Festival FOCUS #8

Les Enchantements

Samedi 26 novembre à 15h et 17h

Au cours de trois journées de canicule où le temps s’étire, six personnages, trois hommes et trois femmes, décident progressivement de ne plus subir la chaleur et de prendre les choses en main pour améliorer leur quotidien, et si possible en parallèle, faire de l’argent. 
Explorant une langue qui prend sa source dans le béton et les barres d’immeuble, Les Enchantements raconte l’histoire d’une jeunesse qui se réinvente face à l’adversité. Elle parle de rires, d’embrouilles, mais surtout de débrouillardise, de solidarité et de la force surpuissante du collectif.

EXTRAITS

MAÏ – Ouais mais attends sur l’eau y a des moustiques de ouf
SO – Les moustiques c’est les eaux stagnantes frère tu racontes quoi
MAÏ – Forcément y a des flaques
CHA – En vrai j’ai un truc bizarre avec les moustiques moi
SO – Elle veut quoi elle encore
CHA – Bah chkiffe les piqures de moustique chais pas
MAÏ – Attends t’es en train dme dire tu kiffes qu’on tpompe le sang
SO – Mais t’es tarée ma parole
MAÏ – La go kiffe s’gratter toute la night
MO – Ah ouais j’voulais savoir c’est vous qui avez défoncé la balançoire l’aut’fois nan ?
LU – La rouge là ah ouais ouais mais attends chte raconte c’est quand on était avec les autres là ils cherchaient les histoires de ouf moi tu m’connais j’veux pas d’problèmes mais jamais il s’approche ça y est c’est bon il fait quoi alors c’est pas j’marche vers lui genre j’vais t’enculer
MO – C’est pas ça qu’chte d’mande l’histoire j’la connais juste va réparer
LU – Chuis quoi moi réparateur de balançoires
MO – Tu casses tu répares
LU – Mais t’as fumé toi j’ai autre chose à foutre
MO – Tu casses tu répares

REVUE DE PRESSE

Toutelaculture.com, 29 novembre : « Si l’on comprend que le thème est celui de l’éco-anxiété, sa réalisation s’inscrit, elle, dans le réel. Une tranche de vie au goût de transpiration et d’asphalte brûlant qui pousse ces jeunes à trouver une solution avantageuse pour eux mais également pour la cité. »
PRODUCTION collectif STP, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines
AVEC LE SOUTIEN du CENTQUATRE Paris, de la DRAC – Auvergne Rhône Alpes
Avec le soutien de la Région Île-de-France pour l’ÉPAT
Texte lauréat des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre 2022
Pièce à paraître aux éditions Théâtrales en avril 2023

© @tennysan_

Texte Clémence Attar
Mise en voix Clémence Attar, Louna Billa
Avec Salomé Ayache, Jessim Belfar, Mama Bouras, Ryad Ferrad, Oumnia Hanader, Antoine Kobi, Clyde Yeguete

Durée : 1h
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€

Grand-duc

Du 13 au 25 mars

Parlons d’amour. Parlons par la même occasion de la mort, deux thèmes intimement liés. En l’occurrence, c’est à travers la mort qu’on parlera d’amour. Un homme est retrouvé nu, poignardé dans sa baignoire. Un inspecteur de police est chargé d’enquêter sur sa mort. Il se rend sur les lieux du crime et s’entretient avec les proches de la victime. À travers ces entretiens, se révèlent le manque d’amour, la solitude, le lien perdu entre les êtres. L’enquête devient peu à peu une quête de sens, vitale pour le policier, hanté par une voix mystérieuse et par l’image d’un grand-duc, superbe et terrifiant. Il est perché sur les cimes du désespoir.

EXTRAIT

Elle est dans un fauteuil en face de toi et elle ne te regarde pas.
Tu ne dis rien. Elle parle doucement, presque pour elle, elle dit, cette nuit, la dernière nuit, je me suis réveillée et je l’ai vu assis, là, réveillé lui aussi, les yeux grands ouverts. Il avait peur. Il disait tout bas, grand-duc, grand-duc. Son visage était tendu, il tremblait. Ses yeux fixes semblaient injectés de sang. Je lui ai demandé doucement de quoi il parlait. Il m’a répondu sans me regarder, il me regarde, il me fixe. Il n’y a rien, je lui ai dit. Là, il a dit, regarde. Sa voix était basse, presque un râle. Je le connais, il est beau, il est si beau, il est si majestueux. Grand-duc !

EXTRAIT D’ENTRETIEN

« LAURENT – Il y a une question que je ne t’ai pas encore posée. D’où vient cette fascination que ton texte exprime pour les grands-ducs ?

ALEXANDRE – Le grand-duc fait partie de ces animaux fascinants que sont les prédateurs invisibles. Vu de près le grand-duc a souvent une tête pas possible, un peu ridicule, mais sa présence la nuit n’a rien de ridicule. C’est un très grand rapace, magnifique, qu’on dit même aristocratique, d’où son nom, et pourtant complètement silencieux et imperceptible. Ses proies ne voient jamais la mort arriver. C’est un animal de légende, qui semble magique. […] Les animaux sont toujours présents dans mes pièces, sont même centraux, mais plus comme des figures, disons, mythologiques. Les animaux sont des vecteurs très forts de légendes, de récits, de fantasmes. On voit un animal et on projette immédiatement nos fantasmes. Ce qui compte dans mon écriture, ce n’est pas tant l’animal que comment les humains voient l’animal. Finalement, c’est comment on invente ses propres récits. Qu’est-ce que l’on voit dans le grand-duc… Est-ce que cette question a un écho dans ton travail, dans ta pratique au plateau ? Je ne sais pas quel fantasme tu as sur les animaux…

LAURENT – « Un animal qui parle ! » : c’est une belle définition de l’acteur. J’ai même l’impression paradoxale que, sur scène, le langage réveille la bestialité. Quand je joue ou dirige des acteurs, j’utilise souvent le lexique des cris animaux : miauler, siffler le texte ou le grogner, le pépier pourquoi pas ? Pour le grand-duc, il y a un terme très spécifique : la frouée. Ce qui m’intéresse c’est comment notre animalité originelle hante et ébranle nos corps debout. En scène nous sommes des chimères et le théâtre est le « descriptif d’un combat » entre la bête et l’homme. J’ai relu Kafka cet été. La Métamorphose bien sûr, mais j’aime énormément une de ses dernières nouvelles : le Terrier. « L’animal qui parle » et creuse est un être hybride, il a à la fois un visage et des griffes. Je crois que c’est l’incarnation hallucinée de la maladie qui le ronge, la mort qui le hante. C’est un peu comme notre rapace dans la pièce, non ? Le texte est une hallucination. »

