Type de spectacle : Mise en voix
Bois impériaux
Réécriture lointaine d’Hansel et Gretel, Bois impériaux se pose à l’endroit de friction de deux lieux contradictoires : l’autoroute – métrée, grise, stérile – et la forêt – infinie, noire, mythique. Au compteur, les kilomètres défilent, les minutes passent, la température baisse quasi imperceptiblement. Tout autour, s’étend la nuit, la nuit noire de la route, où l’on n’y voit qu’à profondeur de phares, où les panneaux jaillissent des ténèbres avec des noms bizarres et disparaissent aussitôt, emportant avec eux leurs légendes.
Production Cie les productions Merlin, Théâtre Ouvert
En collaboration avec le Théâtre National de Strasbourg
mise en voix par Anne Théron
photographe Emmanuel Rioufol
avec Romain Darieu, Alex Descas, Rémi Fortin, Maud Pougeoise, Adrien Serre
Des guerriers dans le crâne
Trois personnages. Trois monologues d’affilée. Un fait divers. Et la parole donnée à des « pauvres gens » perdus dans des paysages sans nom ou pris dans un univers urbain sans horizon. Une parole qui sort comme une logorrhée ou un soliloque. Bien loin de Lars Norén, il y a bel et bien une absence de guerre, un théâtre où l’on ne se confronte plus, où les relations ne sont plus à démêler mais à contempler de loin comme un pur objet mis en exposition. La guerre dans le crâne semble avoir dévidé la scène et le sang des personnages pour n’en garder que des contours flottants. Cependant, nous retrouvons cet éternel attrait du glauque, du sordide, mêlé à la « soupe au choux » qu’on a finalement envie de regarder avec de bonnes chips et du coca-cola, juste pour le plaisir du leitmotiv, où l’on pourrait percevoir l’ombre de Maldoror pris dans une fantasmagorie à la Fargo.
Grégoire Strecker
Fabulamundi Playwriting Europe
Production Théâtre Ouvert
Avec le soutien de Fabulamundi-Playwriting Europe, du programme Culture de l’Union européenne, de la Maison Antoine Vitez
traduction Laurent Muhleisen et Frank Weigand
mise en voix par Grégoire Strecker
avec Dominique Frot, Paul-Adrien Bertrand, Philippe Fretun
Neverland
Neverland est une rêverie, une traversée fantasmatique sur la figure mythique de Michael Jackson.
David Léon traverse ici des thèmes qui lui sont chers, l’éducation, la violence sourde faite aux enfants, l’exclusion, la différence. Peuplée de « sosies », la pièce questionne les troubles de l’identité. Elle met en scène deux jeunes adolescents, Jimmy et Mikaël et donne la voix à une figure qui analyse et décortique qui fut Mikaël. Construite comme un kaléidoscope le texte se noue dans le tragique et l’onirisme touchant la dimension d’une cérémonie incantatoire, d’un requiem profane et funk.
……….
Neverland, c’est l’entrelacement d’une malédiction personnelle, celle de Michael Jackson et d’une malédiction collective, cette du peuple noir transmise d’une génération à l’autre et le combat, en soi, pour y échapper.
Mikaël a été humilié, maltraité par un père écrasé par le poids de sa mélanine et conscient en même temps que la couleur la peau du Noir en fait l’élu de Dieu en même temps que la malédiction du Blanc. Abusé, Mikaël ne peut pas grandir comme être humain, il reste un enfant et « reproduit » l’abus, mais transcende sa blessure dans la danse. Là, il est divin et donne corps à la parole paternelle. Ce génie-là dépasse l’explication psychologique, scientifique.
Le regard blanc sur le Noir objective et réduit. Le Noir en arrive à se détester et s’autodétruire. Les commentaires de la psychologue relèvent de ce point de vue objectif et réducteur.
Le personnage Mikaël me fait penser à Thomas Bernhard que j’ai monté. Dans un tout autre registre, Bernhard a été un artiste à l’enfance ravagée par un père absent et la détestation maternelle. Il ne s’est jamais réalisé comme homme, mais il fut cet écrivain qui éructa comme personne sa puissance créative, qui écrivait pour vivre, écrivait comme on respire, pour survivre à sa condition d’Autrichien qu’il détestait par-dessus-tout, mais qu’il n’aurait jamais pu abandonner.
Blandine Savetier
Les 5 pièces – portrait d’Aurélien Feng
Texte à paraître aux Editions Espaces 34 en 2017
par Blandine Savetier
assistante Irina Solano
avec Océane Cairaty, Cyril Gueï, Aurélien Feng, Josué Ndofusu, Irina Solano, Souleymane Sylla
Le chiffre de son domaine
Le chiffre de son domaine est la première partie d’un diptyque intitulé QS DRONED ME consacré aux questions de la surveillance des corps, des frontières et des identités en ce début de XXIe siècle. Entre réel et virtuel, le texte met en scène d’un côté une entité aux contours mouvants disant « je », se décrivant par chiffres et codes et de l’autre un duo de frères pilotes de drones confinés dans un garage sans fenêtres, occupés à la tâche épuisante de ne rien faire, ou presque…
Dans Le chiffre de son domaine Un homme/Une femme s’avance et commence à dresser le portrait de son « Quantified Self » , présentant sa vie sous forme de données, de chiffres.
