Type de spectacle : Mise en voix
Plus ou moins l’infini de Clémence Weill
Une enfant organisant un cérémonial lunaire dans les toilettes.
Un scénariste possédé par le fantôme d’un dramaturge disparu.
Le champion du monde de ricochets en interview.
Une veuve se défendant de croire aux revenants.
Le braintrust du premier ministre Shinzo Abe en débat ésotérique.
Le plus grand torero du monde rattrapé par la peur de la mort.
Un crucifié volontaire le jour de Pâques.
L’employé-e du mois et l’employé démissionnaire.
Des parents souriant comme des évangélistes dans un film gore.
Et d’autres.
Une vingtaine de vignettes comme un puzzle.Une constellation.
Les étapes d’un voyage à travers le monde mais dans une même époque : la nôtre.
Des coutumes, des gestes, des superstitions, des croyances, des tocs
Qui, mis bout à bout et en chair, formeraient comme un rituel.
Un rite collectif de ce genre ancestral et toujours vivace : du théâtre.
avec Marc Beaudin, Valérie Dablemont, Marthe Fieschi, Isabelle Mouchard, Augustin Passard, François Praud, Marc Schapira, Anne Seiller, Caroline Stella, Slimane Yefsah
POLICES !
De la police de proximité dans les quartiers, aux émeutes dans les grandes villes du monde, de la manifestation pacifique des Algériens à Paris en octobre 1961 au survol des drones sur les zones dites sensibles « grises », POLICES ! multiplie les points de vue et mixe textes de création et documents (archives, témoignages…).
Ce montage hétérogène invente dans une chronologie syncopée, dans le désordre apparent de ses fragments, une forme poétique d’une force singulière. Rejetant la linéarité d’une histoire ou d’une démonstration, il révèle de façon saisissante, par le simple jeu de rapprochements d’éléments initialement étrangers, toute l’ambiguïté de notre rapport à l’autorité.
Entretien avec Sonia Chiambretto
Le texte est édité par grmx éditions
Sonia Chiambretto est représentée par L’Arche, agence théâtrale
De Sonia Chiambretto
Mise en voix par Vincent Thomasset
Avec David Arribe, François Lewyllie, Anne Steffens, Vincent Thomasset
Europe connexion
Europe connexion suit l’itinéraire d’un assistant parlementaire ambitieux futur lobbyiste, des prémisses de son ascension au burn out.
Tu aurais pu mettre ton intelligence dans des causes plus nobles, tu aurais pu faire de la recherche, tu aurais pu écrire des bouquins, tu aurais pu éclairer le monde, mais tout ça ne t’aurait pas donné tout ce pouvoir. Tu veux conduire. Tu veux conduire le monde par procuration. Tu aimes être le cerveau pervers de la machine qui tourne. Ce n’est pas que l’argent, c’est la soif de puissance. Tu veux être dans la loge des plus grands.
Cette parole intérieure que nous fait entendre Alexandra Badea est celle d’un homme – prêt à tout pour satisfaire son ambition personnelle. Si nous ne connaissons pas son prénom, nous savons que cet homme occupe aujourd’hui un poste important dans la société européenne : lobbyiste. Après avoir été assistant parlementaire auprès d’une députée « Commission Environnement santé publique et sécurité alimentaire », cet énarque change de camp et intègre l’un des plus gros lobbies de ce marché juteux, parce qu’il a réussi à bloquer une loi qui ne leur était pas favorable.
Notre homme n’aura désormais plus le choix de faire machine arrière, il fait partie intégrante d’un système qu’il doit servir de son mieux pour les intérêts de son entreprise, quitte à mettre en danger la vie d’autrui, sa propre santé mentale et sa vie familiale.
En partant d’un fait réel de notre société – les lobbies et leur poids dans les décisions prises au Parlement européen – cette auteure nous propose une expérience théâtrale forte : dix séquences s’enchaînent où la voix intérieure de cet homme semble nous prendre à parti, sous la forme du pronom « tu ». La force dramatique de l’oeuvre d’Alexandra Badea réside dans cet art de placer le spectateur au coeur du système dans lequel il évolue afin d’en déceler tous les rouages, les enjeux et les perversités. Ce texte s’adresse de manière directe à chacun d’entre nous et résonne intimement avec la pression ressentie au coeur de l’entreprise dans un monde globalisé où les décisions prises à un endroit du globe ont des répercussions concrètes à l’autre bout de la chaîne.