©Hervé Bellamy
PRODUCTION Théâtre O
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, La Halle aux Grains – Scène Nationale de Blois, Théâtre de la Manufacture – Centre Dramatique National Nancy Lorraine
Accompagnement production En Votre Compagnie / Olivier Talpaert, Manuel Duvivier
REMERCIEMENTS Dorothée Cabrol, Anthony Devaux, Stéphane Ducreux, Laurent Jugel, Xavier Legrand, Frédéric Maragnani, Caroline Marcilhac, François Regnault

Texte Alexandre Horréard
Éditions Les Cygnes
Mise en scène et jeu Laurent Charpentier
Scénographie Gaspard Pinta
Création lumières Laïs Foulc
Création sonore Madame Miniature
Regard extérieur Delphine Cogniard
Conseil chorégraphique Alexandre Nadra
Images vidéo Inès Bernard-Espina
Projection Grabriele Smiriglia
Assistant à la scénographie Marius Belmeguenaï
Assistante à la mise en scène Laurie Coniglio
Assistant à la création lumières Cléo Grousset
Construction Robin Mustel (Collectif Contrevent)
Régie Son Samuel Charles

À partir de 14 ans

Lundi, mardi, mercredi à 19h30
Jeudi, vendredi à 20h30
Samedi 18 mars à 20h30
Samedi 25 mars à 18h
Relâche lundi 20 mars

Durée : 1h15
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€
Festival FOCUS #8

L’Âge de détruire

Vendredi 18 et samedi 19 novembre à 20h

Ça aurait pu être un dimanche comme les autres, un déjeuner pareil à toutes les semaines, poulet du marché et tarte aux myrtilles. Elle aurait pu rentrer chez elle, se faire couler un bain et se masturber sur les ébats des voisins, secrètement soulagée, pleine de la satisfaction du devoir accompli. Mais sa mère a décidé de vendre leur appartement. Il a fallu ouvrir les placards, exhumer les vestiges de l’enfance. Tenter de les retenir avant qu’ils ne soient envoyés à la benne et avec eux un passé qu’on essaie d’effacer.

Dans L’Âge de détruire, Justine Berthillot et Pauline Peyrade se retrouvent au plateau pour porter ensemble, avec le créateur sonore Clément Vercelletto, un récit en deux temps et en deux formes. C’est une forme hybride et performative qui assume l’hétérogénéité des langages en présence – le mouvement et l’écriture littéraire – pour mieux leur permettre de se déployer, et de se rencontrer.

PRODUCTION Cie Morgane
PARTENAIRES Les Quinconces – L’Espal, scène nationale du Mans, Espace des arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône, La Comédie de Colmar, centre dramatique national, le CCN2 Grenoble, dans le cadre de l’accueil studio.
AVEC LE SOUTIEN de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon – Centre national des écritures du spectacle, de la Région Île-de-France pour l’ÉPAT
L’Âge de détruire est une adaptation du premier roman de Pauline Peyrade, à paraître aux Éditions de Minuit.
Justine Berthillot est artiste associée à l’Espace des arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône.
Pauline Peyrade est autrice associée au théâtre de Nanterre-Amandiers, à la Comédie de Colmar et aux Quinconces – L’Espal, scène nationale du Mans.
©DR

Texte Pauline Peyrade
Mise en voix et interprétation
Justine Berthillot, Pauline Peyrade, avec l’aide de Rémy Barché
Avec Justine Berthillot, Pauline Peyrade, Clément Vercelletto
Création sonore Clément Vercelletto
Scénographie James Brandily

À partir de 12 ans

 

 

Durée : 50 minutes
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€

Surface de réparation 🖤

Samedi 27 à 19h et dimanche 28 août à 17h

Surface de réparation 🖤

CHANTIER DES AUTEUR·RICE·S DU 20 AU 28 AOÛT
Avec Antoine Aresu, Tatiana Gusmerini, Sarah Hassenforder, Mahaut Leconte, Azilys Tanneau

Surface de réparation 🖤 propose un espace de recherche sur l’art du montage, une technique d’écriture à l’œuvre dans la pratique d’autrice/performeuse de théâtre de Sonia Chiambretto. 
Pendant huit jours à Théâtre Ouvert, de jeunes auteur·rice·s ont partagé leur expérience de l’écriture et se sont confronté·e·s à la dramaturgie des un·e·s et des autres. À partir de textes en cours qu’il·elle·s ont apporté pour ce chantier collectif, il·elle·s ont élaboré ensemble un récit commun, grâce au montage poétique de la forme. 

 

Suvi de
Lettre à une jeune poétesse

LECTURE PERFORMANCE
de et par Sonia Chiambretto

L’autrice présente une lecture performance de sa lettre issue du recueil Lettres aux jeunes poétesses, paru aux Éditions de l’Arche en 2021.

Le texte est paru aux Éditions de l’Arche, dans la collection « Des écrits pour la parole ». Sonia Chiambretto est représentée par L’Arche, agence théâtrale.

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ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION
Billetterie en ligne | 01 42 55 74 40 | resa@theatreouvert.com

Durée : (estimée) 1h
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif Entrée libre
Tarif réduit Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
Associations, groupesà partir de 6 personnes
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)

JUILLET 1961

Du 18 au 22 avril

Été 1961.
Chloé et Clarisse vivent dans le même quartier à la porte du centre-ville.
Chloé se prostitue pour boucler ses fins de mois et ce jour-là, son client s’avère être un inspecteur de police à la recherche de son père.
Clarisse, elle, rythme sa journée en naviguant entre son emploi du matin et celui du soir.
Pendant ce temps, leurs filles Mary et Dani, explorent la ville jusqu’à assister à d’inévitables violences, des soulèvements qui remontent jusqu’à leur quartier dans un implacable tempo.

NOTE D’INTENTION

« En 2017, je tombe sur un cliché pris par le photographe américain Garry Winogrand. Hantée par cette image, je plonge dans sa série de photographies prises durant les années 60. Un texte gonflait dans mon ventre nourrit par l’énergie, le mouvement, l’improvisation imposée par ces photos. C’est JUILLET 1961.

Mais pourquoi 1961? Pourquoi pas 1963, 1964, 1968 ? Ces années frappantes, saillantes, socialement aux Etats-Unis. Je choisis 1961 parce que c’est une année qui semble plane, une année moins visibilisée. Le but est que l’époque ne prenne pas le dessus sur le texte, mais qu’on reste en conscience du contexte de la Grande Histoire dans le lieu que j’ai choisi : Chicago.

