Retour de Kigali

vendredi 8 et samedi 9 avril à 20h, dimanche 10 avril à 16h

La mémoire d’un événement de très grande ampleur (comme le fut le génocide des tutsis en 1994) n’est pas seulement affaire de chercheurs et d’historiens. Elle est aussi nourrie par les souvenirs personnels de ceux et celles qui sont nés juste avant 94 et ont vécu, à un âge où les souvenirs ne s’impriment pas encore, des événements qu’ils ne se rappellent pas tout à fait. Pour eux, écrire sur le génocide des tutsis au Rwanda, c’est transcrire des sensations presque oubliées, aller chercher des anecdotes de leur enfance, reprendre des récits rapportés par des proches, et surtout raconter les suites, la vie telle qu’elle se déroule vingt ans plus tard parce que cette vie-là, qu’ils le veuillent ou non, porte les traces de ce qui s’est passé. Et pour ceux qui viennent d’autres horizons et qui n’ont pas fait l’expérience directe du pire, écrire sur un pays lointain a exigé une attention vigilante, attention grâce à laquelle établir, par la fiction et en dépit des différences de culture, d’étranges correspondances entre des existences pourtant incomparables les unes avec les autres.
Voilà ce que tous ensemble, français, belges, bulgare et rwandais réunis, nous avons fait. Nous avons regardé des images, nous avons lu des textes, nous avons parlé, nous avons transcrit et traduit, nous avons écouté, nous avons raconté, nous avons inventé, nous avons filmé, nous avons écrit.

Olivia Rosenthal

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〔…〕 Peut-être nous faudrait-il renaître, re-débarquer encore une fois sur terre bleus et tout frais. Nous réapprendrions alors à marcher comme au premier jour. Nous pourrions alors redécouvrir le monde et sa poésie, nous jetterions un regard neuf sur les fleuves et les falaises sans imaginer un seul instant qu’on puisse y précipiter des enfants, nous verrions amusés la houe qui sarcle les champs ou la serpe qui taille les prés et ces outils bucoliques n’éveilleraient rien d’autre en nous sinon la saveur des fruits de la terre. Ce serait magnifique de revivre un été et le temps des premiers amours, nous irions parmi les hommes sans crainte car rien ne nous interdirait de les croire sur parole. Mais qui serait capable d’un tel oubli ? 

in MaremboDorcy Rugamba

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Contexte : les ateliers de la post-mémoire au Rwanda

À l’origine des ateliers de la mémoire, il y a une première initiative au Cambodge. C’est au Centre Bophana, centre d’archives audiovisuelles créé par le cinéaste Rithy Panh, qu’ont eu lieu les premiers ateliers de la mémoire en 2008, 2009 et 2012. Mis en place par Soko Phay et Pierre Bayard, ces ateliers avaient pour objectif de permettre un travail de recherche, de réflexion et de création à partir des archives. De jeunes artistes cambodgiens, encadrés par les peintres artistes Vann Nath et Séra, ont ainsi créé des œuvres plastiques (peintures, sculptures, photographies…) en se réappropriant les archives. Pour ces jeunes artistes qui n’ont pas vécu le génocide, il ne s’agissait pas de remplacer les images et les objets disparus mais bien d’accomplir un travail de deuil et de questionner les images manquantes.

Le projet qui s’est mis en place au Rwanda s’inscrit dans le prolongement de cette première expérience cambodgienne. Accueillie au Centre Iriba de Kigali (dirigé par Assumpta Mugiraneza) et soutenue par l’Université Paris 8 (via le Labex Arts H2H et IDEFI CréatiC) cette deuxième mise en œuvre des ateliers de la mémoire est centrée sur la création d’œuvres textuelles orales et/ou écrites. Accompagnés et soutenus par Olivia Rosenthal et Dorcy Rugamba, un groupe d’artistes et/ou d’auteurs (4 français inscrits dans le master de création littéraire de Paris 8 et 12 rwandais choisis par le centre d’archives Iriba de Kigali et par le Rwanda Arts initiative, une association dirigée par Dorcy Rugamba et destinée à promouvoir les arts au Rwanda) a travaillé sur un corpus d’archives multimédia relatif à l’histoire du Rwanda. Cet atelier de la mémoire s’est déroulé en deux sessions du 17 février au 1er mars 2015 puis du 26 octobre au 7 novembre 2015. Le travail de restitution artistique se clôturera par un colloque international consacré à l’usage des archives dans les génocides, colloque qui aura lieu à Kigali en novembre 2016.

