Festival FOCUS #10

Les Poules à chair

Jeudi 7 novembre à 20h

Il y a ce moment, fin juillet, quand l’été paraît tellement long que c’est comme s’il n’allait jamais s’arrêter. Il y a la route départementale, sur laquelle ça fait longtemps qu’on n’a plus croisé personne. Il y a, cernés par les champs de maïs, un hangar, une caravane, un petit atelier de bois. Il y a un garçon qui vit là, seul, bien à l’abri des regards, qui élève des poules et les abat. Il y a ce garçon qui parle même si personne ne l’écoute et qui tente, en la racontant, de sortir d’une adolescence dont il semble n’avoir jamais vraiment guéri. 

« Avant parfois, en travaillant, je m’imaginais disparaître. Je prévoyais d’attendre qu’il soit occupé au hangar pour sortir de l’atelier, traverser la départementale, et, lentement, dans la chaleur de midi, me glisser entre les maïs. Je me voyais marcher longtemps, jusqu’à ce point où j’étais sûr qu’aucun homme ne viendrait jamais me chercher. Et l’annonce qu’ils en feraient à l’école. Les papiers qu’ils feraient passer dans les classes, où chacun serait forcé d’écrire un mot, quelque chose qu’il aurait fallu que je meure pour qu’on veuille bien me le dire, et qu’ils jetteraient, le jour venu, au fond du trou qu’ils auraient fait creuser pour moi, derrière l’église, dans le petit cimetière pluvieux tout ravagé par les chardons. J’imaginais. Ça me faisait tuer le temps. »

Texte Sylvain Septours
Regard extérieur Ludovic Lagarde
avec Guillaume Costanza

Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

Genèse d’une révolution sans mort ni sacrifice

Lundi 4 novembre à 20h

À la recherche d’un équilibre entre son cynisme et sa foi en l’avenir, Xavière fuit la ville pour se ressourcer auprès de sa mère, dans leur maison familiale au cœur d’une vallée. Dans cet environnement à la fois sauvage et nourricier, elle réfléchit au monde qu’elle lègue à son fils et se demande comment peut s’incarner sa révolte dans cette nouvelle vie. Est-elle nécessairement reliée à la colère ? La révolution aura-t-elle inévitablement lieu dans les rues ou peut-elle naître dans nos intimités ? Pour cette femme, rongée par la culpabilité d’avoir mis un enfant au monde au milieu du chaos actuel, (re)choisir la joie, se révélera être un geste puissamment politique et le début d’une, enfin réelle, révolution.

Yann
je ne suis pas très vieille encore
mais quand même
je n’ai vu
jamais
aucune révolution
avoir lieu
vraiment
nous ne sommes jamais très longtemps des
centaines de milliers dans les rues
Yann
fais-moi l’amour
fais-moi l’amour jusqu’à ce qu’un enfant
enfin
glisse de mon corps
détournant l’apocalypse
et tombe
tombe
tombe
tombe dans tes bras

Texte et mise en voix Steve Gagnon (ed. L’Instant même)
Avec Steve Gagnon, Marion Lambert, Nadine Ledru
Musique Josué Beaucage

Durée : 1h45
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

Alann & Valentin (deux portraits)

Samedi 16 novembre à 18h

VALENTIN

Un jeune homme se rend au cimetière et dépose un cahier de brouillon, rempli de notes et usé par les années, sur le rebord d’une tombe. Le monologue de Valentin restitue les fragments qui composent ce journal intime en deux parties, écrites avant et après la perte brutale et prématurée d’un être cher.
La première partie de Valentin couvre la période de janvier à juin 2017. C’est l’année de terminale. On suit Valentin, dans la vie qu’il mène entre ses deux foyers, celui de son père, de sa belle- mère et de ses petits frères, et celui de sa mère qui vit seule quand il n’est pas là. Plus que la préparation du bac, c’est l’atelier théâtre du lycée et le concours pour intégrer la classe d’acteur.ice.s de la Comédie de Reims qui absorbent les préoccupations de Valentin. Pour s’entraîner, il imite Patrick Dewaere dans sa chambre et invente des scènes pour ses petits frères…
La seconde partie de ce texte est en cours d’écriture et sera créée en 2024.