Cette ville est un personnage de JUILLET 1961. Elle cristallise les tensions sociales et ethniques, puisque c’est de cela qu’il s’agit, de même que les ambitions de consommation, de liberté, de rencontres par le jazz.

À travers le regard de deux femmes, je veux interroger les mécanismes de l’immobilisme et du changement. Elles vivent sur le même territoire mais dans deux réalités parallèles. Écrasée par leurs besoins de travailler, elles déambulent dans la ville jusqu’à en devenir l’objet. Leurs enfants les confrontent à la réalité de leur condition sociale. Une génération qui dit non à la violence, et qui pour ce faire l’embrasse peut-être, cette violence. Jusqu’où serait-on prêt à aller pour s’émanciper de sa condition sociale ? De sa dite “assignation”?

Le jazz sera au cœur du projet grâce à mes partenaires le pianiste Roberto Negro et le batteur Sylvain Darrifourcq. Sur le plateau, Ecriture et Musique ne feront plus qu’un. L’axe musical sera travaillé à partir du texte sans en appuyer la narration. Modeler ensemble la prose et le son pour aboutir à une forme adaptable des grands théâtres au petit club, où l’on ne saurait plus dire si on assiste à un concert ou à une pièce de théâtre.

En 2021, soixante ans se seront écoulés depuis 1961, une nouvelle génération se confronte à l’héritage historique de leurs parents. Ce spectacle pourrait être accompagné de témoignages, conférences et expositions. » – Françoise Dô

   

REVUE DE PRESSE

À LIRE

La Terrasse « Ici, pas de dialogues, pas de situations jouées, pas d’échanges formalisés entre les personnages, mais des pages de littérature qui sont la matière d’un théâtre-récit polyphonique. Les corps, cependant, ont toute leur place sur scène. Ceux des comédiennes, comme ceux des musiciens : tendus, droits, relâchés, accroupis, se déplaçant d’un coin à un autre du plateau, ou immobiles, courbés, accroupis… Les quatre interprètes font preuve, chacun avec sa propre justesse, d’un grand investissement physique. À la faveur de ces pans d’écriture d’une acuité surprenante, notre imaginaire s’envole. Il rejoint immédiatement les rues de ce Chicago populaire. »

Hottellothéâtre : « L’écriture sensible résonne, saisissante et pertinente – analyse de soi dans la confrontation à la dureté du monde – récit d’une « avancée » chaotique en marche, alors que les scènes sont narrées ou seulement données à entendre : attente, peur, hurlements et mouvements de foule.  Un spectacle expressif et talentueux dont les actrices –  Rosalie Comby et Wanjiru Kamuyu – sont magnifiques, sculptées telles des statues vivantes et mouvantes, entre délicatesse et élan inventif. Une aventure scénique vibrante à l’aune des souvenirs, préjugés et colère contre l’inique inégalité des êtres, combat métaphorique des petites luttes contemporaines pour défendre la liberté, la vie. »

Delacouraujardin : « Françoise Dô a écrit ce texte après avoir été confrontée à une photographie de Garry Winogrand, prise dans les années 60. Photographe réputé pour ses photos de rue, shootées sur le vif, il laisse un témoignage impitoyable de l’Amérique de ces années et de ses violences. Violences sociales, violences ethniques, aussi. Sa pièce est écrite au scalpel, au moyen d’un intense mais passionnant vitriol, qui ne peut laisser personne indifférent. »

Jenaiquunevie : « Le texte de Françoise Dô est une eau forte, on sent la puissance de son acidité. Un texte violent, tripal. Il raconte une ville comme toutes les autres dans les USA profonds, racistes, de 1961. »

Scèneweb : « Avec une écriture ciselée, toujours d’une grande justesse, l’autrice dresse le portrait de ces femmes à travers leurs souvenirs, leurs préjugés et leurs rages. Des récits servis admirablement par la musique live. Les rythmes des voix et des instruments se répondent et s’entrecroisent pour offrir une création percutante sur les contradictions et les brutalités d’une société raciste et inégalitaire. »

La Terrasse, entretien avec l’autrice et metteuse en scène : « Comme mes précédents spectacles, Aliénation(s) et A Parté [édité chez Théâtre Ouvert éditions | TAPUSCRIT], cette nouvelle création porte les valeurs de ma compagnie, que j’ai nommée Bleus et Ardoise en référence d’une part aux bleus des corps, d’autre part à l’écriture, au texte, mais aussi aux dettes que l’on doit payer. En tant qu’autrice, j’aime faire entendre ce qui est tu, travailler sur les tabous intimes qui hantent la famille et la société. En tant que metteuse en scène, je privilégie une esthétique sobre et contemporaine. »

Un fauteuil pour l’orchestre : « De ce mariage du théâtre, de la fiction, et de la performance sonore naît une œuvre queer au sens où elle échapperait aux catégories, aux normes, une œuvre capable de poétiser, c’est-à-dire de faire advenir de nouvelles potentialités esthétiques, réflexives, de créer de nouveaux rapports entre les mots et le spectateur, dans une déliaison et un lâcher prise libérateurs. Officiant comme une puissante conjuration d’un passé qui justement catégorisait et interdisait. »

Madinin-art : « À l’entrelacs des narrations se mêle une bonne dose de déchronologie pour ajouter du piment à la réussite d’un spectacle qui a compris qu’au théâtre la forme et l’émotion doivent prendre le pas sur sur le fond et la raison. Ce n’est pas tant l’histoire que l’on raconte que la façon dont elle est racontée qui prime. Françoise Dô, en convoquant le public dans l’émergence du sens dans ce qui lui est proposé, lui rend hommage. Elle le considère comme « spect-acteur » dans un beau travail de déconstruction et de re-élaboration très réfléchi et très abouti. Oui le théâtre est vivant ! »

À ÉCOUTER

« L’Oreille est hardie », émission de La 1ère – France Info : « Au gré du texte qui prenait forme, le tissu musical se confectionnait, collant aux mots et aux ambiances voulues par Françoise Dô. À l’arrivée un spectacle au texte fort et aux ambiances sonores quelque peu étranges mais jamais en dissonance par rapport au récit. Un voyage parfois âpre mais toujours intriguant vers cette Amérique des années 1960 où il ne faisait pas toujours bon être Noir. »

 
 
CRÉATION le 10 janvier 2022 au Théâtre de Vanves
©Blind972
PRODUCTION La Comédie de Saint-Étienne – Centre dramatique national, Cie Bleus et Ardoise – Compagnie conventionnée par la DAC Martinique
COPRODUCTION  Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, Théâtre de Vanves – Scène conventionnée d’intérêt national art et création pour la danse et les écritures contemporaines à travers les arts
AVEC LE SOUTIEN de la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique, Ministère des Outre-mer, Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels pour les Outre-mer (FEAC), Printemps des comédiens dans le cadre du Warm Up, Cité Internationale des Arts de Paris, Tropiques Atrium – Scène Nationale de Martinique, La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon – Centre national des écritures du spectacle, ETC_Caraïbe, Les Francophonies – Des écritures à la scène, L’Odyssée/L’autre rive – ville d’Eybens, FACE Foundation, Services culturels de l’Ambassade de France de New-York.
REMERCIEMENTS à Adrien Chiquet, Alfred Alexandre et l’équipe d’ETC Caraïbes
Prix ETC_Caraïbe 2019
Lauréat de FACE Contemporary Theater/Residency Grant de la FACE Foundation.