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TABLE-RONDE
à l’issue de la présentation du 10 avril

Intervenants Marcel Kabanda (historien, président d’Ibuka)Assumpta Mugiraneza (directrice du Centre Iriba), Olivia Rosenthal (auteur et maître de conférences à l’Université Paris 8), Dorcy Rugamba (auteur et metteur en scène)

Modérateurs Pierre Bayard et Soko Phay, professeurs à l’Université Paris 8

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hottello

Les 5 pièces

Sceneweb

Rwanda – Atelier mémoire

Idefi-creatic

Coproduction Centre Iriba de KigaliCEC – Bruxelles, Université Paris 8Théâtre Ouvert.

Partenaires du projet « Arts et postmémoire au Rwanda » l’Université Paris 8, le Labex Arts H2H, IDEFI CréatiC, le Centre Iriba pour le patrimoine multimédia, l’Institut Français (Fonds d’Alembert) l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, Rwanda Arts Initiative, l’Institut Universitaire de France (bourses de Pierre Bayard, de Lionel Ruffel et d’Annette Becker).

Responsables du projet « Arts et postmémoire au Rwanda » Pierre Bayard et Soko Phay
Parrain des ateliers  Gasana Ndoba
Organisation Soko Phay avec la collaboration d’Assumpta Mugiraneza
Direction artistique Olivia Rosenthal et Dorcy Rugamba
Photographies Ken Daimaru
Aide fournie à Kigali par Kenny Nkundwa et Samuel Muteba

TEXTES
de Mandali Léon AthanaseDésiré BigirimanaAmélie DurandJean Delacroix HakizimanaAimée Ishimwe, Jean-Paul Kayumba, David LopezLouise MutabaziNatacha MuziramakengaÉlise Rida MusomanderaJames RwasaAimable TwiringiyimanaCécile UmutoniÉlitza GueorguievaOlivia RosenthalDorcy Rugamba 

AVEC
Mandali Léon AthanaseAmélie DurandDavid LopezLouise MutabaziNatacha MuziramakengaOlivia Rosenthal, 
Dorcy Rugumba

 

création vidéo Élitza Gueorguieva
création musicale Gaël Faye 
accompagné de Samuel Kamanzi (guitare/voix)

Durée : 1h15
Samedi 12 mars à 19h

Isolés sur une côte inconnue et calme, deux jeunes amants sont brutalement
assaillis par la violence d’un dealer millionnaire et de sa compagne cocaïnomane,
pour qui tout s’achète et tout se vend — surtout les hommes. Débute alors
l’affrontement entre les ambitions et les intérêts des deux couples. De l’aube, qui
se lève sur la plage où rêve le jeune romantique, au crépuscule, qui signe la ruine
de chacun, se met en place un concert corrosif, saturé de senteurs de whisky,
d’embruns iodés et de feux sataniques.

Mise en scène Victor Inisan
Avec Icare BambaAdrien MadinierPauline OlmedoGiulia de Sia
Assistante à la mise en scène Nina Ayachi
Scénographie Laureline Maurer
Costumes Noé Quilichini

Durée :
Vendredi 11 mars à 20h30

Un homme est retrouvé mort.
Un meurtre? Un suicide? Un accident?
Luca laisse derrière lui une compagne Anna, un amant Leo.
Autour de son absence, ils tentent de reformer le visage de celui qu’ils ont terriblement aimé.