Matthieu Roy
Le texte est édité par L’Arche Editeur
11 septembre 2001
Ce n’est pas une pièce sur le 11 septembre.
C’est le 11 septembre mis en pièce.
Le monde a changé, dit-on. Mais en quoi ? Une chose est sûre : les événements du 11 septembre 2001 ont révélé que notre monde, celui de l’Occident, est moins stable et plus vulnérable que nous ne le pensions. Certes, la destruction des Twin Towers à New York visait le cœur du système économique des États-Unis mais c’est, au-delà, tout le système politique et social des démocraties occidentales qui est atteint par cet attentat et ses répercussions.
Le texte est édité par L’Arche Editeur
Remerciements au CENTQUATRE
De Michel Vinaver
Par le Collectif ildi ! eldi
Avec Sophie Cattani, Odja Llorca, Grégoire Monsaingeon, Antoine Oppenheim
Carte blanche à TELEGRAM Cie
Et si nous partions du principe que la parole nous a été confisquée ?
De quoi serait faite notre recherche ? Quel serait l’objet de ces rituels, de ce besoin que nous avons de nous réunir, publics, artistes, autour d’un spectacle, sinon le désir de retrouver cette « parole perdue », cette parole « qui fait existence » ?
L’oeuvre de Charles Pennequin, et particulièrement Pamphlet contre la mort, rend compte à nos yeux de cette recherche. Celle de la parole perdue, confisquée, « de la parole vraie ».
Mise en voix par et avec Mathieu Montanier et Isabelle Mouchard
Le texte est édité chez P.O.L
La soirée se poursuit par un DJ Set de Nicolas Jorio
Babel, de Letizia Russo
Un futur indéfini. Une oppressante métropole chaotique. Dans cette société discriminatoire, un organisme légiférant unique met à la marge les estropiés, les « Inférieurs » enfermés dans leur « quadrant ».
Phalène, un homme d’environ trente-cinq ans, vit au 538ème étage du Babel, l’immeuble le plus haut. Il a acheté une danseuse manchote de vingt-cinq ans, nommée P’titebouche. Ils se débattent dans ce monde où l’ultralibéralisme a gagné depuis longtemps, où toute relation humaine est monnayable et où le sentiment d’amour se traduit uniquement dans le désir d’acheter l’autre.
Car Babel est avant tout une histoire d’amour. Un amour impossible, que l’on ne sait même plus nommer. Dans ce monde où la politique et sa capacité à administrer l’utilité publique ont définitivement disparu, la mort dans le paradis artificiel est la seule possibilité pour aimer, et demeurer libre.
Maria-Cristina Mastrangeli
traduction de Maria Cristina Mastrangeli et Sabine Mallet
mise en voix de et par Mathieu Montanier et Isabelle Mouchard
L’Arche éditeur est agent de ce texte
Nevers for ever, de Moreau
Nevers for ever c’est le temps passé après la tragédie et la confrontation des différents protagonistes avec ce passé. Le travail aura donc pour épicentre cette tragédie que l’on ne nomme pas ou peu, que l’on devine, ressent, subit… Il questionnera l’écriture de Moreau et sa forme particulière, interrogeant les codes et procédés de la mise en voix.
Matthieu Dandreau
Avec le soutien de la région Ile-de-France pour l’Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre et de l’Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
mise en voix Hakim Bah et Matthieu Dandreau
avec Hakim Bah, Clara Benoit Casanova, Laura Fouqueré, Eugen Jebeleanu, Christèle Ortu, Katia Ponomareva, Mélanie Yvon
Souvenirs au bord de mère, d’Aurore Jacob
Et si je ne me souvenais pas de la mort de mon enfant. Et si je perdais mon amour.La douleur serait si grande que je ne pourrais plus exister. Le seul moyen pour survivre serait de me confronter à moi-même. De me battre de toutes mes forces contre elle, l’Autre, qui me poursuit, qui me hante depuis. Peut-être alors arriverai-je enfin à vivre.