 

 

Texte et mise en scène Françoise Dô
Éditions Théâtre Ouvert | TAPUSCRIT

Conseil dramaturgique Paul Emond
Collaboration artistique Denis Boyer
Avec Rosalie Comby, Wanjiru Kamuyu, Christopher Mack, Sylvain Darrifourcq, Roberto Negro
Création musicale Sylvain Darrifourcq, Roberto Negro
Création lumière Cyril Mulon
Costumes Jien Chung
Régie son Pierre-Emmanuel Mériaud
Régie plateau Yann-Mathieu Larcher
Création vidéo Richard Rampaly

À partir de 14 ans

Mardi, mercredi à 19h30
Jeudi, vendredi à 20h30
Samedi à 18h

Durée : 1h15
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€

Salle des fêtes

Du 17 au 29 janvier

Après sa trilogie Des Territoires, présentée et publiée par Théâtre Ouvert, l’auteur se penche sur les bouleversements du monde rural où se croisent néo-ruraux·ales, écologistes, agriculteur·trice·s et élu·e·s. Un microcosme explosif.

Baptiste Amann, qui a l’art de tisser des fresques à la fois intimes  et politiques, signe avec Salle des fêtes une création aux couleurs vives de notre époque. Dans un puissant geste théâtral, il nous parle de bien commun, de précarité, d’écologie et plus que tout d’utopie. 

Un trio de jeunes urbain·e·s se lance dans un nouveau projet de vie : racheter le site d’une ancienne usine dans un petit village à la campagne pour le rénover et l’habiter. Mais leur rêve de décroissance et d’habitat partagé va se heurter à une réalité de terrain. Cette acquisition devient le centre d’enjeux politiques auxquels il·elle·s ne s’étaient pas préparé·e·s. Dans le huis-clos de la salle des fêtes du village, il·elle·s sont forcé·e·s d’interroger leur utopie et à se confronter à la complexité des rapports entre bien commun et propriété privée, ambitions écologiques et précarité sociale.

NOTE D’INTENTION

« L’ailleurs est peut-être aujourd’hui moins l’espace de la conquête que celui du retour. Pour l’esprit aventurier contemporain, il convient finalement de trouver sa place, mais autrement.
Salle des fêtes propose ainsi une réflexion sur l’utopie comme cet autrement, mais aussi sur la dualité entre le fait d’agir et celui d’espérer. Quand il n’y a plus de « bonnes solutions », l’espoir est-il pour autant à proscrire ? » Baptiste Amann

EXTRAIT

« MARION – Alors c’est étonnant depuis quelques années… chaque fois que j’entends le nom d’une saison j’ai du Vivaldi dans la tête. En fait c’est pire : j’ai la pub pour l’Opel Astra qui défile mentalement. J’ai un peu honte je dois dire. En matière de synesthésie c’est assez pauvre. J’aurais aimé être plus surprenante. C’est tout de même un sujet ça ! Ce fantasme à côté duquel on marche, et dont on s’éloigne à mesure qu’on grandit. Adolescente je voulais être Arthur Rimbaud sinon rien ; Rimbaud voyait des couleurs dans les lettres de l’alphabet. Moi, quand j’écoute Vivaldi, je vois juste une bagnole. »

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INFOS ET RÉSERVATIONS
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© Pierre Planchenault

REVUE DE PRESSE

À ÉCOUTER

L’émission « Par les temps qui courent », sur France Culture, lundi 23 janvier

L’émission « De vives voix », sur RFI, lundi 23 janvier

L’émission « Tous en scène », sur France Culture, samedi 7 janvier

À LIRE

Sur les planches, 19 janvier 2023 : « Après les Territoires – trilogie, Baptiste Amann nous revient à Théâtre Ouvert avec une belle création, Salle des fêtes. On ne peut qu’être séduit par la puissance de son oeuvre où l’intime tisse des liens précieux avec le bien commun dans un cadre politique et social, voire écologique bien établi. La force et la richesse de son propos nous poussent à la réflexion en nous interrogeant notre propre psyché. »

A2S Paris, 19 janvier 2023 : « Remarquablement interprété par dix comédiens et offrant de forts moments de mise en scène, ce spectacle, souvent drôle, et qui s’appuie sur de judicieux choix de musiques, est magnifique. »

Théâtral magazine, janvier-février 2023, entretien avec Baptiste Amann : « Les êtres un peu secoués font plus que me toucher, ils me guident. Les marginaux, handicapés, différents, ceux qui entretiennent un rapport au réel intense, éruptif, sont des gens que l’on stigmatise mais qui ailleurs, sont des chamans, des guides spirituels, des poètes. Ils sont par ailleurs la représentation vivante de tout ce que l’on espère quand on adopte une démarche artistique : le décalage, la surprise, la chose non convenue. Des incarnations poétiques de l’humanité. » – Baptiste Amann

La Revue du spectacle, 17 octobre 2022 : « Au travers des fictions incarnées par les attachants personnages de théâtre habitant la scène de cette Salle des Fêtes semblable dans son décor à beaucoup d’autres, c’est toute l’humaine condition qui se met à exister. Et Baptiste Amann, fidèle à ses valeurs – artistiques et humaines confondues -, s’en fait le chantre sensible dans une mise en jeu captivante composée de « tableaux vivants » plus vrais que nature.

