Conférence de lancement du projet à Rome

FOCUS A THEATRE OUVERT -
Convulsions
de Hakim Bah -
mise en espace par Frédéric Fisbach
avec Ibrahima Bah, Maxence Bod, Sophie Cattani, Madalina Constantin, Lorry Hardel, Nelson-Rafaell Madel 
Convulsions est le troisième volet d’une trilogie intitulée Face à la mort.

Lieu : Théâtre Ouvert -
Ville : Paris -
Le 18 11 2016 -
Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

Convulsions

Mercredi 14 à 19h, jeud. 15, vend.16 et sam.17 juin à 20h

Convulsions est le troisième volet d’une trilogie intitulée Face à la mort. Il revisite un épisode de la Tragédie des Atrides où Atrée et Thyeste assassinent leur demi-frère ; torture, infanticide, adultère, vengeance, exil, chœur antique entonnant  La mort est une fête… Tout est là pour une action qui se déplace d’un terrain de basket à un aéroport, destination America.

…………………

Le ventre est encore fécond d’où sortira la bête immonde.
Grands peurs et misères de troisième Reich, Berthold Brecht.

« J’aime l’écriture d’Hakim Bah, il fait partie d’une génération d’auteurs qui insuffle une vitalité nouvelle et une urgence à prendre la parole sur les plateaux.

Ils sont la preuve vivante de la nécessité, pour penser et cultiver l’humain en nous, de tout ce qui n’est pas nous : l’étranger, le différent, l’autre.

Pour Convulsions Hakim Bah s’inspire de Thyeste, la tragédie de Sénèque. Il en fait un conte d’anticipation effrayant dans lequel on peut gagner une green card par tirage au sort, où l’ADN parle et où l’humain est possédé par un mot, Greedy✳ (le cri de guerre du monde de la finance), pour l’appliquer à tous les compartiments de sa vie, jusqu’au plus intime.

La violence est dans chaque scène, elle va jusqu’à l’épuisement, elle va au bout de son absurdité.

Comme si l’auteur avait voulu en exprimer l’essence, mais à peine un filon est-il épuisé, qu’apparaît un nouveau, et ça continue, ça creuse plus profond. À la lecture on est pris dans ce maelström.

J’ai d’abord éprouvé un grand plaisir à lire la pièce. Cette langue fait naître un plaisir ambigü chez le lecteur, qui accepte presque malgré lui de plonger dans cette décharge de violence, qui se tisse à un humour abrupt et burlesque. Voyeur essayant de calmer la montée d’une drôle de culpabilité, je me suis fait prendre par l’histoire.

Mais si Hakim Bah reprend l’inexorable descente aux enfers des fils de Tantale, c’est sans doute pour témoigner d’une chose très simple. Une chose que nous vivons dans nos chairs et avec laquelle nous « dealons » au quotidien, passant de la colère à l’écœurement avant qu’une immense fatigue nous gagne face au gâchis provoqué par la répétition des mêmes erreurs, des mêmes horreurs, toujours…

Hakim Bah tord le mythe de Thyeste et d’Atrée pour accoucher d’une pièce à la fois intime et éminemment politique. Notre époque est cool et monstrueuse, notre monde techno-globalisé à l’agonie. Nous n’avons pas retenu la leçon depuis Sénèque et nous célébrons jour après jour la victoire du verbe avoir sur le verbe être. Ce faisant, nous nous condamnons à l’anthropophagie et à l’inhumanité. »

Frédéric Fisbach

Greedy, mot anglais qui signifie avidité

Prix RFI Théâtre 2016

Les Francophonies en Limousin

France TV info

Production Compagnie Ensemble Atopique II, Théâtre Ouvert avec le soutien de la Région Île-de-France
Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Beaumarchais, de la Colline, théâtre national; du Carreau du Temple

La Compagnie Ensemble Atopique est conventionnée depuis 2016 par la Direction des Affaires Culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur  

mise en espace Frédéric Fisbach

avec Ibrahima BahMaxence BodSophie Cattani, Madalina ConstantinLorry HardelNelson-Rafaell Madel 

Durée : 1h40
Mardi 30 mai à 19h30

« Si vous avez un jour voulu écrire une lettre à quelqu’un de cher sans jamais le faire, parce que vous n’avez pas osé, pas su, pas pu, ou pas réussi à aller jusqu’au bout, racontez-la-moi et je l’écris pour vous. 

Nous passerons 35 minutes ensemble pendant lesquelles vous me raconterez cette lettre non-écrite.

Je passerai ensuite 45 minutes à l’écrire pour vous.  Une fois la lettre écrite, je vous la lirai.

Si elle vous convient vous pourrez la garder (sous quelque forme que ce soit), et si non, je l’effacerai et n’en garderai pas trace.