« C’est moi, Valentin. Je t’ai apporté quelque chose. Ce n’est pas grand- chose, et je ne sais pas pourquoi je te l’ai apporté, l’autre matin, j’ai pensé, il faut que je lui apporte, et me voilà. Ce n’est rien d’extraordinaire, il n’y a rien de fou dedans, juste des petits dessins et puis des notes, des pensées, des choses que j’ai vues et que j’ai trouvées belles. Des petits détails du monde, tu vois, de la vie. Je me suis dit, je vais poser le cahier là et il va fondre avec la pluie ou bien s’ouvrir avec le vent, et comme ça tu pourras lire ou ça coulera jusqu’à toi, dans ton trou, là, il ne doit pas y avoir grand- chose à voir. Je me suis dit ça et ça m’a semblé très con et ridicule et en même temps très important. Alors, je suis venu »

ALANN

Dans sa grange des Ardennes, Alann construit des chars. Il imagine des parades dans lesquelles il embarque sa famille et ses amis. Ensemble, ils et elles traversent les villages sous la pluie, travesti.e.s, outrageusement maquillé.e.s, sur des échasses ou des semelles compensées, galvanisé.e.s par la techno que crachent leurs enceintes. Dans ce monologue en stations, on découvre Alann en train de tenter d’échafauder ses visions bizarres pour les transmettre à sa bande. Au moyen d’une langue lyrique et poétique, le portrait de groupe se resserre sur Alann et la charge intime de son projet, manière politique et exutoire de prendre sa revanche sur l’homophobie dont il était victime adolescent.

« Un groupe de marquises traverse les Ardennes à pied. Ça commence comme ça. Un groupe de marquises traverse les Ardennes à pied sous un ciel gris. Voilà. »

PRODUCTION Cie Tendre est la nuit
PARTICIPATION ARTISTIQUE Jeune Théâtre National
SOUTIEN commune de la Grandville et du Centre Culturel de Nouzonville
La compagnie Tendre est la Nuit est conventionnée par la région Grand Est au titre de l’aide au développement

Mise en espace Rémy Barché
Texte Valentin Pauline Peyrade
Texte Alann Marcos Caramès Blanco
Dramaturgie Juliette De Beauchamp
Avec Valentin Paté, Alann Baillet

Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

Des Mains glacées

Samedi 23 novembre à 18h

Il neige.

A travers les flocons, un immeuble à l’abandon apparaît,  s’ouvre comme théâtre d’une humanité fantôme.

Les rencontres se répètent, se succèdent sous l’ombre de l’édifice, piquées d’’infinis flocons gelés :

Ainsi,
Une femme esseulée sort offrir son aide à un clochard pris dans la glace.
Dans le hall, un enfant au masque d’oiseau se chamaille avec la concierge, et vient la déranger au milieu d’une flaque de sang.
Enfin,
Un amoureux transi apporte inlassablement son bouquet de coquelicots aux portes de l’immeuble.

Ces âmes perdues, en quête d’altérités, tissent toutes ensemble la toile d’un drame de l’indicible, d’une douleur à la fracture la parole.

 

B – (Ils me sont tous passés au travers…)
Tous – 
Vous savez, ils – 
Ils m’ont fait croire, 
Que, 
J’étais, 
La pluie, ou… 
La neige, ou bien… 
Sinon, Rien.. 
Rien, non, 
Que le reflet, 
La clarté, 
Un rayon de lune… 
Temps. 
Tout le monde, 
Mais pas vous, 
Sauf vous, 
Non –
C’est vrai, 
Vous… 
He, he, he ! 
Vous n’avez pas voulu me – 
Lâcher l’affaire, hein, 
Non, vous m’aviez vu, oui, vu et… 
Jusqu’au – 
Bout, hein, 
Jusqu’au bout, vous vous êtes euh, 
Accrochée… 
Vous m’avez tenu. 
Il soupire. 
Et vous êtes la seule… 
C’est vous – 
La seule, oui, à… 
Temps. 
Personne d’autre, non, ne s’est… 
Ne s’est, Arrêté…

©Laïs Argis
REMERCIEMENTS Pauline Leurent, Logan Person, Dominique Reymond, Lise Benabdallah, Pascale Gateau, Caroline Marcilhac, et toute l’équipe de Théâtre Ouvert.