La Terrasse, 15 octobre 2022 : « Après Des territoires – Trilogie, création remarquée du Festival d’Avignon 2021, cette nouvelle pièce de l’auteur et metteur en scène Baptiste Amann confirme son appétence à mettre à nu, à partir d’un lieu et de ceux qui l’habitent, la collision entre le rêve et la réalité. Il confirme aussi son vrai talent de poète, conteur contemporain éclairé. Et éclairant. »

L’Oeil d’Olivier, 13 octobre 2022 : « En choisissant comme unité de lieu, la salle des fêtes, sorte de nouveau forum plébéien, Baptiste Amann poursuit son travail de tissage, de maillage entre intime et politique, entamer avec Des Territoires. […] En révélant l’attachement de chacun à une terre, à une histoire familiale, aux liens qui les unit les uns aux autres, l’auteur et metteur en scène avignonnais signe une fresque humaine qui sent bon le terroir, l’authenticité d’un microcosme, où il est encore possible d’être vrai. »

Rue 89 Bordeaux, 12 octobre 2022 : « Avec Salle des fêtes, Baptiste Amann fait preuve une nouvelle fois d’une immense délicatesse pour traiter la condition humaine. Grâce également à ses dix comédiens, des fidèles vus dans d’autres pièces et des nouveaux, il affirme sa capacité à porter le théâtre sur des sujets peu traités avec une aisance déconcertante. Preuve d’une indéniable sincérité : “écrire pour”, parce qu’ ”écrire sur” piétine le sujet. »

TOURNÉE

Création 11-15 octobre – TnBA de Bordeaux
18-19 octobre 2022 – Le Méta – CDN de Poitiers
11-13 janvier 2023 – Comédie Béthune – CDN
17-29 janvier 2023 – Théâtre Ouvert
2-11 février 2023 – TPM – Théâtre Public de Montreuil –  CDN
23-24 mars 2023 – Le ZEF – scène nationale de Marseille
4-7 avril 2023 – Comédie de Saint-Étienne – CDN
5 mai 2023 – L’Odyssée – Scène conventionnée de Périgueux
24-29 avril 2023 création de la version en décentralisation à la Comédie de Saint-Étienne

PRODUCTION L’ANNEXE
COPRODUCTION La Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France, La Comédie de Saint-Étienne, TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Le Méta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine, OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine, Théâtre Dijon-Bourgogne – CDN, Théâtre Public de Montreuil – CDN, Le ZEF – scène nationale de Marseille, Scène nationale du Sud-Aquitain, Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
AVEC LE SOUTIEN du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Sud, du Fonds SACD Théâtre.
Ce texte est lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques – ARTCENA.
L’ANNEXE est conventionnée par le ministère de la Culture – DRAC Nouvelle-Aquitaine, subventionnée par la Ville de Bordeaux et la région Nouvelle-Aquitaine.
Baptiste Amann est associé à La Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France, au Méta – CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine ainsi qu’au Théâtre Public de Montreuil, Centre dramatique national (2022-2025). Il est également artiste compagnon du TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine.

Texte et mise en scène Baptiste Amann
Théâtre Ouvert éditions | TAPUSCRIT

Collaboration artistique Amélie Enon
Avec Olivier Brunhes, Alexandra Castellon, Julien Geffroy, Suzanne Jeanjean, Lisa Kramarz, Caroline Menon-Bertheux, Rémi Mesnard, Yohann Pisiou, Samuel Réhault, Marion Verstraeten
Régie générale François Duguest
Création lumière Florent Jacob
Création sonore Léon Blomme
Plateau et régie scène Philippe Couturier
Scénographie Florent Jacob
Construction décor Ateliers de la Comédie de Saint-Étienne
Costumes Suzanne Aubert, Estelle Couturier-Chatellain
Direction de production, diffusion Morgan Hélou 

 

Mardi, mercredi 19h30
Jeudi, vendredi, samedi 20h30
Dimanche 16h

Durée : 2h15
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
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Le Moment psychologique

Du 3 au 18 février

Paul a rendez-vous chez lui avec son ami d’enfance Pierre quand So, adjointe de Matt, arrive.
Paul ne connaît ni So ni Matt, mais elles ont pris leurs renseignements : le comportement de Paul a retenu leur attention.
Matt, une femme politique, tient à le rencontrer pour son projet qui consiste à réformer la portée et l’endroit du politique dans le monde. Paul n’a à sa connaissance pas plus à voir avec la politique que n’importe qui, et il n’est pas bien sûr de comprendre ce dont il s’agit. Ce soudain intérêt mondial n’est pas forcément déplaisant, mais il va quand même lui falloir faire une petite présentation.

EXTRAIT

MATT. Ça vous intéresse la vie collective ?
PAUL. La vie collective c’est très intéressant j’aime beaucoup. […] MATT. Pour tout vous dire ces questions m’excitent immodérément c’est là-dessus que nous travaillons.
PAUL. Vous travaillez sur ce qui vous excite.
MATT. Évidemment. Alors bien sûr la politique puisque c’est de cela qu’il s’agit la politique quand ce n’est pas juste un jeu par exemple comme saute-mouton c’est compliqué ça peut même ressembler à une branche de la magie parce que comment agir quand vos plus petites unités de travail sont des inclinations collectives des tendances générales ce qui prend forme au milieu des gens.
PAUL. Eh oui c’est vrai.
MATT. Mais ce n’est pas pour autant que rien ne se fait. On vit un moment particulier vous ne trouvez pas.
PAUL. Oui.
MATT. On a le sentiment d’être dans une voiture sans conducteur lancée à toute vitesse sur un terrain accidenté.
PAUL. Oui.
MATT. Sans conducteur ou avec mille conducteurs.
PAUL. Ah oui.
MATT. De travailler et de vivre pour dominer des angoisses plutôt que pour susciter ce qu’on espère.
PAUL. Oui.
MATT. Mais il faut viser ce qu’on pense être le bien et mordre dedans sans lâcher prise il faut être un roquet un roquet bien nerveux parce que c’est en vue du bien que l’on fait ce que l’on fait vous n’êtes pas d’accord.
PAUL. Mais si je suis d’accord.
 
 
   
©Christophe Raynaud de Lage

NOTE D’INTENTION

« Le point de départ du Moment psychologique est élémentaire : écrire une pièce qui propose une expérience. J’ai cherché, avec mes moyens qui sont ceux de l’écrit, non pas d’abord à raconter une histoire ou énoncer un point de vue, mais à travailler au niveau de l’expérience qu’en tant que spectateurs nous faisons tous inévitablement quand nous sommes au théâtre assis en silence à regarder et écouter des gens qui agissent et parlent sur une scène.