Scèneweb

Les 5 pièces

Mise en scène Mathieu Touze
Avec Aurélien FengAngélina FideleMathieu Touze

Durée : 1h
Vendredi 11 mars à 19h

Je suis dans la maison familiale. Je fouille dans les albums photos. Du début du
siècle dernier aux années 2000. Les albums sont de plus en plus récents, de plus
en plus remplis, de plus en plus colorés. Mais où sont les photos des dix dernières
années ? De retour à Paris, Facebook me dresse un bilan de mes plus beaux
souvenirs, photos à l’appui. J’essaye d’imaginer ce qu’ont vécu mes grandsparents.
Je pense à ce qui nous est confisqué, dans notre histoire collective, par la
valeur virtuelle du souvenir. Je cherche à me remémorer ce que je n’ai pas vécu. À
rappeler les voix et les images du passé, pour m’aider à dépasser un sentiment de
dépossession et de déracinement.
Google peut-il se substituer à nos grands-parents disparus ? Quelles traces
sommes-nous en train de fabriquer ?

Mise en scène Eva Guland
Avec Milan Boëhm, Noémie HerubelThomas Schneider
Scénographie Lilith Guillot-Netchine
création sonore Vincent Guiot

Durée : 1h
Jeudi 10 mars à 20h30

Une rengaine. Un baiser. Du sucré. Du mouillé. Et le désir.
Ça verse. Ça se cherche un peu. Ça se trouve un peu. Le désir.
Trois par&%57^*+;@&(6gl+%{|\\\}@&-!43!!j${###?&¿1!._+¡#
Et si le théâtre pouvait bugger ?

Mise en scène Valérian Guillaume
Avec Arthur DanielJean HostacheLoé Lizot
Performance graphique Thibault le Page

Durée : 1h
Jeudi 10 mars à 19h

Il y a cette journaliste qui fait irruption dans leurs vies
Eux ils continuaient à vivre, loin du monde, à l’écart
Elle a une grande nouvelle, elle a retrouvé leur fille disparue il y a longtemps
Mieux, elle leur a ramené leur fille
Il y a la nouvelle et puis il y a ce jeu télévisé, absurde
Elle compte leur présenter plusieurs filles, plusieurs « petites Marie potentielles »
Elle veut les éprouver, en faire des gladiateurs, il faut qu’ils entrent dans l’arène,
qu’ils se battent avec leurs souvenirs, qu’ils racontent
Et qu’ils choisissent leur petite Marie parmi celles qui leurs sont proposées

La petite Marie, d’Ingrid Bellut
Mise en scène Héloïse Logie
avec Ingrid Bellut, Claire Chust, Camille Radix, Anja Zasada

Durée : 1h

Sur/exposition

vendredi 4 mars à 20h et samedi 5 mars à 16h

Pour la seconde année de leur parcours avec Théâtre Ouvert, les élèves-comédiens du CNSAD ont la stimulante tâche d’expérimenter sur le plateau, pendant quinze jours, un texte inédit d’Aurore Jacob. Sous la direction d’Olivia Grandville, qui a porté à la scène en novembre 2014 à Théâtre Ouvert le premier texte édité de cette auteure, ils travailleront sur la dramaturgie et la matérialité scénique de l’écriture.

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Sur/exposition pourrait être l’histoire d’un vernissage comme les autres. Petits fours, champagne qui accompagnent les œuvres d’une jeune photographe prometteuse, sans oublier les commentaires des spectateurs devant les œuvres, parfois dubitatifs et caricaturaux. Dans cette exposition une bombe éclate…

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J’ai commencé à travailler sur ce texte en juillet 2014, suite au documentaire Aliaa, la révolutionnaire nue, au reportage consacré à Aliaa Magda Elmahdy, cette jeune égyptienne qui, pour dénoncer l’hypocrisie ambiante autour du corps de la femme dans le monde arabe, a posté sur son blog une photo d’elle nue. Une fatwa l’a obligée à fuir son pays.