Sophia von Gosen
Avec le soutien de la région Ile-de-France pour l’Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre et de l’Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
mise en voix Sophia von Gosen
dramaturgie Joaquim Da Costa
avec Katia Ponomareva et Clara Benoit Casanova
Au bout du couloir à droite, d’Aurore Jacob
Une femme, kidnappée alors qu’elle attendait son bus, tente à travers la porte de sa cellule de convaincre ses geôliers de la laisser sortir. Sans réponse à ses arguments, sa terreur augmente et son esprit vacille jusqu’à s’accuser et donner raison à ses bourreaux. Sa parole dérape, vrille, les informations qu’elle donne sont lacunaires, la réalité perd de sa consistance, l’espace et le temps se distordent. Le réel chavire. Est-ce la réalité d’une dictature avec ses emprisonnements abusifs, ses injustices, ses enlèvements ? Est-ce un rêve ?
Edition Tapuscrit / Théâtre Ouvert
Avec le soutien de la région Ile-de-France pour l’Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre et de l’Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
mise en voix Elodie Derlyn et Salomé Mpondo Dicka
avec Nadège Cathelineau, Guilhem Chevalier, Elodie Derlyn, Salomé Mpondo Dicka
Au bout du couloir à droite est publié dans la collection Tapuscrit – Théâtre Ouvert
Les mains froides, de Marilyn Mattei
Quatre adolescents âgés de 15 ans : Lenny, Nora, Kaleb, Oswald.
Quatre amis. Quatre collégiens. Kaleb c’est le chef, le héros, le Tony Montana de la cour de récréation, celui qui sait se battre et qui se bat d’ailleurs pour défendre son ami Oswald souffre-douleur d’un adolescent appelé « le type au pull rouge ». En septembre, Kaleb offre une carabine à Oswald pour que ce dernier puisse apprendre à se défendre tout seul. Kaleb meurt dans la cour de récréation, d’une lame plantée dans le dos, suite à une bagarre avec « le type au pull rouge ».
Le groupe se disloque, se déchire. Les parents cherchent le responsable à leur tour, la mère de Kaleb tente de faire son deuil à l’aide d’un épouvantail habillé comme son fils, et le principal de l’établissement scolaire décide de prendre à bras le corps la responsabilité de la mort de l’enfant. Sur une temporalité de quatre jours, (du lundi au jeudi) nous suivons le parcours de deuil de ces trois adolescents.
Au mois de mars dernier, j’avais travaillé avec les élèves comédiens de l’Ecole du Nord sur l’écriture de Moreau. La mise en espace publique de Des idiots nos héros était venue conclure quatre jours enthousiasmants et féconds.
Cette fois, nous travaillons sur la pièce de Marilyn Mattei et le projet est d’aller le plus loin possible dans la direction et dans l’énergie d’un spectacle répété en deux semaines.
Les Mains froides est comme un road movie qui ferait du surplace, mais dont le mouvement serait donné par la succession des saisons.
Ces influences sont multiples, du travail photographique ou filmique de Larry Clark, au théâtre de Kroetz ou de Wedekind. Quand on lit son théâtre, il est difficile de ne pas penser au cinéma de Gus Van Sant. Elle s’inscrit dans la lignée d’artistes pour qui l’adolescence n’est pas un état transitoire vers l’âge adulte, mais une autre voie possible, un état de révolution permanente qui tend vers l’être plutôt que l’avoir et qui s’oppose de fait à ce monde adulte dont il devient une critique radicale.
J’ai demandé à Marilyn Mattei de réunir autour de sa pièce, des textes, des images, d’elle ou d’autres qui sont reliés d’une manière intime à son geste de dramaturge. Ces éléments hétérogènes viendront s’agglomérer au texte de la pièce pour proposer aux spectateurs de déborder le cadre et d’aller découvrir un paysage plus vaste dont la pièce se nourrit.
Frédéric Fisbach
Avec le soutien de la région Ile-de-France pour l’Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre
mise en voix Frédéric Fisbach
avec les élèves comédiens de l’Ecole du Nord
Jeanne Bonenfant, Ulysse Bosshard, Clément De Preiter Baise, Baptiste Dezerces, Hugues Duchêne, Suzanne Gellée, Victor Guillemot, Lola Haurillon, Jeanne Lazar, Zoé Poutrel, Lou Valentini, Arnaud Vrech, Haini Wang, Johann Weber