Pour ce faire, je me suis appuyé sur certains aspects de cette expérience : le fait que dans une performance scénique le présent, l’acuité du moment, est au premier plan et que nous spectateurs le partageons sans fiction avec les acteurs ; le fait que la parole et l’action ont une dimension extérieure et publique, et que l’écoute et l’attention à la situation de l’autre y jouent un grand rôle ; le fait que la scène comme espace met en relief l’aspect collectif de l’existence, l’aspect par où l’existence est coexistence, par-là possiblement un échantillon de politique. J’ai cherché à travailler à partir de ces éléments, afin que, ce dont la pièce parle et comment elle en parle, on puisse à tout instant en faire l’expérience concrète en se rapportant à ce qui est en train d’avoir lieu sous nos yeux. C’est du moins à ce genre de choses que je pensais en écrivant.

Au bout du compte ça a donné l’histoire de Paul qui a quelques difficultés à rester dans le présent et est approché par une femme politique, Matt, qu’il ne connaît pas du tout, et qui estime que la manière dont Paul fait ce qu’il fait est très intéressante et peut jouer un rôle central pour le projet qu’elle dirige, visant à réinventer le politique dans le monde.

Comme ce bref résumé le laisse voir, ma démarche a sans doute produit quelques incongruités – que je ne renie pas : le rire, et sa surprise, ne me semblent pas sans rapport avec la valeur scénique du présent. […] » Nicolas Doutey 

Découvrez la suite de la note d’intention de l’auteur ICI

NOTE DE MISE EN SCÈNE

« Le Moment psychologique est une pièce qui, sous des airs de comédie, aborde la question du politique. Il ne s’y agit pas de l’aborder sur le mode de la satire, mais plutôt de dessiner un rêve de politique, une utopie.

Le rire est ainsi placé à un endroit singulier : les décalages comiques ne reposent pas sur la moquerie, ou le jugement – c’est un comique sans cible (sensible). L’ensemble est fondé sur une « dramaturgie de la paix », ce qui fait que les rapports entre les personnages de la pièce eux-mêmes deviennent comme la maquette de l’utopie que porte le personnage de Matt.

Les deux semaines de répétition et les deux mises en espace en public à Théâtre Ouvert nous ont renseignés sur l’orientation du travail à venir. On a ainsi pu expérimenter avec les acteurs que le texte requérait un jeu au plus proche du présent et d’un sensible non « composé » – sans quoi l’écart comique tendait à se figer, et à faire basculer la pièce du côté d’un « absurde » qui ne construit pas grand-chose, et ne permet pas d’entendre l’utopie et son caractère affirmatif. » Alain Françon

Entretien avec le metteur en scène Alain Françon poursuivi par le collectif La Réplique dans le cadre des recherches des Cahiers de La Réplique

REVUE DE PRESSE

Le Monde : « Inepte et désopilant, ce spectacle est un ovni théâtral qui s’inscrit sous le signe de l’absurde et réactive nos raisons de rire. Une comédie contemporaine dont le carburant est un non-sens réjouissant. »

Libération : « Le talent de Nicolas Doutey est de n’être jamais explicatif tout en étant parfaitement évocateur. Est-on plutôt dans un bureau, dans un parc, dans un hôpital psychiatrique ou les trois à la fois ? « La présentation d’un comportement » doit avoir lieu, nous dit-on. Parfois un agacement assaille, lié à l’épouvantable justesse des échanges. Aurait-on déjà participé à ces discussions ? »

La Terrasse : « Une partition d’une virtuosité et d’une acuité extraordinaires. Un régal ! Très particulier, abstrait, énigmatique, mais aussi universel, politique, entrouvrant une multitude de petites portes vers notre monde réel, ce Moment est un pur bijou de théâtre, formidablement jouissif, où le langage est si alerte et pénétrant qu’à lui seul, grâce au jeu et à la présence extraordinairement subtils des comédiennes et comédiens, il se fait moteur dramatique au sommet de ses capacités, surface de projection facétieuse où le sens est une recherche irrésolue, où les sensations ténues du présent se télescopent et se formulent avec une rare acuité. Il faut dire que la mise en scène est assurée par un maître, par un orfèvre de la scène capable de révéler une foule de choses tout en préservant les mystères de cette écriture aigüe, dont on se dit qu’il est fort possible qu’elle traversera les générations. »

Télérama : TTT « Absurde et désopilant, ce spectacle unique en son genre laisse penser que le rire au théâtre a de beaux jours devant lui. Il est ici revitalisé, souvent irrépressible. Faire du non-sens ontologique une comédie contemporaine, c’est savoir en dire beaucoup en ayant l’air de ne rien dire. Preuve à l’appui. »

Les Échos : « Mais les enjambements et pirouettes stylistiques imaginées par Nicolas Doutey charment aussi par leur humour plein d’astuce. Orchestré par Alain Françon, Le moment psychologique s’apprécie dans l’instant présent, pour peu qu’on s’y laisse surprendre. »

France info Culture : « Le Moment psychologique, une expérience théâtrale désopilante et intelligente. »

France Culture, Les Midis de Culture : « Alain Françon s’empare du texte absurde et hilarant d’un jeune auteur, Nicolas Doutey, révélation du printemps théâtral. Un moment de théâtre drôle, utopique, revigorant ! »

Scèneweb.fr : « Alain Françon a rendez-vous avec Nicolas Doutey :  Intenses, en ébullition constante mais empruntant des voies très inhabituelles, toujours surprenantes, la pensée et la langue sont ici comme toujours chez Nicolas Doutey des routes que l’on suit avec bonheur sans savoir où elles nous mènent. […] Les comédiens réussissent avec une grande délicatesse à porter l’humour très singulier de la pièce, parfaitement analysé par Alain Françon comme étant sans cible particulière. »

Cultnews : « Le jeu sur les mots fonctionne brillamment. Les échanges entre les personnages sont souvent hilarants. Les comédiens, en particulier Dominique Valadié et Pierre-Félix Gravière nous font savourer l’humour du texte. Un joyeux moment théâtral. »

Politis : « L’écriture de Nicolas Doutey, à la lisière de l’absurde et de la comédie, offre au metteur en scène Alain Françon et à ses comédiens une matière complexe et passionnante. Avec Le Moment psychologique, ils décortiquent avec humour et subtilité les relations du quotidien. […] Par la rencontre entre Paul et les politiques qui veulent «réformer la vie dans le monde», c’est avant tout la capacité humaine à créer un présent singulier, au théâtre et ailleurs, qu’ils questionnent. »