Poème du lyrisme mathématique, monologue chiffré à l’heure de l’auto surveillance, autoportrait vertigineux de la statistique intime, analyse pointilliste de la performance personnelle, cette ballade dans le « Quantifie Self » permet d’entrevoir une nouvelle définition de l’humanité, où tout se traduit à la fin par des 0 et des 1 alignés, hiéroglyphes contemporains sur une pierre de rosette du XXIème siècle.
Production Compagnie la multinationale
par François-Xavier Rouyer
avec Pauline Belle
La vie n’est pas une chose facile
Dans cette pièce nouvellement traduite, Georgia Mavraganis, jeune auteure grecque, donne la parole à un chœur d’adolescents.Ils disent la vérité et se moquent de ce que l’on appelle habituellement l’âge mûr.
C’est très drôle, incisif, mais les lettres qu’ils adressent à leurs parents et amis sont aussi très touchantes.
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La vie n’est pas une chose facile de l’auteure grecque Georgia Mavraganis parle d’un âge que nous avons tous vécu. L’adolescence. Avec ses colères, ses mystères et ses questions. Nous avons tous eu le désir d’un monde meilleur et nous avons luté avec nos limites. Dans ce texte, on parle de la famille. On parle d’angoisse. De la peur. De l’autre. Des mots se déversent. Des questions se posent. De qui et quoi héritons-nous, depuis notre naissance ? Qui sommes-nous ? D’où vient-on ? Vers ou va-t-on ? Porté par un chœur de jeunes gens, ce texte est un témoignage d’une génération actuelle. Une génération qui cherche son futur. Qui se construit sur une histoire chargée. Comment garder son innocence, sa candeur dans un monde qui semble nous pousser vite à devenir des « grands » ? Plus le temps de la réflexion, plus le temps du partage. Et ça s’accélère. Et ça s’accumule. Nous sommes des machines connectées en permanence à un réseau. A partir de là, la solitude s’installe, l’enfermement grandit et l’illusion de la communication n’est qu’un écho à ce manque de réel. On devient vite des adultes. On commence vite à donner des ordres. On commence à décider pour les autres. On vieillit dans nos esprits et on se construit en fonction de la norme.
Eugen Jebeleanu
Dans le cadre de Paroles d’Europe, cycle de lecture de Chantiers d’Europe
Production Théâtre de la Ville
En partenariat avec le Centre Hellénique
traduit du grec par Christine Avgeris
par Eugen Jebeleanu
avec des élèves du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique
Marilou Aussilloux, Camille Constantin, Aurélien Feng, Etienne Galharague, Amandine Gay, Lucile Jegou, Malek Lamraoui, Emma Meunier, Charlaine Nezan, Mathieu Perotto
LAYLA, à présent, je suis au fond du monde
Partir. Un matin, prendre la route. Elle n’a pas vingt ans, elle sort de chez elle. Elle ne dit rien à ses parents. Au hasard, elle prend un train. Ce n’est pas une fuite. Un départ peut-être, mais sans but. Les médecins parleront plus tard de voyage pathologique, poseront des diagnostics, proposeront des traitements. Elle, elle dira simplement que pour la première fois, elle se savait vivante. Écrire cette traversée, cet affrontement au monde embrassé entièrement et cette plongée dans la ville hostile et en soi-même, c’est retrouver la voix qui nous a été confiée, et c’est vouloir la libérer de nouveau.
Il y a huit ans déjà, Layla nous a confié son histoire, qui n’est pas notre histoire mais qui est l’histoire de notre monde et de notre possibilité de l’habiter. C’est pourquoi nous l’écrivons ensemble. Metteur en scène et dramaturge. Nous l’écrivons avec cette voix déposée en nous comme un secret, ou comme un pacte. Celui qui lie la vie à l’insulte qu’on adresse au monde pour devenir vivant. Nous l’écrivons avec les folies qui nous peuplent. Avec la puissance de tous les départs. Avec ceux qui sont allés jusqu’au fond du monde, dans Aden comme auprès des Tarahumaras, pour trouver de quoi en finir avec l’identité pauvrement originelle ; ceux qui ont cherché à se donner naissance en se brûlant au feu du réel qui nous consume.
Car le feu que l’on allume en soi nous vient toujours du dehors.