En janvier 2015, j’étais en résidence à La Chartreuse-CNES pour terminer ce texte mais après les attentats de janvier je ne pouvais plus l’écrire tel que je l’avais commencé. J’ai détruit le travail initial. La forme a explosé. J’ai recomposé, avec des morceaux épars, une pièce chaotique mais avec une architecture très forte. J’ai travaillé sur le son, des images fantomatiques, une parole poétique pour dire l’indicible. 

La capacité d’Olivia Grandville à jouer avec ma partition textuelle, comme un musicien de jazz, nous avait rapproché lors de sa mise en espace d’Au bout du couloir à droite créée à Théâtre Ouvert en novembre 2014. Elle s’était approprié ma parole pour la faire danser. Elle avait su creuser entre les mots. Elle avait réussi à ouvrir la langue. Ou, plus exactement, à la tirer.

J’ai vu dans sa mise en espace le rire de mon texte. Le rire franc, le rire dangereux, le rire comme dernier rempart. Une terrible humanité. Il y a des rencontres et des évidences qui sont telles que ce n’est pas la peine de chercher plus loin.

Aurore Jacob

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Sur/exposition est un texte au paysage explosé dont les fragments ricochent et s’entrechoquent, dans un chaos architecturé. Aucun personnage auquel se raccrocher. C’est le présent de la représentation qui est en jeu. Dans cette pièce, la question du rythme est fondamentale. Celui-ci apparaît dans la musicalité de l’écriture et par l’omniprésence des images qui se succèdent. Tout repose sur la seule présence des comédiens, sur la texture de leurs voix et la matérialité de leur corps dans l’espace. Pour les étudiants du CNSAD, qui ont traversé les différents matériaux de Sur/exposition avec Olivia Grandville, le défi était donc de jouer avec l’enchaînement de ces tableaux en créant des ruptures, des accélérations et des ralentissements. De jouer avec l’ici et le maintenant, avec l’énergie du groupe. D’écouter le rythme du plateau, de trouver leur ancrage. De rester vivant dans l’immobilité et de motiver chacun de leur mouvement. Il s’agit d’exister dans leurs sensations, concrètement, sans avoir à s’appuyer sur une narration classique. Il s’agit de revenir à ce qui devrait être l’essence du jeu pour l’acteur : le feu du plateau qui crépite.

Aurore Jacob

CNSAD

Mise en espace Olivia Grandville

Création lumière Yves Godin

Avec des élèves-comédiens 2ème année du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique :
James Borniche, Louise Chevillotte, Marceau Deschamps-Segura, Salomé Dienis Meulien, Lucie Grunstein, Florent Hu, Roman Jean-Elie, Hugues Jourdain, Kenza Lagnaoui, Sipan Mouradian, Asja Nadjar, Isis Ravel, Morgane Real, Alexiane Torres, Sélim Zahrani

Durée : 1h

Toutes les femmes sont des aliens

lundi 8 février à 20h

Si je n’avais pas vu la saga des Alien, Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock, deux dessins animés de Walt Disney, Bambi et Le Livre de la jungle, je n’aurais sans doute pas éprouvé aussi intensément peur, amour et désir. Les années passant, rien n’a réussi à me faire oublier les scènes les plus traumatiques de ces films. 

À force de me les repasser en boucle, j’y découvre tant de choses renversantes sur la maternité, l’identité sexuelle, le rôle des blondes et la domestication que j’ai le sentiment de me connaître plus intimement et de comprendre un peu mieux le monde.
Et si le cinéma servait surtout à attiser et magnifier nos folies ?

