquer son geste, que d’attaquer l’autre. L’autre c’est une sorte de mélange entre le bourgeois, le bien, l’institution judiciaire, la bonne conscience. Une espèce d’instance que les lecteurs de Constance Debré reconnaîtront, et c’est en cela finalement qu’Offenses est le prolongement de son œuvre, une instance qu’elle ne cesse de repousser pour elle et pour les autres, dont il faut s’efforcer en permanence de s’extraire, même si c’est gênant, même si c’est douloureux, pour être libre. […] La violence de l’adresse, la malhonnêteté des changements de posture, la facilité rhétorique, tout ça est à la fois très énervant et très beau.» 

©DR

Texte Constance Debré
Édition Flammarion
Mise en voix Stanislas Nordey

Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€