Arnaud Maïsetti, Jérémie Scheidler
Production compagnie La Controverse
avec le soutien du CCAM-Scène Nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, du Théâtre de Vanves, du Théâtre-Studio d’Alfortville – Studio des Arts Numériques, du Vivat-Armentières, du Relais – Centre de recherches théâtrales
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un compagnonnage (dispositif de la DGCA) entre Jérémie Scheidler et Dieudonné Niangouna
par Jérémie Scheidler
avec Boutaïna El Fekkak
Angleterre, Angleterre
Dans Angleterre, Angleterre, la misère est exploitée par d’autres miséreux. Un passeur dans la jungle de Calais « rend service » et tire profit de la situation. La barque, le camion réfrigéré. Comment passer d’une jungle à l’autre ? Entasser des migrants entre deux mers. Concentrer des vivants dans des camps. Gazer les enfants aux frontières. Entre deux jungles : payer ou disparaître.
Faut-il hiérarchiser la misère ? Compter les embarcations de fortune ? Regarder passer. Une barque de ce côté-ci vaut-elle moins qu’un bateau de ce côté là ? Fuir la guerre et se rater en Méditerranée… Elle est où l’Europe ?
Et si le théâtre nous permettait d’ouvrir les yeux et d’assister au spectacle les yeux ouverts jusqu’au bout ? Et si le rire convoqué par Aiat Fayez nous aidait à passer à l’action ?
Texte à paraître chez L’Arche Editeur.
Aiat Fayez est représenté par L’Arche, agence théâtrale.
Production garçon pressé, Théâtre Ouvert
avec le soutien du JTN
avec Zohra Benali, Daniel Delabesse, Loïc Riewer, Mohamed Rouabhi
Toutes les femmes sont des aliens
Si je n’avais pas vu la saga des Alien, Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, deux dessins animés de Walt Disney, Bambi et Le Livre de la jungle, je n’aurais sans doute pas éprouvé aussi intensément peur, amour et désir. Les années passant, rien n’a réussi à me faire oublier les scènes les plus traumatiques de ces films.
À force de me les repasser en boucle, j’y découvre tant de choses renversantes sur la maternité, l’identité sexuelle, le rôle des blondes et la domestication que j’ai le sentiment de me connaître plus intimement et de comprendre un peu mieux le monde.
Et si le cinéma servait surtout à attiser et magnifier nos folies ?
Olivia Rosenthal
En partenariat avec les éditions Verticales
A paraître aux éditions Verticales en février 2016
Par ildi ! eldi (Sophie Cattani et Antoine Oppenheim)
Red line
Red line dévoile les coulisses des négociations climatiques, l’ambiguïté du pouvoir, les techniques de manipulation, la manière dont on écrit les engagements nationaux sur le réchauffement climatique. Au centre, deux personnages : un ministre de l’écologie et une jeune négociatrice perdus tous les deux dans le système qui les oblige à trahir leurs idéaux et à revoir leur propositions au rabais.
Comment résisteront-ils dans ce contexte ? Ont-ils encore une marge pour faire marche arrière ? Quelle est la solution pour réussir à limiter le réchauffement climatique à deux degrés ? Et surtout quelle est notre réponse personnelle ?
mise en voix Marie Rémond
avec Benoît Carré, Florent Cheippe, Marie Rémond, Anne-Laure Tondu
Pénurie des corps (Testínség)
La pièce est conçue comme une symphonie de souvenirs incarnés par trois personnages qui évoquent parallèlement leur drame. L’intrigue se dessine progressivement à travers des monologues fragmentés ou juxtaposés qui évoquent les passions vécues par chacun.Le style minimaliste de l’auteur porte une réelle charge poétique et musicale et contribue à donner de multiples dimensions à l’histoire d’un meurtre fatal.
Les pièces de ce jeune auteur hongrois ont déjà été traduites en sept langues et jouées (en dehors de la Hongrie) dans plusieurs pays dont l’Allemagne, l’Autriche et la Roumanie. Ses écrits ont été couronnés par une vingtaine de prix et de bourses en Hongrie où il est considéré comme une figure majeure de la jeune génération.
La mise en voix sera suivie d’une rencontre avec la traductrice et l’équipe artistique
En partenariat avec Ecritures du monde
avec le soutien de l’Institut français de Budapest, l’Institut hongrois de Paris, l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales
POUR POURSUIVRE :
Le 25 novembre à 19h
Table ronde autour du théâtre hongrois contemporain
avec notamment par Ilona Kovacs, universitaire hongroise et traductrice littéraire, Csaba Mikó, écrivain et auteur dramatique, Mohamed Kacimi, écrivain , auteur dramatique et traducteur, Thomas Szende, professeur à l’INALCO.
Institut hongrois de Paris
92 rue Bonaparte – Prais 6e
Entrée libre
Traduit du hongrois par Ilona Kovacs et Mohamed Kacimi
par Blandine Savetier
avec Hélène Morelli, Julie Pilod, Gurshad Shaheman