Texte et mise en espace Max Unbekandt
Collaboration artistique Lou Dupleix-Pinat
Avec Clémence Boucon, Margot Delabouglise, Cesare Moretti, Ariane Pelluet, Arthur Rémi Tekoutcheff
Son et musique Tom Meyronnin
Conceptions plastiques Laïs Argis

Durée : 1h30
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

Veiller sur le sommeil des villes

Jeudi 14 novembre à 20h

A la fin d’un été, Louis fait un voyage en solitaire d’un mois dans un Pas-de-Calais fantomatique, et se met à écrire des pages et des pages. Cinq ans plus tard, ses feuillets de voyage sont publiés et il est reçu à la radio pour un entretien mené par Mathilde, une étrange intervieweuse. Perdu sous ce coup de projecteur, les temporalités se mêlent, passant de l’interview radio pas sur la même longueur d’ondes aux souvenirs oniriques d’un voyage déroutant, bizarrement drôle, et hanté par une question essentielle : à quoi sert d’écrire ?

MATHILDE. – Louis Albertosi, on peut lire dans votre livre, je vous cite : « mes journées sont remplies d’un mal envahissant, l’ennui des autres qui peuple les rues et les ravage. Les rues sont grises. Grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises… ».

Ça continue sur deux pages.

Depuis quelques années, on entend beaucoup de gens, des citadins justement, rêver de campagne, rêver de quitter les métropoles, les villes. Mais Louis Albertosi, y est-on vraiment malheureux dans les villes ?

LOUIS. – Euh non je ne crois pas. Pour moi la responsable du climat morose de mon voyage, c’était la situation, pas la ville en tant que telle. C’était un moment de crise – il faudrait y retourner aujourd’hui pour comparer. Les villes ont peut-être été plus meurtries. Ou alors, disons que c’était plus visible. Je veux dire, une grande place déserte en plein centre, c’est remarquable. Un village désert, c’est habituel.

©Louis Albertosi
PRODUCTION DÉLÉGUÉE Nanterre-Amandiers – Centre dramatique national
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre national des dramaturgies contemporaines
REMERCIEMENTS Emmanuel Oriol et le Conservatoire du 20e arrondissement de Paris
Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

L’Odeur des tissus

Mercredi 20 novembre à 20h

Tout se passe dans une résidence destinée à des femmes. Sept pensionnaires y cultivent gaiement leur faculté d’émerveillement avec l’aide de Claudia, la dévouée directrice. Au travers d’activités manuelles, artistiques, ou encore par la pratique de la discussion, elles s’essayent, tant bien que mal, à l’art de la joie.

L’Odeur des tissus propose de poser un regard empathique et amusé sur une communauté dont l’entente est toujours en tension.

Mme Dinh : Le jardin sauvage n’occupera qu’une partie du parc. Donc c’est simplement pour vous initier à de nouvelles manières de penser le paysage. Voilà c’est pas pour tout remettre en question. À Sorana. Je vous rejoins sur le poids symbolique de la rose, et justement nous, pour le dire un peu rapidement on va essayer de créer une atmosphère peut-être un peu plus insouciante. Effectivement. Disons qu’on va essayer de réaliser un jardin qui soit favorable à l’émergence de sentiments nouveaux, et en effet, peut-être un peu plus folâtre que langoureux ou… complaisant.

Elle sourit.

Même si, comme je le disais, le jardin sauvage est un jardin sophistiqué, on va essayer de donner une impression de naturel, de légèreté et de spontanéité.

Texte Lydie Tamisier (ed. TAPUSCRIT | Théâtre Ouvert)
Mise en voix Marion Duphil
Avec Fatima Aïbout, Claire Wothion, Julie Bertin, Machita Daly, Andréa El Azan, Jade Herbulot, Pauline Mereuze, Thalia Otmantelba, Prunella Rivière, Louise Roch, Gisèle Torterolo
Dramaturgie Adèle Chaniolleau
Scénographie Lisa Navarro
Costumes Marie La Rocca
Lumière Juliette Besançon
Son Guillaume Callier

Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

GIVRÉ·ES

Samedi 23 novembre à 20h

Depuis la mort de leurs parents, des frères et sœurs se retrouvent chaque année dans la maison de leur enfance pour fêter Noël comme avant. Hanté·es par leur incapacité à évoquer leurs absent·es, iels tentent de se comprendre à nouveau. Ce soir-là, la mort s’immisce parmi elleux de façon inédite, les poussant à douter de leur propre rapport au monde. Ce conte fantastique sonde les croyances qui nous habitent aujourd’hui et fait écho à ces chemins que nos absent.es nous poussent parfois à emprunter.