Hottellotheatre en partenariat avec ARTCENA : « Le public, dans la salle, est à l’écoute de ce que les personnages disent et se disent, oeuvrant à la compréhension un peu vaine des sens égrainés qui se libèrent, pour des situations loufoques et inattendues. Or, la posture ludique est amusante – le jeu en vaut la chandelle – ne serait-ce que par  la seule présence des interprètes scéniques qu’on a plaisir à voir et entendre jouer et interpréter. […] Louis Albertosi, Pauline Belle, Rodolphe Congé, Pierre-Félix Gravière, Dominique Valadié, Claire Wauthion sont des comédiens solaires qui dispensent par leur présence magnétique une évidence, une complicité rare et un être-là qui en imposent – à travers un naturel qui ne s’obtient que grâce à l’art, au contrôle de sa diction, de sa voix aux intonations secrètes, et à un corps agile. Un très beau Moment artistique de théâtre. »

Pianopanier : « Le Moment psychologique nous rappelle que le théâtre invente toujours de nouvelles formes originales et singulières, souvent dans la plus grande simplicité, plaçant le texte, la langue et le jeu au cœur de la proposition artistique. »

UntitledMagazine : « Hypnotisé·e·s par ces échanges et par la prouesse mémorielle des six comédien·ne·s, nous faisons l’expérience du présent intense de la (re)présentation. »

Theatredublog : « Le metteur en scène nous libre de manière simple et brute, ce texte insaisissable : la dramaturgie progresse et change de direction inopinément… Ce Moment psychologique nous cueille au présent de l’écriture avec jeux sur le langage administratif, langue de bois des politiques, dérapages et fausses pistes… Reste au public à admettre le caractère expérimental de ce travail minutieux et à se laisser porter… »

Surlesplanches : « La mise en scène d’Alain Françon, très précise et aboutie, nous propose une plongée au sein de nos labyrinthes mentaux où les idées se mettent en place plus lentement que nos pensées. Cette pièce est un magnifique objet théâtral à vivre. »

SNES, FSU : « Un texte original (dans tous les sens du mot) de Nicolas Doutey, fort subtilement mis en scène par Alain Françon : minimalisme et sublimation de l’art dramatique. »

CultureAdvisor : « Le spectateur sort convaincu, il lui reste à peser les deux termes de l’alternative… Est-il encore temps de mettre le citoyen au cœur de la politique ? Ne faut-il pas plutôt compter sur l’humanité pour être le Maverick qui régulera le système ? Matt, ou Pierre ? »

A2S, Paris : « Très bien interprété, et mis en scène d’une façon rythmée, sans temps mort, le texte de cette pièce est une sorte de ping-pong verbal, drôle, souvent délirant et délicieusement sans queue ni tête. »

RegArts :  « Qualité du texte et de la (des) problématique(s), finesse du jeu… […] C’est à la fois gouleyant intellectuellement et très drôle. Car les malheureux Pierre et Paul ne sont pas au bout de leurs surprises. »

Spectatif : « Une formidable immersion dans l’univers singulier et détonant du théâtre de Nicolas Doutey. Un auteur qui place son écriture à la lisère de l’absurde mis en bouteille et agitée fortement, et proche du rêve éveillé venant frapper de plein fouet la raison, laissant notre imaginaire nous lover dans un moment subtil et délicat, un peu fou et chargé de pensées à venir. »

Revue-frictions : « Une jouissive expérience théâtrale. C’est un étrange objet théâtral que nous livrent conjointement Nicolas Doutey et Alain Françon avec Le moment psychologique. Une sorte d’OVNI, en tout cas un objet décalé par rapport à la configuration du théâtre actuel. »

Jen’aiqu’unevie : « Le Moment Psychologique au Théâtre Ouvert : une eau forte minimaliste et surréaliste, deux alternatives pour un choix de société. Allez découvrir ce très beau texte de Nicolas Doutey finement mis en scène par Alain Françon. »

Théâtral magazine, entretien avec Alain Françon :
« Vous avez d’abord mis en espace la pièce. Qu’est-ce qui vous a décidé à la monter ?
– On l’avait mise en espace à Théâtre Ouvert mais j’avais prévenu Nicolas Doutey que je n’étais pas sûr de la monter. Et plus on la répétait, plus je trouvais ce qu’il avait écrit incroyable. Le public aussi était captivé. Je n’en revenais pas. »

L’Œil d’Olivier, entretien avec Nicolas Doutey : « Après un beau succès public et critique à Théâtre Ouvert l’an dernier, Le Moment psychologique mis en scène par Alain Françon, revient sur les planches et donne à entendre les mots du jeune auteur. »

PRODUCTION DÉLÉGUÉE Studio-Théâtre de Vitry
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, Théâtre des nuages de neige, Théâtre des Quartiers d’Ivry – CDN du Val-de-Marne, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine
Action financée par la Région Île-de-France
Avec le dispositif d’insertion de l’École du Nord, soutenu par la Région Hauts-de-France et le ministère de la Culture.
Le Studio-Théâtre de Vitry est subventionné par le ministère de la Culture – DRAC d’Île-de-France, la Ville de Vitry-sur-Seine, le département du Val-de-Marne et la région Île-de-France.
Le Théâtre des nuages de neige est soutenu par la DGCA – ministère de la Culture. 

Texte Nicolas Doutey
Éditions Théâtre Ouvert | TAPUSCRIT
Mise en scène Alain Françon
Avec Louis Albertosi, Pauline Belle, Rodolphe Congé, Pierre-Félix Gravière, Dominique Valadié, Claire Wauthion
Scénographie Jacques Gabel
Lumières Émilie Fau
Regard costumes Elsa Depardieu
Régie générale Marine Helmlinger

 

Lundi, mardi, mercredi à 19h30
Jeudi, vendredi à 20h30
Samedi 4, 11 février à 20h30
Samedi 18 février à 18h
Relâches lundi 13 et mardi 14 février

À partir de 14 ans

Durée : 1h30
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€
Les Nuits enceintes

Les Nuits enceintes

Du 6 au 16 décembre

« La nuit est enceinte. Mais nul ne connaît encore le jour qui naîtra. »

Deux sœurs usées par la vie se retrouvent dans le domaine familial défait par des chantiers d’autoroute et de lotissement aujourd’hui à l’arrêt. Elles perçoivent au loin les rumeurs d’un groupe qui s’est installé dans la forêt, inventant d’autres manières de vivre.

Trois nuits durant, avec leurs proches, elles se débattent entre un monde proche de l’autodestruction et un futur réconcilié.

Sam et Mélisande sont sœurs, mais beaucoup les opposent. La première a fait et refait sa vie avant de revenir au domaine. L’autre est restée, solitaire et renfermée. Elles sont chacune secondées par un homme, ombre d’elles-mêmes plus qu’amant. Elles tentent, ou ont tenté, de survivre dans un monde dans lequel elles ne se repéraient plus. Leurs nuits n’enfantent plus ni jeunesse ni rêve depuis longtemps.