Enfin, si elle vous convient et que vous acceptez j’en ferai peut-être quelque chose sur un plateau de théâtre. »

C’est à partir de ce postulat que j’ai pu écrire une première série de lettres au printemps 2016, pour un groupe de spectateurs volontaires dans le cadre d’Occupation Bastille, projet mené au Théâtre de la Bastille par Tiago Rodrigues.

Je m’entoure aujourd’hui d’une partie de l’équipe de création de la Compagnie Lieux-Dits et de la comédienne Margot Alexandre pour proposer une traduction scénique de certaines de ces lettres dans une lecture mise en espace.

C’est le début d’un projet au long cours, et d’une collecte d’autres récits que nous porterons au plateau dans les années à venir.

Une façon de dire que les lieux de représentations contiennent ça aussi, la possibilité de venir parler, se faire écrire quelque chose, et s’entendre avec soi dans le monde par l’entremise des gens qui habitent les théâtres.

David Geselson

Production Cie Lieux-dits, Théâtre Ouvert 

avec David GeselsonMargot Alexandre

lumières Jean-Gabriel Valot

vidéo Jérémie Scheidler  

Durée : 45 min
Lundi 29 et mardi 30 mai à 20h30

À la fin des années 1970, dans un ancien village de pêcheurs à trente kilomètres de Marseille. Une jeune fille maigre et timide porte difficilement ses 16 printemps. Jusqu’au moment où elle entend une voix. Celle bien saccadée d’une autre jeune femme maigre et timide. Mais trentenaire celle-ci. Elle publie son premier disque. Elle est aussitôt propulsée star. C’est Patti Smith qui, avec Horses, pénètre dans la légende. Elle devient une icône. Elle est adulée. C’est une artiste aux multiples talents. Une chanteuse et une poétesse. Une rebelle, surtout. Alors, à l’instar de tous les fans, l’adolescente perdue va s’imaginer une correspondance secrète avec son idole. La voix de Patti Smith se révèle comme la clé de ses vertiges. Un sésame pour ailleurs et ne pas mourir d’ennui.

On projette toujours ce qu’on est, ce qu’on n’est pas, ce qu’on voudrait être, ce qu’on croit être, sur les artistes. Ils sont là pour nos rêves, nos utopies. Pour nos faiblesses. Pour nos illusions. Pour nos grandeurs, écrit Clau­dine Galea.

Un double-portrait en forme de dialogue fictif. Voire un dédoublement qui nous parle de l’impérieux besoin de liberté. De la volonté d’inventer sa vie par les mots. De la jubilation d’être multiple. Du désir d’être aimée. Avec l’énergie pure du rock & roll. »

Lelitteraire.com

Hottello

 

Remerciements Corine Petitpierre, Sylvie Garot, Laurent Poitrenaux, Chocolate Genius

production Zabraka
coproduction Terres de Paroles

avec le soutien de la Spedidam, Au bout du plongeoir (Rennes), Le Relais (Le Catelier) et de la Région Île-de-France, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines 

 

Un projet de Benoît Bradel

d’après le roman Le corps plein d’un rêve

et la pièce radiophonique Les 7 vies de Patti Smith de Claudine Galea

Avec Marie-Sophie Ferdane

Guitares et voix Sébastien Martel et Thomas Fernier

Durée : 45 min
Vendredi 26 mai à 20h30

« Dans pas longtemps mon corps sera une clameur, mon corps sera un million. »     

J’éprouve depuis le plus jeune âge l’indocilité de mon corps. Et contrairement à ce que mon entourage pouvait espérer, la maturité n’a rien arrangé. Aujourd’hui encore, mon corps refuse obstinément de se plier aux consignes qui prolifèrent dans nos vies, et notamment à celle-ci : apprendre à rester à sa place et à ne pas dépasser les limites.

En me lançant dans l’écriture, j’ai décidé cette fois-ci d’être plus que jamais à l’écoute de mon corps. Persuadé au fond qu’il ne me laisserait pas tomber face à cette question qui l’obsède autant que moi : comment faire pour ne pas se laisser happer par une langue et par des formes déjà vues, déjà épuisées, déjà mortes ?

C’est ensemble que nous avons écrit ces quelques poèmes du débordement.

Yoann Thommerel

Froggydelight

Mon corps n’obéit plus est paru en 2017 aux éditions Nous

par Stanislas Nordey

Durée : 45 min
Vendredi 26 mai à 19h30

Son arrivée, tout à fait annoncée, reste une surprise jusqu’au dernier moment. Contrairement à l’image assez répandue du petit rôti, il ne fait pas de doute qu’il s’agit déjà d’une personne. Après les premiers jours dans une chambre exiguë, il est temps de sortir pour retrouver le vaste monde.