Olivia Rosenthal

Culture dessinée

France culture-La dispute

En partenariat avec les éditions Verticales

A paraître aux éditions Verticales en février 2016

Par ildi ! eldi (Sophie Cattani et Antoine Oppenheim)

Durée :
Petite Salle

Notre Faust, série diabolique en 5 épisodes

Samedi 16 et dimanche 17 janvier 2016 à 15h

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Épisode 1 : Le lundi de Faust
Une opportunité se présente / une vieille photo réapparaît / une envie de danser / quelqu’un meurt

Épisode 2 : Le paradis n’avait qu’une porte
Un aquarium à Dubaï / des aubergines au parmesan / un placement intéressant / une voix

Épisode 3 : Il faut que personne ne l’aime
Un funérarium en province / un revenant / une homélie biscornue / un silence

Épisode 4 : Le goût des cendres
Une projection privée / un cas de conscience / un repas complet / une pommade efficace?

Épisode 5 : Normal, il chute !
Une belle journée / un hôpital bondé / un enfant / une boucle

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Une série diabolique en cinq épisodes, un feuilleton à la mode télévisée, autour de la figure de Faust, le savant qui a pactisé avec le diable, venu des tréfonds de la littérature populaire allemande et immortalisé par Goethe au début du XIXe siècle. En transposant ce personnage mythique au XXIe siècle, Robert Cantarella et son collectif d’auteurs et de comédiens réinterrogent le mythe en le confrontant aux enjeux de notre époque. L’amour, le sexe, l’argent se trouvent au coeur d’une enquête policière faite de révélations et de coups de théâtre qui tiennent en haleine les protagonistes de cette histoire fleuve.

L’alchimiste de Goethe devient un kinésithérapeute de talent qui soigne des patients parfois étranges – comme cet homme nommé Méphisto dont les omoplates semblent les séquelles d’ailes rognées – et qui supporte une famille avec père, femme, soeur et fils… Un homme de son temps qui soigne gratuitement tous les jeudis matins, entre sept et huit heures, les oubliés de ce monde en souvenir de son engagement de jeunesse dans l’ultra-gauche. Autour de lui, un univers loufoque ou ultraréaliste inventé par des auteurs virtuoses qui roulent en toute liberté, avec une fraîcheur décapante, alternant la mélancolie d’une jeunesse enfuie et la confrontation aux angoisses du jour.

Respectant les traditions du feuilleton, chaque épisode commence par un résumé de l’épisode précédent et se termine par une intrigue qui relance la curiosité dans l’attente de l’épisode suivant.Les acteurs ne reculent devant rien pour cultiver le suspense d’une histoire mystérieuse faite de rebondissements, parsemant d’indices une intrigue qui se construit au fil du temps.

Les Inrocks

France culture – Une saison au théâtre

Libération

Le Télégramme

Coproduction Cie R&C – Théâtre Ouvert
Avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Ministère de la Culture et de la communication, de l’ONDA, de la DRAC Haute-Normandie dans le cadre de la résidence de la Cie R&C à la Scène Nationale Evreux-Louviers, de la Ménagerie de verre dans le cadre du Studiolab

De Stéphane BouquetRobert CantarellaNicolas DouteyLiliane GiraudonNoëlle Renaude

Mise en scène Robert Cantarella

Assistant à la mise en scène François-Xavier Rouyer
Scénographie Elodie Dauguet
Lumières Philippe Gladieux
Son Alexandre Meyer
Costumes Constance de Corbière
Musique générique Rebecca Meyer

Avec Agathe Bonitzer, Stéphane BouquetRobert CantarellaRodolphe CongéOrphée de Corbière, Charlotte ClamensElodie DauguetNicolas DouteyAlice DufourCécile FiseraSabine MacherNicolas MauryRebecca MeyerFrédéric MoulinNoëlle Renaude, François-Xavier RouyerEmilien Tessier, Gaëtan Vourc’h

et la participation d’Anne-Marie Fernier

Durée : 7 h avec entractes
© Emmanuelle Delahaye

L’Immobile

17, 18 décembre 2015 à 20h

L’auteur, accompagné de son équipe artistique, a passé deux semaines d’exploration dramaturgique et sonore à Théâtre Ouvert dans le cadre de l’Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre et propose au public de partager le fruit de cette résidence sous forme de sorties publiques.