Elles ne semblent pas avoir de famille, au sens où on l’entend habituellement, pourtant elles ont hérité d’un domaine immense, avec une grande maison aujourd’hui délabrée et des champs, forêts, étang et torrent. Mais la nature qui les entoure et qui a accueilli leur enfance a été défigurée par des projets immobiliers. C’était avant la crise financière, qui a stoppé ces chantiers laissés inachevés. Le monde autour d’elles, jadis courant derrière la performance et l’efficacité, ressemble aux deux sœurs, à l’arrêt, incertain, proche de la ruine.

Cet environnement épuisé va être réveillé par une communauté qui est venue s’installer entre la forêt et le marais asséché. Elle bricole, trafique le territoire qu’elle a investi, tisse d’autres liens avec la nature, vit différemment. Lou, la nouvelle compagne de Sam, et Maxime, l’ado qui arrive de la forêt, confrontent bientôt les deux sœurs à ce qu’elles sont devenues.

Le théâtre de Guillaume Béguin est rêveur, tramant des mondes à la fois réels et fantomatiques. Comme souvent, le metteur en scène, qui signe ici son premier texte dramatique, interroge ce qui unit ou désunit nos héritages et nos descendants. Cette fois, à travers les personnages de ces deux sœurs et la métaphore de la nuit comme métamorphose, il regarde une société asphyxiée par l’exploitation à outrance de son environnement, et qui porte en elle le rêve de son propre bouleversement.

NOTE D’INTENTION

« On peut voir Les Nuits enceintes comme l’histoire de personnages en quête d’amour et d’une juste relation au monde. Mais on peut aussi voir dans Les Nuits enceintes la métaphore de notre histoire collective, celle d’une période, la nôtre, où ses héro·ïne·s — nous — sont tenu·e·s, sous peine de mort, d’inventer une nouvelle relation à la Terre. Et cette nouvelle écologie passera obligatoirement par une nouvelle écologie des relations interpersonnelles, et des nouveaux récits que nous nous adressons à nous-mêmes pour nous réinventer. » – Guillaume Béguin

RÉFÉRENCES

« Le monde porte en lui le rêve d’une chose, le rêve d’une chose dont il lui suffirait de prendre conscience pour la posséder réellement. » – Jean-Christophe Bailly (citant Karl Marx)
« Le monde est une pâte à modeler, pas cette masse inerte et triste pour la- quelle il passe. » – Collectif catastrophe
« Dire que le monde a des idées, c’est dire notamment que la terre n’est pas muette. Et en effet la terre crie, réclame, se fait entendre, se venge, mais aussi, propose, rêve. » – Marielle Macé

EXTRAITS

MAXIME : Au Mesnil, il y a des brebis, des chats, des champs de patates, des cabanes. Des êtres.
MELISANDE : Je n’appelle pas « cabane » quelques vieux bouts de lambris dépareillés, soudés n’importe comment à une vieille porte, et coiffés d’une bête tôle ondulée, où l’on s’enferme pour deviser sans fin sur les bienfaits de la permaculture entre deux joints, avant d’entonner « Bella Ciao » le cul posé sur du fumier. […] Une cabane, c’est un berceau pour ses rêves.
LOU : Pourquoi est-ce que ce sont toujours ces querelles tellement vingtième-siècle qui ressuscitent ?

REVUE DE PRESSE

Toutelaculture, 5 décembre 2022 : « Les héros des Nuits enceintes éprouvent des désirs puissamment sincères (même s’ils sont parfois dérisoires) de s’aimer, aimer la Terre et renouveler leur présence au monde. Il y a dans cet élan une force et une promesse immenses. – G.B. »

La Terrasse, décembre 2022 : « L’auteur et metteur en scène suisse Guillaume Béguin propose avec Les Nuits enceintes un récit métaphorique sur notre volonté – et ses limites – de rompre avec un système qui nous conduit à la catastrophe. […] « J’ai l’impression que la jeune génération réinvente plus et apporte plus d’espoir que des quadras comme moi qui ont du mal à sacrifier les choses. » – G.B. » 

La Pépinière Genève, 24 novembre : « Guillaume Béguin a trouvé une magnifique manière de conjuguer distanciation (parce qu’il nous amène à la réflexion), identification (parce que le style de jeu et l’écriture le permettent) et cette troisième voie qui est celle d’emmener le/la spectateur.ice à vouloir rêver. »

Le Temps, 25 janvier : « C’est un spectacle à la fois attachant et ambitieux. Attachant parce qu’il parle de nos déroutes – que faire face au capitalisme essoufflé et au péril écologique ? Et ambitieux, parce qu’il n’en parle pas en des termes classiques, mais à travers une rêverie lyrique »

 

©Julie Masson
PRODUCTION Compagnie de nuit comme de jour
PRODUCTION DÉLÉGUÉE Pâquis Production, Laure Chapel
COPRODUCTION Théâtre Vidy-Lausanne, Théâtre Saint-Gervais, Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace, Théâtre Benno Besson Yverdon-les-Bains
SOUTIENS Affaires culturelles du Canton de Vaud, Ville de Lausanne, Loterie romande, Pro Helvetia – fondation suisse pour la culture, Société Suisse des Auteurs, une fondation privée genevoise, Pour-cent culturel Migros, Fondation Casino Barrière Montreux, Fonds d’encouragement à l’emploi des intermittent·e·s genevois·e·s.

Texte et mise en scène Guillaume Béguin
Dramaturgie Guillaume Cayet
Avec Lou Chrétien-Février, Julie Cloux, Romain Daroles, Claire Deutsch, Maxime Gorbatschevsky, Pierre Maillet

Collaboration artistique Aurélia Lüscher
Stagiaire mise en scène Charline Curtelin
Scénographie Sylvie Kleiber
Assistanat scénographie Gabrielle Ritz
Stagiaires scénographie Alexandra Lapierre, Antonie Oberson
Lumière Luc Gendroz
Musique Louis Jucker
Costumes Séverine Besson
Perruques et maquillage Cécile Kretschmar, assistée de Malika Stähli
Son Jonas Bernath
Régie générale Matthieu Baumann
Régie plateau, son Benoît Boulian
Régie lumière Zara Bowen
Construction décor Ateliers du Théâtre de Vidy
Peinture décor Sibylle Portenier
Réalisation costumes Marine Lesauvage, Laurence Stenzin
Photo de la scénographie Letizia Le Fur (Courtesy Galerie Laure Roynette Paris)

 

Lundi, mardi, mercredi 19h30
Jeudi, vendredi 20h30
Samedi 10 décembre 18h

Durée : 2h00
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€