Saison : 2019-2020
L’atelier québécois
Je nous ai inventé une fin. Il nous reste six mois. C’est le soleil. Il est en constante expansion. Il a toujours été destiné à devenir ce qu’on appelle une « géante rouge », un phénomène normal dans la vie d’une étoile qui se déroule habituellement sur quelques milliards d’années. Mais là, c’est maintenant et c’est inexplicable. Est-ce une tragédie ? Non, seulement le cours normal des choses.
Au long d’une résidence cet automne dans nos parages, l’auteur québécois Sébastien David mettra les derniers traits à un texte brillant-tout-neuf.
Lampes au front, une dizaine de jeunes actrices et acteurs entreront dans son atelier pour fouiller ses pages et y dénicher les pépites. Pour mener l’équipée : le metteur en scène français Thomas Quillardet, vaillant éclaireur des dramaturgies novatrices. Venez les voir à l’œuvre pour admirer les premières trames d’Une fin.
LE FILS EN VOITURE QUI REGARDE DROIT DEVANT
Je veux que chaque jour du reste de ma vie
Soit un film de Xavier Dolan
LA MÈRE EN VOITURE QUI PENSE AU PASSÉ
J’ai mis des condoms dans la boîte à gants
Résidence d’auteur organisée avec le soutien du Conseil des Arts et des Lettres du Québec
Mise en voix Thomas Quillardet
avec les apprenti.e.s du Studio d’Asnières – ESCA
Clémentine Billy, Julia Cash, Juliette Malfray, Eugénie Pouillot, Théo Askolovitch, Steven Dagrou, Arthur Gomez, Soulaymane Rkiba, Ulysse Robin, Nino Rocher
Hors les murs à la MC93
Théâtre Ouvert va inaugurer une nouvelle page de son histoire en déménageant début 2021 au 159 avenue Gambetta, dans le 20e arrondissement de Paris. C’est dans ce nouvel écrin qu’il déploiera sa vocation toujours renouvelée de théâtre d’art et d’essai en prise avec son territoire et en résonance avec les voix du monde.
Dans l’intervalle, son équipe répond joyeusement à l’invitation de la MC93 pour rendre visible son travail sur les nouvelles écritures scéniques pendantle mois de mars 2020 en salle Christian Bourgois.
- jeudi 5, vendredi 6, samedi 7 mars / Spectacle / CRÉATION
L’Araignée
de Charlotte Lagrange - mercredi 11 et jeudi 12 mars / Spectacle
S-E-U-L-E ?
d'’après "Seule" de Daniel FoucardUne jeune femme se réveille seule sur une lande déserte. Elle a oublié son identité, ne sait pas où elle se trouve, ne se souvient de rien. Pour retrouver son chemin et son identité perdue, elle harangue, nous interpelle, imagine, reconstitue, attaque, fouille sa mémoire, échafaude des hypothèses, parle du monde, et parle de nous qui la regardons. Seule en scène, la comédienne Sephora Pondi nous livre une variation contemporaine et féminine de la figure de Robinson Crusoë. - Du 13 au 20 mars / Spectacle
Mont Vérité
de Pascal Rambert - mardi 17 et mercredi 18 mars / Mise en espace
Paradis
de Sonia ChiambrettoTout a commencé en bas de chez moi. - du 20 au 29 mars 2020 / Spectacle
Love is in the Hair
de Laëtitia AjanohunDéfrisé, lissé, tissé, perruqué... Le cheveu crépu, serait-il la métaphore de l'identité malmenée? Ce spectacle fait entendre les préoccupations et les désirs d'une génération afropéenne décomplexée. - jeudi 26 mars à 20h / Mise en voix
La mer est ma nation
de Hala Moughanie - vendredi 27 mars 20h / Mise en voix
Ça raconte Sarah
de Pauline Delabroy-AllardL’histoire d’une passion amoureuse, le récit à la première personne d’un amour fou et dévorant entre deux femmes. - samedi 28 mars 15h30
Poésie Pays
de Guy Régis Junior - dimanche 29 mars 16h / Mise en voix
Les cinq fois où j’ai vu mon père
de Guy Régis JuniorDans ce texte Guy Régis Jr poursuit son questionnement sur la famille et l’absence. - jeudi 19 mars à 19h30
Les Acteurs français Portrait n°1: l’acteur fragile
Texte et conception Mohamed El Khatib - 21 mars à 20h30 / Mise en voix
Passé – je ne sais où, qui revient
de Lazare - dimanche 22 mars à 16h / Mise en voix
Fanny
de Rebecca Deraspe - mercredi 25 mars à 18h / Mise en voix
Julien & la caféine & le grandiose
de Louise EmöJulien, depuis sa prison, nous livre le récit du basculement entre son métier de laveur de vitre d’une grande tour en projet de vaisseau spatial pour inconnu.e.s qui a tourné au massacre.
