MÉDUSÉE

Du 8 au 18 décembre

Médusa, créature mythique et cabarétique, enrage – serpents sifflants sur sa tête, morsures brillantes sur son corps, regard pétrifiant. Et si ses yeux n’étaient en réalité qu’un miroir, reflet d’une violence et d’une peur ; celles que certaine·s taisent, celles que d’autres refusent d’admettre, d’entendre ? Cette histoire, c’est avant tout l’histoire d’un amour ; l’amour quon porte aux autres, à soi – ce nouvel amour à définir, à dessiner, à inventer.
Du fond de sa grotte, elle démêle ses cheveux grouillants, délie les langues et demande Justice – Athéna, tu es là ?
Quand les mots sont trop difficiles à articuler, elle chante avec ses sœurs-gorgones – chansons d’hier et d’aujourd’hui, chansons sorties tout droit de sa chambre d’adolescente ou de sa grotte reculée.

Médusée mêle l’auto-fiction à la légende qui entoure la figure de la monstrueuse Méduse. Devant nous, Médusa et ses sœurs nomment tout – leurs rêves romantiques, leurs viols, leurs combats – elles déconstruisent leurs fantasmes et en inventent de nouveaux.

Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du 10 décembre

EXTRAIT

Mais les hommes les hommes,
l’Homme avec un H majuscule, les garçons, les mecs, les gars, les boys
Ils disent que me regarder dans les yeux c’est impossible
apparemment c’est trop pour eux
ils racontent même que ça tue
Je trouve ça un peu dramatique
Vous tuer, vraiment ?
Quoi, moi, une femme
vous tuer ?
Vous ?
Pourquoi ?
Vous savez ?
Vous y réfléchissez ?
Parce qu’en regardant dans mes yeux
– en regardant vraiment –
ils voient le venin qui s’est propagé
En regardant dans mes yeux
ils voient ce que leurs frères ont fait
ils comprennent que la violence que j’ai gardée, c’est eux qui me l’ont donnée
la violence que je porte, celle qu’ils m’ont transmise
comme une maladie contagieuse, comme un virus, comme une épine.
En regardant dans mes yeux
ils voient les bouts de miroirs brisés
les tissus déchirés
les cristaux écrasés par leurs grandes bottes de chasseurs
 
NOTE D’INTENTION

« J’ai écrit Médusée parce que je ne voulais plus me taire. Ce texte est sorti comme un exutoire, une libération : d’une traite, sans regarder en arrière. À mes proches j’ai dit : “j’ai écrit ça comme on vomit, de façon urgente et franche” – ça vous donne une idée. J’avais besoin de l’ouvrir et de mettre des mots sur ces sensations qui m’habitent depuis des années. Aujourd’hui, il est temps de les partager, d’y appliquer de la lumière.

Je suis une adepte de mythologie grecque depuis l’enfance – j’aime la symbolique, la complexité et l’universalité de ces histoires qui revêtent à chaque réinvention de nouvelles interprétations. Après avoir découvert le mythe de Méduse sous un nouvel angle grâce à la pièce de Béatrice Bienville (La Véritable Histoire de la Gorgone Méduse), je suis tombée en amour et en empathie profonde pour cette figure mythologique et ce qu’elle représente : femme victime de viol,doublement punie pour avoir dit “non”, impossible à regarder dans les yeux sous peine d’en mourir.

Avec Médusée, j’ai envie de créer la pièce que j’aurais aimé voir après avoir subi des agressions sexuelles. Une pièce qui dit : “je sais, je comprends, toutes ces sensations que tu traverses, je les connais, tu ne seras jamais seul.e”. Dans le contexte actuel, il me parait plus qu’urgent de faire entendre cette histoire, de lui donner corps. C’est ma façon de répondre à ce qui se passe, d’ajouter ma voix à celles des autres, demettre un poids de plus dans la balance.

Retracer le chemin de l’adolescente à la jeune adulte : retrouver les indices, film par film, livre par livre, pour comprendre ma vision de l’amour, comprendre ce avec quoi j’ai été nourrie. Mettre les mots sur la violence, sur l’oppression, sur le mal-être. Regarder l’injustice en face et ne pas se détourner – la combattre. Honorer les gestes tendres, la sororité, le partage et la douceur.