Eli : Et tes petites prières à l’hôpital ? Comment tu expliques tes petites prières à l’hôpital ? Après l’accident de Raph, tu pleurais, tu priais, comme un enfant Oscar !
Oscar : Je n’ai jamais prié. Qui a pris l’assiette ? J’ai déjà dit cent fois qu’on laisse l’assiette vide pour accueillir ceux qui en ont besoin, comme toujours.
Eli : Pourquoi tu continues avec cette assiette ?
Oscar : C’est la tradition.
Eli : On est au XXIème siècle, les pauvres, ça n’ose plus frapper aux portes. Mais les fantômes…
Oscar : Les sorcières, les fantômes, ça n’en finit pas ! Il faut grandir Eli.
Eli : Grandir ça veut dire ne plus croire ?
Oscar : Voilà.
Eli : Alors je ne veux pas grandir, et toi non plus visiblement. Ça fait six ans que les parents sont morts !
Oscar : Ne parle pas des parents comme ça !
Eli : J’ai seulement dit qu’ils étaient morts Oscar ! Ils sont morts ! Ils sont morts ! Ils sont morts ! Ils sont morts !
Oscar : Tout le monde est au courant.
Eli : Alors pourquoi tu fais comme s’ils étaient toujours là ? Pourquoi tu as gardé les chaises, les rideaux, le sapin ? Pourquoi on s’assied aux mêmes places, en faisant les mêmes blagues, en échangeant les mêmes regards ? Pourquoi on en parle pas, tout simplement, pourquoi on en parle pas ?
Oscar : Tu l’as dit toi-même, parce qu’ils n’existent plus.
Eli : Ils existent autrement. Temps. Tu trembles Oscar.
Oscar : Elle est givrée. Raph ! A table ! Noël c’est ce soir, pas demain matin !
Eli : Ils font partie de la vie ! De notre vie à tous les trois !
Oscar : Y’a rien après la mort Eli, rien.
Eli : Je ne sais pas.
Oscar : Quoi tu ne sais pas ? Tu sais très bien, tout le monde le sait !
Eli : Tout le monde qui ?
Oscar : Nous, les vivants.
Eli : S’il y a des vivants ici, il y a des morts quelque part.
Oscar : Sous la terre, ensevelis, en décomposition, avec les vers !
Eli : Ailleurs.
Oscar : Les souvenirs, voilà ce qui nous reste ! Cette maison !
Eli : Et les morts à réveiller.
Oscar : T’es givrée.
Eli : Tu as peur parce que tu doutes.
Oscar : Peur de quoi ?
Eli : Peur des morts.
Oscar : Quoi les morts, qu’est-ce qu’ils ont les morts ? Laisse-les donc là où ils sont.

SOUTIEN Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, la Manufacture – Haute École des Arts de la Scène, la RTS, la RTBF, la Fondation Maisons Mainou, Fondation Suisse pour la radio et la Culture (FSRC / SRKS) et la bourse Gulliver.

Texte et mise en espace Charline Curtelin
Collaboration artistique Alexandra Lapierre
Avec Mathilde Augustak, Melissa Catoquessa, Alexia Hebrard, Rony Wolff
Création sonore Robin De Carlan

Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

MUM Lambeaux Maternels

Samedi 9 novembre à 18h

Nelly est une mère dévouée, une amante passionnée, une infirmière de vocation, une femme battue, une reine de la nuit, une comédienne, une cartomancienne, une survivante d’agression sexuelle, une groupie, une patiente… Mais aujourd’hui, Nelly est morte.

Son fils Joey la convoque pour un femmage en mille morceaux, une célébration à l’image de leur amour, hors-norme et volcanique.