Ils ont descendu les cinq ou six marches qui séparent la chaussée de l’établissement. L’homme ouvre les portières de son taxi, un monospace noir et brillant dont la carrosserie bombée reflète telle une lentille optique l’image anamorphosée des immeubles, des bâtiments autour et d’une partie du ciel, et dont les reliefs courbes attrapent les rayons du soleil pour les renvoyer sous forme de flashes. La rue entière semble vouloir se pencher sur les ailes étincelantes du véhicule et se contorsionner afin d’apercevoir un peu du jeune visage avant que les portières ne se referment. Les lampadaires, les façades ravalées, les portes à digicode, les quelques arbres et les panneaux de stationnement dévoilent ainsi leur vraie nature : ce sont des fées souples comme des roseaux et curieuses comme des chouettes. 

Valérie Mréjen 

…………..

LA PRESSE 

Marine Landrot, Télérama, 9 janvier 2017

Dans l’oeuvre en forme de carnet du jour que fait épisodiquement paraître Valérie Mréjen, les faire-part de décès et de naissance se succèdent avec la même intensité. Après s’être arrimée à la mort, dans son puissant livre-tombeau Forêt noire (2012), la voilà qui se blottit au creux de la vie, dans ce délicat ouvrage échographique, dont le titre, Troisième personne, est une caresse au nouveau-né qui vient transformer le quotidien d’un couple. Loin d’elle la tentation de rechercher la complicité de celles qui sont passées par là, ou de céder au nombrilisme de la femme persuadée que la circonférence de son ventre fécondé équivaut à celle du globe terrestre.

Dans une écriture très distanciée, et pourtant enfouie à l’intérieur de la chair d’une parturiente, Valérie Mréjen capte les changements subreptices que cette mise au monde implique. Transparentes et décidées, ses phrases filent comme le temps, et suivent la croissance d’une petite fille invisible, jamais nommée, mais promise à l’inéluctable détachement. Comme toujours chez cette écrivaine, l’admi­ration pour Nathalie Sarraute se chuchote entre les mots, simples, essentiels, concrets, un peu moqueurs parfois, et soudain retenus. Un roman dense, manifeste et léger comme le souffle d’un nourrisson, que toute future mère devrait glisser dans sa valise pour la maternité.

……..

Anne Diatkine, ELLE, 6 janvier 2017

Avouons-le, on aurait aimé écrire Troisième Personne, de Valérie Mréjen, et on est prêt à parier que tout parent adorerait être l’auteur de ce récit sobre, jamais mièvre et pourtant complètement amoureux, qui relate les sensations et étapes de la naissance d’un bébé jusqu’à ses premiers pas de course, quand l’enfant se précipite pour saluer les vagues. Comment raconter ce miracle toujours renouvelé de l’arrivée d’un nouvel être à la maison, les menus bouleversements, la fatigue, l’inquiétude, et surtout l’émerveillement : celui du bébé pour le monde nouveau et celui qu’on lui porte, alors qu’il ne cesse de bouger. Comment saisir ce mouvement ? Valérie Mréjen a une baguette magique, un truc, pour éviter l’attendrissement poisseux et provoquer l’identification du lecteur vers quelque chose de plus universel : la troisième personne Qui n’est pas seulement le nouvel arrivant, mais la forme grammaticale privilégiée pour évoquer la mère, le père, et tout ce que la mémoire gomme : les premiers bruits de succion, le premier rire aux éclats, le premier « je t’aime » du nouveau-né, sa première conscience d’autrui, mais aussi les deux octogénaires aux boucles gris mauve, sur le quai d’un métro, qui pressent le pas pour embrasser le bébé qu’elles auront oublié deux minutes plus tard. Dans cette nouvelle vie, il y a bien sûr l’épuisement et la difficulté à se mettre à travailler le soir, puisque la journée est entièrement dévolue au petit être, mais aussi la première fois où la mère parvient enfin à dire « ma fille » dans une conversation, c’est-à-dire à se positionner autrement. Le récit pourrait être énumératif. Il ne l’est jamais, car Valérie Mréjen est continuellement réflexive, chaque remorque engendre sa pensée qui rejoint constamment celle du lecteur. On rêve de glisser ce livre dans toutes les poussettes des bébés connus, inconnus, croisés dans la rue, dans la besace des futurs parents, grands-parents, parrains, marraines. Et finalement dans les mains de l’humanité tout entière.

Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire,  février 2017

Une artiste multiple qui use des mots et des images. Cela se ressent dans son nouveau titre, Troisième Personne, où elle réalise une sacrée performance sur un sujet pourtant rabâché par beaucoup et traité par les plus grands : lorsque l’enfant paraît. Ce thème renvoie bien trop souvent au pathos, lyrisme et autres excès. Avec elle, c’est tout le contraire : le minimalisme explose d’émotions.

Froggydelight

Le texte est paru aux éditions P.O.L

par Laurent Poitrenaux 

Durée : 50 min
Mardi 23 mai à 20h30

L’affaire Olivier Py, ou comment, partant de sa non reconduction à la tête du Théâtre de l’Odéon en avril 2011, on a voulu faire porter la responsabilité de cette décision au ministre de la culture de l’époque, Frédéric Mitterrand, pour accuser ensuite le président Sarkozy, ou les relations de sa belle sœur… Les petits marquis du Misanthrope dans le Landernau du Ministère de la Culture ?

L’auteur s’appuie sur des citations d’ouvrages de Frédéric Mitterrand, Olivier Py, François Chevallier, des extraits d’articles de journaux, un compte rendu de séance à l’Assemblée Nationale et d’une interview de Frédéric Mitterrand sur France Inter.

L’auteur s’appuie sur des citations d’ouvrages de Frédéric Mitterrand, Olivier Py, François Chevallier, des extraits d’articles de journaux, un compte rendu de séance à l’Assemblée Nationale et d’une interview de Frédéric Mitterrand sur France Inter.

avec Pénélope Avril, Vanessa Bile-Audouard, Théo Comby-Lemaître, Hugues Duchêne, Marianna Granci, Laurent Robert

regard extérieur Gabriel Tur

Durée : 1h10
Mardi 23 mai à 19h30

Carole Thibaut retraverse, à la manière d’une conférencière de l’intime, l’histoire des aciéries et de la sidérurgie lorraine, notamment des luttes ouvrières des années 70 et 80, à travers les figures de ses père, grand-père et arrière-grand-père, de ses propres souvenirs d’enfance et de documents de l’époque.

Comment les filles s’inscrivent dans une culture du travail fortement masculine, comme ici ces usines dont les femmes étaient souvent interdites d’entrée ? Quelles identités se fabriquent-elles à travers l’histoire des pères ? C. Thibaut interroge ici nos héritages symboliques et nos constructions culturelles, dans un cheminement qui va de l’intime à l’universel, de la petite à la grande histoire, des forges de Longwy où elle est née, aux anciennes forges des Ilets à Montluçon qu’elle dirige désormais.

Froggydelight

Production / Théâtre des Ilets – CDN de Montluçon
Coréalisation Le Carreau, Scène Nationale de Forbach

par Carole Thibaut

Durée : 30 min
Festival ZOOM à Théâtre Ouvert - Z.T.O#3

C’est bien au moins de savoir ce qui nous détermine à contribuer à notre propre malheur

Lundi 22 mai à 20h30

Une pièce sous influence de Pierre Bourdieu

Soit une prof dans un lycée difficile. Elle se révolte contre l’inévitable. Une petite révolte. Personnelle. Voire très personnelle. Elle joue avec le destin, en quelque sorte. Et le destin le lui rend bien. Une fiction donc, une pièce. Soit, en même temps, une comédienne. Cette comédienne. Caroline Arrouas. Seule en scène. Quelle trajectoire sociale la mène à se trouver là en train de faire ce spectacle ? Qu’est-ce qui produit la valeur de l’oeuvre d’art en général et de cette pièce en particulier ? Comment le langage peut-il devenir un outil de domination ? Qu’est-ce qui détermine nos choix « libres » ? Peut-on échapper à son destin ? Tout avance en même temps. Et dans ce devenir, s’esquisse une expérience de pensée. 

La sociologie de Pierre Bourdieu n’est pas rassurante, mais dérangeante, irrévérencieuse, impertinente. Elle révèle les rapports de domination là où ils se reproduisent de façon plus voilée. Lors de la leçon inaugurale qu’il prononce à son entrée au Collège de France, Bourdieu passe en revue ses principaux concepts (habitus, champ, violence symbolique…) mais, fait insolite, il amorce également une analyse sociologique de la leçon même qu’il est en train de prononcer. Ce retour réflexif sur la pratique en train de se faire dans le lieu même où elle se fait a inspiré notre travail. Nous tentons la pratique — qui est pour nous le théâtre — et la réflexion sur la pratique ; nous entendons ainsi expérimenter en actes l’un des mouvements fondamentaux de la pensée bourdieusienne.

Agôn

Production déléguée La Comédie de Caen – CDN de Normandie

Coproduction Compagnie LSDI, Théâtre Ouvert avec le soutien de la Région Île-de-France

mise en scène Guillermo Pisani

avec Caroline Arrouas

Durée : 1h15