Festival Focus à Théâtre ouvert - F.T.O#4

De terre de honte et de pardon

Lundi 27 novembre 2017 à 19h

Le jeune David, enfant, revisite son histoire. Il redonne voix aux souvenirs d’une vie familiale marquée par la violence et par le deuil et il évoque sa découverte des écritures, sacrées et profanes.

Dans son carnet, refuge salvateur, l’enfant écrit ou recopie des phrases. Les mots deviennent ainsi fondateurs de l’être en devenir et un dialogue se tisse entre les mythes bibliques et ce qu’il vit.

Construit par vagues, par boucles et par ellipses, De terre de honte et de pardon avance à la manière d’un psaume. Cette traversée d’un récit familial est aussi celle de l’héritage des Écritures.

​Infusion

à paraître en janvier 2018 aux Editions Espaces 34

avec Pierre-Félix Gravière
musique et création sonore Guillaume Léglise

Durée :
Petite Salle
Dimanche 22 octobre à 16h

– Suzanne est morte, à l’angle de la rue Lecourbe et de la rue Cambronne.

– Je sais.

– C’est un drôle d’endroit pour mourir, non ?

Un homme reçoit un coup de téléphone, qui le somme de se rendre immédiatement à l’hôpital : sa femme vient de mourir, renversée par une moto.

Quelques mois plus tard, une question l’obsède : sa femme est morte à l’angle de la rue Lecourbe et de la rue Cambronne, en plein après-midi. Leur appartement, son travail, étaient à l’autre bout de Paris. Que pouvait-elle bien faire dans ce quartier ?

Mise en voix Marie Charlebois

avec Marie-Sohna Condé, Geoffrey Dahm​, Jérémie Edery, Hiba El Aflahi, Marthe Fieschi, Émilie Incerti-Formentini, Hubert Lemire

Durée : 1h35
Festival Festival du Jamais Lu-Paris#3

Que nos vies (aient l’air d’un film parfait)

Samedi 21 octobre à 20h

J’aimerais dire. Te dire à toi. 

Ou t’écrire. 

Tu n’es pas là et c’est toujours à toi que je parle. 

Je t’écris depuis un endroit

D’une zone sensible aléatoire. 

On y parle d’endroits

D’un théâtre des opérations à venir

De territoires aux contours mouvants

avec des frontières tracées à main levée

Un croquis de maisons, de soleil ou de nuages avec des chemins et des bonhommes

Un schéma technique très précis exécuté avec de très gros feutres. 

Des personnages n’ont en commun qu’un territoire mouvant, où ils stationnent et se déplacent côte à côte. Un groupe d’artistes déboule dans ce paysage. Ils ont en poche la clef d’un lieu de travail en périphérie d’une petite ville, derrière un parking derrière un bowling. Ils racontent ces lieux qu’ils sillonnent. Ils témoignent des mutations, petits frottements ressentis au quotidien et qui un jour deviennent un changement palpable. Le paysage que l’on recompose, celui qui nous change, nous bloque. Et qui pourrait devenir la pièce qu’ils joueraient aujourd’hui.

 

Mise en voix Marie-Josée Bastien

avec Marie-Sohna Condé, Geoffrey Dahm​, Jérémie Edery, Hiba El Aflahi, Marthe Fieschi, Émilie Incerti-Formentini, Hubert Lemire

Durée : 1h45
Festival Festival du Jamais Lu-Paris#3

Ce qui nous reste de ciel

Samedi 21 octobre à 18h30

À travers l’histoire de deux fratries, je m’interroge sur notre capacité de croyance. La croyance dans ce qu’on voit et qu’on est seul à croire. Seul à voir. Comment croit-on ? Comment est-on cru ? Quelle porosité entre la folie et la foi ? Je m’interroge sur notre faculté supposée à pouvoir affirmer le vrai et le faux. Sur nos nécessités de transcendance. Sur nos refus du réel et l’appel de l’invisible. Je crois qu’écrire cette pièce sur la croyance c’est finalement écrire sur le doute. Et donc sur l’amour.

 
………
 

Extrait

LOUIS. 

Je t’ai réveillé cette nuit 

Pour que dans la nuit 

Toi et moi

Nous soyons les seuls à savoir

Je l’ai trouvée

Tu m’écoutes? 

L’équation du monde

ANTOINE. 

Quoi? 

LOUIS. 