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Un homme à la sortie de son bureau s’arrête et ne repart pas. A la manière d’un moteur qui même immobile reste parcouru d’infimes mouvements, commence un soliloque où l’homme décrit ce qu’il voit, ce qu’il est, ce qu’il devient. 

A coté, des formules de finances quantitatives, des déclarations du P.D.G d’une entreprise mondialement connue, des inserts plus fictionnels, égrènent une autre musique….

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L’Immobile est né d’un happening réalisé par l’auteur en 2012. Pendant 12h, sur le parvis de La Défense, il est resté à l’arrêt, pris dans le flux continu des travailleurs et des touristes. Là, il s’est laissé bercer, brasser, hypnotiser par 10 000 fragments de vies croisées.

L’écriture de Stéphane Bonnard trouve source dans l’énergie de la ville. Il scénarise les interventions à partir du contexte urbain où elles s’inscrivent. Il se nourrit de rencontres improbables, d’interviews, de palabres de coin de rue ; il pratique l’errance, repère les incongruités d’une ville, ses saillances architecturales, ses cheminements secrets. De là, il écrit une histoire qui relie les personnes croisées, met en cohérence des faits apparemment isolés, décale pas à pas une réalité.

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J’écris des monologues depuis une quinzaine d’années. Des mots qui surgissent parce que le corps ne peut plus les contenir, une pensée qui déborde dans le vacarme du monde.Mon écriture est pleine de l’urbain. Il imprègne un rythme, une énergie au mot. Je viens de là. Mon esthétique je l’ai forgée dans la ville. 

J’ai co-fondé une compagnie, KompleX KapharnaüM, repérée pour son écriture contextuelle : produire un objet à partir d’un espace public, son architecture, son quotidien. Repérée aussi pour ses formes qui ouvrent des espaces de parole dans la ville, à celles et ceux, taiseux.

«Parler c’est toujours parler à la place de quelqu’un d’autre». Cette phrase de Gilles Deleuze est un pont entre mon travail d’écriture et mon action au sein du groupe KompleX KapharnaüM.

Aujourd’hui, l’intérêt suscité par l’Immobile, m’offre l’opportunité de parler, sur un plateau. C’est une expérience particulière pour moi. Je n’y vais pas seul. Je suis accompagné d’une équipe à l’image de ce projet, singulière, et dont les membres partagent la même exigence dans le travail (…).

Stéphane Bonnard 

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L’immobilité n’est pas un immobilisme. Elle est un pas de côté, un pas de géant, radical et souverain, osé et audacieux, optimiste et solaire.
Elle est un renoncement par le haut. Une course effrénée et sauvage dans laquelle s’engage l’homme pour s’extirper d’un monde, d’un ordre et de structures suffocantes et mortifères dont il ne guérira plus ni la folie et ni la bêtise.
Etre immobile, c’est pour Stéphane Bonnard être pris dans un mouvement d’exploration d’autres formes de vie, d’autres possibles et d’autres devenirs : un éloge de la fuite en quelques sorte, mais d’une fuite sans peur ni désenchantement et qui s’ouvre toujours sur des horizons et des métamorphoses inédites.
Sur le plateau, ce sont ces métamorphoses et ses horizons nouveaux qui seront en chantier : leur recherche, leur naissance ainsi que le désir fragile qui les maintient en vie.

Alexandre Plank

: esse que éditions

L’Atelier fiction – France culture

Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue des présentations

Production déléguée : esse que
Coproduction Théâtre des Ateliers – Lyon, Théâtre Ouvert avec le soutien de la Region Ile-de-France
Avec le soutien de la SACD à l’auteur 

L’Immobile a reçu l’aide à la création du CnT

Le texte a été enregistré en public par France culture à Théâtre Ouvert le 11 décembre 2014.
Réalisation d’Alexandre Plank. 

L’Immobile sera créé aux Ateliers de Lyon en novembre 2016

Auteur – interprète Stéphane Bonnard
Compositeur Marc-Antoine Granier
Collaboration artistique Alexandre Plank

Durée : 45 min