Je veux parler de ce que j’ai vécu, en parler vraiment, sans omettre les paroles qui font mal ou qui dérangent, sans prendre de gants, avec honnêteté et paillettes. Il est essentiel pour moi d’ y mêler la musique, la culture « pop » qui me constitue depuis l’ enfance, d’y ajouter ces voix féminines qui m’ont marquées et m’ont vu grandir. Je suis persuadée que la pop culture rassemble, donne un langage commun et nous permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure. » – Léna Bokobza-Brunet

   

LA PLAYLIST

TOURNÉE

CRÉATION décembre 2025 – Théâtre Ouvert, Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Du 19 au 21 mai 2026 – Comédie de Caen
20 et 21 juin 2026 – Maison Maria Casarès

REVUE DE PRESSE

Coups d’Oeil, En Aparté : « Mythe, musique et intime s’entrelacent au cœur de cette autofiction tendue, nourrie de rencontres fondatrices et d’une parole devenue urgente, portée avec une intensité rare. »

La Terrasse, entretien : « Léna Bokobza-Brunet prend la parole pour dire son histoire et imaginer des modèles de relations qui déjouent les périls que la société patriarcale fait peser sur les femmes. »

©Solotiana Manakory
PRODUCTION Compagnie Ultimato
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines ; Grand Parquet – Théâtre Paris-Villette ; Maison Maria Casarès dans le cadre du dispositif Jeunes Pousses
SOUTIENS Région Normandie ; Ministère de la Culture – DGCA ; département du Calvados
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Comédie de Caen ; Le Préau – CDN de Vire 
ADMINISTRATION, PRODUCTION, DIFFUSION Rose Laedlein-Greilsammer
Le projet bénéficie de l’aide à la diffusion du spectacle vivant / spectacle musical de la SPEDIDAM. Il est lauréat du Dispositif Jeunes Pousses 25-26 de la Maison Maria Casarès, ainsi que du dispositif Femmes dans la Culture par Les Artpies Cultrices.
Projet sélectionné par l’association HF+ Normandie pour participer aux Journées du Matrimoine (septembre 2025).
Le texte Médusée a été repéré par le comité de lecture QD2A – Théâtre des Quartiers d’Ivry.
« Cette pièce n’aurait jamais pu exister sans l’équipe merveilleuse qui la compose, alors un immense merci à Leïla, Flavien, Pauline, Léa, Jérôme, Rose, Sarah, Marnie, Tim, Aurélia, Violette, Ophélie et Fabien. 
Merci à Bérénice Renaux pour la danse, à Nancy Carroll pour le chant et à Diamanda Callas pour l’art du drag. 
Merci à toute l’équipe pailletée de Théâtre Ouvert pour la confiance et l’accompagnement précieux, au Théâtre Paris-Villette, et à la Maison Maria Casarès pour le soutien. 
Merci à Aurélia Marin, Gabrielle Chapdelaine, Elise Vigier, Sarah Delaby-Rochette, Raphaël Bocobza, Astrid Bayiha, Marc-Antoine Cyr, Marion Stenton, Pierre Koestel, Béatrice Bienville et Louis Arène pour l’étincelle de départ, tous les serpents attentifs qui ont aidé au développement du texte. 
Merci à ma mère, à Leïla, Maud, Fabien, Sarah ma bobette, Flavien, Jeanne, Ada, Anthony, Théa, Lola, Kahina, Amandine, Raphaël, Damien, Bérénice et les girls du heels des dimanches soirs, la Nef D Folles, Les Enfants de Diane, Sebastien, Clément, mes serpents de coeur, les personnes présentes et soutenantes lors de cette traversée. »
– Léna Bokobza-Brunet

Texte et mise en scène Léna Bokobza-Brunet
Avec Léna Bokobza-Brunet, Pauline ChagneLéa Moreau
Assistanat à la mise en scène Flavien Beaudron
Collaboration artistique Leïla Loyer-Kassa
Dramaturgie Aurélia Marin
Création et régie lumières Jérôme Baudouin
Régie son Timothée Vierne
Scénographie Sarah Barzic
Costumes Marnie Langlois
Ongles Violette Conti
Coiffe Hercule Bourgeat
Création sonore Léa Moreau 
Création vidéo Ophélie Demurger 
Arrangements musicaux Léa Moreau et Pauline Chagne
Chorégraphie Bérénice Renaux
Regard extérieur Fabien Chapeira

À partir de 14 ans
Attention : cette pièce traite de violences sexuelles

LUN, MAR, MER À 19H30
JEU, VEN À 20H30
SAM À 18H

Durée : (estimée) 1h20
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€