L’équation du monde je regrette déjà de t’en avoir parlé tu ne comprends pas ce que ça veut dire

 
 
 

Mise en voix Sylvain Bélanger

avec Jean Edouard Bodziak​, Marie-Sohna Condé, Geoffrey Dahm​, Jérémie Edery, Hiba El Aflahi, Marthe Fieschi, Émilie Incerti-Formentini, Manon Kneusé, Hubert Lemire, Baptiste Relat

Durée : 1h20
Festival Festival du Jamais Lu-Paris#3

John Doe ( I need a hero )

Vendredi 20 octobre à 20h

Un pavillon idéal / Un couple / Idéal /

un soir / Lui rentre du travail / Elle attend / a gardé le nourrisson /

la discussion dérape / dispute / rancœur / chacun rumine sa journée /

entre « baby blues » et « burn out » /

le lendemain matin à l’aube des gendarmes sonnent pour une perquisition…

C’est l’histoire d’un couple en crise, d’une traversée du désert….

C’est dans ce moment délicat que l’homme va faire imploser la routine en devenant sous le pseudonyme de John Doe lanceur d’alerte contre un cabinet d’audit et son implication dans des fraudes fiscales massives à travers les frontières. Quand le paradis n’est plus que « fiscal » c’est la descente aux enfers d’un couple… et peut-être l’occasion de se retrouver…

 

C’est donc l’autopsie d’un couple et d’un scandale mais aussi une réflexion sur cette société où l’homme ordinaire devient le dernier rempart contre des scandales financiers, éthiques, etc., au péril de sa vie de couple, familiale, professionnelle car s’impose à un moment donné l’arbitrage, le choix : dans quelle société voulons-nous vivre ? Et pourquoi l’homme ordinaire devient-il ce dernier rempart ? Qu’est-ce que cela révèle des maux de nos sociétés, de nos politiques, de nos démocraties…?

Mise en voix Geoffrey Gaquère

avec Baptiste Relat, Manon Kneusé, Marie-Sohna Condé, Jean-Édouard Bodziak, Hiba El Aflahi, Geoffrey Dahm

Durée : 1h10
Mardi 30 mai à 19h30

« Si vous avez un jour voulu écrire une lettre à quelqu’un de cher sans jamais le faire, parce que vous n’avez pas osé, pas su, pas pu, ou pas réussi à aller jusqu’au bout, racontez-la-moi et je l’écris pour vous. 

Nous passerons 35 minutes ensemble pendant lesquelles vous me raconterez cette lettre non-écrite.

Je passerai ensuite 45 minutes à l’écrire pour vous.  Une fois la lettre écrite, je vous la lirai.

Si elle vous convient vous pourrez la garder (sous quelque forme que ce soit), et si non, je l’effacerai et n’en garderai pas trace.

Enfin, si elle vous convient et que vous acceptez j’en ferai peut-être quelque chose sur un plateau de théâtre. »

C’est à partir de ce postulat que j’ai pu écrire une première série de lettres au printemps 2016, pour un groupe de spectateurs volontaires dans le cadre d’Occupation Bastille, projet mené au Théâtre de la Bastille par Tiago Rodrigues.

Je m’entoure aujourd’hui d’une partie de l’équipe de création de la Compagnie Lieux-Dits et de la comédienne Margot Alexandre pour proposer une traduction scénique de certaines de ces lettres dans une lecture mise en espace.

C’est le début d’un projet au long cours, et d’une collecte d’autres récits que nous porterons au plateau dans les années à venir.

Une façon de dire que les lieux de représentations contiennent ça aussi, la possibilité de venir parler, se faire écrire quelque chose, et s’entendre avec soi dans le monde par l’entremise des gens qui habitent les théâtres.

David Geselson

Production Cie Lieux-dits, Théâtre Ouvert 

avec David GeselsonMargot Alexandre

lumières Jean-Gabriel Valot

vidéo Jérémie Scheidler  

Durée : 45 min
Vendredi 26 mai à 20h30

« Dans pas longtemps mon corps sera une clameur, mon corps sera un million. »     

J’éprouve depuis le plus jeune âge l’indocilité de mon corps. Et contrairement à ce que mon entourage pouvait espérer, la maturité n’a rien arrangé. Aujourd’hui encore, mon corps refuse obstinément de se plier aux consignes qui prolifèrent dans nos vies, et notamment à celle-ci : apprendre à rester à sa place et à ne pas dépasser les limites.

En me lançant dans l’écriture, j’ai décidé cette fois-ci d’être plus que jamais à l’écoute de mon corps. Persuadé au fond qu’il ne me laisserait pas tomber face à cette question qui l’obsède autant que moi : comment faire pour ne pas se laisser happer par une langue et par des formes déjà vues, déjà épuisées, déjà mortes ?

C’est ensemble que nous avons écrit ces quelques poèmes du débordement.