Maman n’est pas morte
Personne ne sait
Chut
Le corps est « sorti-de-l’hôpital-en-cercueil-fermé » 

Personne n’a vu sa dépouille
Y a pas de dépouille
Jamais non plus de cancer

Le cancer c’est elle

Je sais qu’elle est ici
Peut-être même parmi nous

Je t’aime
Reviens

Sois pour tous un enfer délicieux

Une histoire d’épouvante, rien qu’une histoire

Ce texte est lauréat de l’Aide à la création dramatique ARTCENA et du prix des EAT.
Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival FOCUS #10

La vie sur terre est le résultat d’un jeu télévisé intergalactique qui aurait raté

Mardi 12 novembre à 20h

Des scénaristes ont vingt quatre heures pour écrire le synopsis d’une série.
Un couple n’en finit pas de ne pas réussir à se séparer.
Une planète sur laquelle l’Etat ça serait Amazon. 
Et le Soulèvement vient de la droite…

Et si on disait que la vie sur Terre était le résultat d’un jeu télévisé intergalactique qui aurait raté ? Que ce ratage n’avait produit qu’une existence pénible, régie par les lois d’une bureaucratie défaillante ? 
Personne n’y croirait. 
Mais puisqu’on croit tout ce qu’on nous dit, dans ce temps où la vérité n’est qu’un fait alternatif parmi d’autres — et que la réalité bien souvent dépasse la fiction, surtout dans les fictions que nous livrent en série les séries ajustées à nos désirs — l’histoire se prend elle-même à son propre vertige…

Et si donc s’écrivaient, sous nos yeux — par nos scénaristes en panne d’inspiration et la cherchant quelque part entre une chanson de Stevie Wonder et les théories de Pierre Bourdieu — les épisodes les uns après les autres ? 
Un soulèvement naîtrait inévitablement contre les fondements de ce monde, un poète de droite serait peut-être à la manœuvre ; et dans le vertige, l’amour se fraierait un chemin, en forme de quête vers son propre secret. 

P2_ Un homme vegan avec un trouble psychotique habite avec sa fille autiste à côté de néo ruraux qui vivent en trouple. A un moment, l’un d’eux veut se suicider parce que son père qui vient de mourir d’un cancer battait sa sœur quand ils étaient enfant, et il était le seul de la famille à garder ce lourd secret. Dans le même temps la ferme que le trouple est en train de retaper a un gros problème de toiture, mais heureusement, un autre voisin, qui est chasseur, vient les aider de bon cœur, même si ils et elles ont un débat contradictoire houleux au sujet de l’interdiction de la chasse le week-end.  

Un temps. P2 continue de lire en diagonale un peu dans sa tête.

P2_ Comment vous traitez la question du soulèvement ? Parce que je rappelle que c’est quand même le titre de la série. 

S1_ C’est à la page quatre du document. La femme du voisin est gilet jaune.

PRODUCTION La Phase active du plan. 
Le texte est initialement une commande du festival Lynceus. 

Texte et mise en voix Jérémie Fabre
Avec Sébastien Depommier, Virgile L. Leclerc, Hélène Rencurel, Zoé Shellenberg, Damien Zanoly
Musique, création sonore Antoine Layère

Durée : 1h30
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Dimanche 27 octobre à 16h

À Saint-Claude dans le Jura, Eva continue son chemin sur la RN 470, alors qu’elle ne cesse de ressasser le chagrin – une perte qu’elle et son compagnon Viktor ont vécue le jour où un feu de forêt a frappé la région.

À Mirebalais en Haïti, Elea et son mari Jean entament un trajet hasardeux sur la N3 vers la maternité de Port-au-Prince ceinturée par les bandits, défiant les balles perdues.

Deux routes nationales, deux femmes d’ici et d’ailleurs, deux destins parallèles se rejoignent dans un même paysage, celui de naissances en feu.

Je cale mes respirations sur mon ventre
Mes yeux sur quelque chose qui m’attend plus loin
Un peu plus loin au-delà de ce virage noir
Parce que c’est ça qu’il faut pour ne pas s’arrêter
Quand le présent se dérobe sous nos pieds

Shiho Kasahara est lauréate de l’Aide nationale à la création de textes dramatiques – ARTCENA.
Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€