Yoann Thommerel

Froggydelight

Mon corps n’obéit plus est paru en 2017 aux éditions Nous

par Stanislas Nordey

Durée : 45 min
Vendredi 26 mai à 19h30

Son arrivée, tout à fait annoncée, reste une surprise jusqu’au dernier moment. Contrairement à l’image assez répandue du petit rôti, il ne fait pas de doute qu’il s’agit déjà d’une personne. Après les premiers jours dans une chambre exiguë, il est temps de sortir pour retrouver le vaste monde.

Ils ont descendu les cinq ou six marches qui séparent la chaussée de l’établissement. L’homme ouvre les portières de son taxi, un monospace noir et brillant dont la carrosserie bombée reflète telle une lentille optique l’image anamorphosée des immeubles, des bâtiments autour et d’une partie du ciel, et dont les reliefs courbes attrapent les rayons du soleil pour les renvoyer sous forme de flashes. La rue entière semble vouloir se pencher sur les ailes étincelantes du véhicule et se contorsionner afin d’apercevoir un peu du jeune visage avant que les portières ne se referment. Les lampadaires, les façades ravalées, les portes à digicode, les quelques arbres et les panneaux de stationnement dévoilent ainsi leur vraie nature : ce sont des fées souples comme des roseaux et curieuses comme des chouettes. 

Valérie Mréjen 

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LA PRESSE 

Marine Landrot, Télérama, 9 janvier 2017

Dans l’oeuvre en forme de carnet du jour que fait épisodiquement paraître Valérie Mréjen, les faire-part de décès et de naissance se succèdent avec la même intensité. Après s’être arrimée à la mort, dans son puissant livre-tombeau Forêt noire (2012), la voilà qui se blottit au creux de la vie, dans ce délicat ouvrage échographique, dont le titre, Troisième personne, est une caresse au nouveau-né qui vient transformer le quotidien d’un couple. Loin d’elle la tentation de rechercher la complicité de celles qui sont passées par là, ou de céder au nombrilisme de la femme persuadée que la circonférence de son ventre fécondé équivaut à celle du globe terrestre.

Dans une écriture très distanciée, et pourtant enfouie à l’intérieur de la chair d’une parturiente, Valérie Mréjen capte les changements subreptices que cette mise au monde implique. Transparentes et décidées, ses phrases filent comme le temps, et suivent la croissance d’une petite fille invisible, jamais nommée, mais promise à l’inéluctable détachement. Comme toujours chez cette écrivaine, l’admi­ration pour Nathalie Sarraute se chuchote entre les mots, simples, essentiels, concrets, un peu moqueurs parfois, et soudain retenus. Un roman dense, manifeste et léger comme le souffle d’un nourrisson, que toute future mère devrait glisser dans sa valise pour la maternité.

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Anne Diatkine, ELLE, 6 janvier 2017

Avouons-le, on aurait aimé écrire Troisième Personne, de Valérie Mréjen, et on est prêt à parier que tout parent adorerait être l’auteur de ce récit sobre, jamais mièvre et pourtant complètement amoureux, qui relate les sensations et étapes de la naissance d’un bébé jusqu’à ses premiers pas de course, quand l’enfant se précipite pour saluer les vagues. Comment raconter ce miracle toujours renouvelé de l’arrivée d’un nouvel être à la maison, les menus bouleversements, la fatigue, l’inquiétude, et surtout l’émerveillement : celui du bébé pour le monde nouveau et celui qu’on lui porte, alors qu’il ne cesse de bouger. Comment saisir ce mouvement ? Valérie Mréjen a une baguette magique, un truc, pour éviter l’attendrissement poisseux et provoquer l’identification du lecteur vers quelque chose de plus universel : la troisième personne Qui n’est pas seulement le nouvel arrivant, mais la forme grammaticale privilégiée pour évoquer la mère, le père, et tout ce que la mémoire gomme : les premiers bruits de succion, le premier rire aux éclats, le premier « je t’aime » du nouveau-né, sa première conscience d’autrui, mais aussi les deux octogénaires aux boucles gris mauve, sur le quai d’un métro, qui pressent le pas pour embrasser le bébé qu’elles auront oublié deux minutes plus tard. Dans cette nouvelle vie, il y a bien sûr l’épuisement et la difficulté à se mettre à travailler le soir, puisque la journée est entièrement dévolue au petit être, mais aussi la première fois où la mère parvient enfin à dire « ma fille » dans une conversation, c’est-à-dire à se positionner autrement. Le récit pourrait être énumératif. Il ne l’est jamais, car Valérie Mréjen est continuellement réflexive, chaque remorque engendre sa pensée qui rejoint constamment celle du lecteur. On rêve de glisser ce livre dans toutes les poussettes des bébés connus, inconnus, croisés dans la rue, dans la besace des futurs parents, grands-parents, parrains, marraines. Et finalement dans les mains de l’humanité tout entière.

Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire,  février 2017

Une artiste multiple qui use des mots et des images. Cela se ressent dans son nouveau titre, Troisième Personne, où elle réalise une sacrée performance sur un sujet pourtant rabâché par beaucoup et traité par les plus grands : lorsque l’enfant paraît. Ce thème renvoie bien trop souvent au pathos, lyrisme et autres excès. Avec elle, c’est tout le contraire : le minimalisme explose d’émotions.

Froggydelight

Le texte est paru aux éditions P.O.L

par Laurent Poitrenaux 

Durée : 50 min

Présentation des ateliers dramaturgiques

Vendredi 16 décembre à 19h

L’an dernier, les étudiants ont confronté leurs points de vue sur les nouvelles dramaturgies à partir de la lecture de manuscrits inédits d’auteurs émergents, sélectionnés par Théâtre Ouvert. En décembre, Théâtre Ouvert leur ouvre ses espaces et leur offre un temps de pratique où durant quinze jours ils exercent leur futur talent de metteurs en scène ou de dramaturges à la mise en voix de textes qu’ils auront lus et choisis. Ils bénéficieront de la collaboration précieuse des auteurs qui seront présents lors du travail de répétition, avant de proposer au public une présentation suivie d’un dialogue avec les spectateurs. 

avec le soutien de l’Université Paris Ouest-Nanterre La Défense 

avec Elisabeth BazFlavien BellecEtienne BlancSimon BomoMarie CousseauDoroteja GajicMariana GeorgievaAgathe HerrySaeed Mirzaei-FardKadri Ege OlgaçMaxime Poisot, Maria Carolina Rebolledo-VeraFlore SimonNatacha SteckElena SukhanakovaJean-Michel SusiniNicolas TejeraAnaïs Van Overbeck            

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Convulsions (extrait), d’Hakim Bah
mise en voix : Maxime Poisot 
avec Simon BomoMariana GeorgievaJean-Michel Susini 

Convulsions (extrait), d’Hakim Bah
mise en voix : Jean-Michel Susini
dramaturgie : Elena Sukhanakova et Jean-Michel Susini
musique : Elena Sukhanakova
avec Elisabeth BazFlavien BellecMarie CousseauEge OlgaçMaxime PoisotMaria Carolina Rebolledo-VeraElena SukhanakovaJean-Michel Susini

Convulsions (extrait), d’Hakim Bah
mise en voix : Maria Carolina Rebolledo Vera
assistante à la mise en voix : Natacha Steck
avec Marie Cousseau, Nicolas Girola, Ege Olgaç

Bienvenue sur Terre, d’après Convulsions, d’Hakim Bah
Adaptation, mise en voix et interprétation : Flavien Bellec, Étienne Blanc, Doroteja Gajic, Anaïs Van Overbeck

Rouge Lila ou La Peau d’argent, de Aurore Jacob
mise en voix Elisabeth Baz, Marie Cousseau
avec Elisabeth Baz, Marie Cousseau, Mariana Georgieva, Saeed Mirzaei, Nicolas Tejera

Feutrine de Sandrine Roche
Adaptation, mise en voix et interprétation : Simon Bomo, Agathe HerryElena Sukhanakov
Musique : Elena SukhanakovFeodor Sukhanakov
Son : Flore Simon

 
Durée : 1h45
Dimanche 4 décembre 2016 à 16h

Homme cherche homme jeune et bien bâti pour être abattu, puis mangé.

En 2001 à Rothenburg, Armin Meiwes reçoit chez lui Bernd Jürgen Brandes. Après une soirée ritualisée, millimétrée, Bernd consent à se laisser aimer, tuer, cuisiner puis dévorer par Armin.

« Il rêvait de quelqu’un qui serait pour toujours avec lui », dira Meiwes depuis sa prison.

À quoi rêvait Bernd avant de répondre à cette annonce ?

Dans quels paysages errait sa mélancolie ? Comment traduire cette mélancolie ?

Voici quatre propositions.

La cause littéraire

coproduction Festival Jamais Lu (Montréal), Théâtre Ouvert 

avec le soutien du d’Artcena, du CALQ, du Consulat Général de France à Montréal, de la Délégation générale du Québec à Paris, du Festival Jamais Lu (Montréal)

avec participation artistique du Studio d’Asnières-ESCA

mise en voix Catherine Vidal

avec Hélène Gratet, Dominique Laidet, Nelson Rafaëll Madel, Thomas Matalou, Guillaume Mika, Sarah Tick, Nanténé Traoré

Durée : 1h15