Un texte écrit quelques jours avant la représentation. En prise avec l’actualité, en réaction au bruit du monde. Deux voix qui se parlent sans face-à-face. D’un bout à l’autre du globe, de deux endroits où ça brûle. Deux êtres perdus dans le chaos contemporain, noyés dans l’actualité qu’ils subissent en direct.
Une correspondance virtuelle comme cri de résistance, comme tentative de raconter l’incompréhensible. Une écriture qui prend appui sur les images qui circulent sur internet au moment des faits pour créer une fiction poétique, pour transcender le réel immédiat. Comment avaler la cruauté du monde et surtout comment la transmettre ? Comment réagir à la violence médiatique ? Quels seront les événements ? Quels seront les endroits dont les deux personnages invisibles parlent ? On ne le sait pas encore. On le saura le jour où le premier mot du texte tombera. C’est l’actualité qui décidera.
Sur le plateau, juste l’autrice et un musicien. Pas de parole incarnée. L’autrice réagit par une écriture automatique, en direct, aux derniers événements du jour, elle réajuste le récit, elle articule la circulation de la parole et elle fait progresser l’histoire. Le musicien suit l’écriture en créant une musique improvisée. Un autre type de dialogue se crée entre les mots projetés sur l’écran et le son. Une multiplication de réactions par rapport à l’actualité.
Alexandra Badea
par et avec Alexandra Badea
et Benjamin Collier (guitariste)
La Canaille
Le musicien Valentin Durup, présent sur le plateau dans la mise en voix de Grès, travaille également avec Marc Nammour. Ils sont tous deux membre du groupe La Canaille, que nous avons décidé d’inviter lors de cette soirée.
Marc et Valentin accompagneront la prochaine création de la compagnie Le Désordre des choses prévue pour février 2021, La comparution pièce sur les violences policières.
avec Marc Nammour, Olivier Bergeret, Jérôme Boivin, Valentin Durup, Thibaut Brandalise
Soirée Réminiscence – Effervescences
Au programme
– À 20h, les vingt élèves-comédiens, de la promotion X de l’École du Théâtre National de Bretagne, s’empareront d’extraits de Tapuscrits sous la direction de Laurent Poitrenaux.
avec Hinda Abdelaoui, Olga Abolina, Louis Atlan, Laure Blatter, Aymen Bouchou, Clara Bretheau, Valentin Clabault, Maxime Crochard, Amélie Gratias, Romain Gy, Alice Kudlak, Julien Lewkowicz, Arthur Rémi, Raphaëlle Rousseau, Salomé Scotto, Merwane Tajouiti, Maxime Thebault, Lucas Van Poucke, Mathilde Viseux, Lalou Wysocka
– Puis, DJ Bo fera trembler une dernière fois les murs de la Coupole.
…………..
Exprimez-vous !
Tout au long du festival, Théâtre Ouvert expose sur ses murs 12 questions dramatico-futuristes, une proposition des écrivains et artistes Sonia Chiambretto & Yoann Thommerel, en lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g). Ces questions sont extraites d’un questionnaire en cours d’écriture à l’invitation du Théâtre National de Strasbourg, dans le cadre de ses 50 ans et de son projet « TNS 2068 ! ».
Venez répondre ou en poser de nouvelles !
SEULS DANS LA NUIT
J’ai vu ça.
Un soir d’hiver, alors qu’elle rentre chez elle en voiture après son travail, Nour, une aide à domicile de cinquante-cinq ans, est confrontée à un phénomène lumineux aussi beau qu’étrange au milieu des vignes rémoises. Cet événement, indéfinissable et peu partageable avec son mari Paco, lui ouvre des horizons nouveaux et vient déstabiliser son « inaltérable légalité quotidienne ». Nour part en quête d’une explication.
Comment un objet mystérieux qui sitôt apparu disparaît, peut-il troubler quelqu’un.e au point de modifier durablement son rapport au monde et à sa propre existence ? En quoi l’observation de l’espace peut-elle susciter une parole scientifique et poétique qui engage autant notre rêverie que notre soif de comprendre, de savoir qui nous sommes, où nous (en) sommes ?
À travers une partition sonore et graphique, ce texte fantastique veut interroger le sentiment de vertige qui naît de la rencontre entre nos existences humaines précaires et le cosmos, l’« impalpable ». L’inexplicable.
Pour mieux tenter de dire nos vies d’ici-bas ?
Tu n’as rien vu tu as rêvé tu n’as rien vu tu rêves.
Mise en voix Nini Bélanger
avec Jade Herbulot, Karim Kadjar, Constance Larrieu, Maïka Louakairim, Cyril Metzger, Bénédicte Wenders
EMBRASSE TON COMPLEXE
Nous voilà entré·e·s dans une ère où tout est simplifié, prémâché, mutualisé, cerné, décortiqué pour nous, tweeté à notre place en peu de mots, hashtagué pour écraser nos pauvres cerveaux surchauffés.
Mais nous ne sommes pas dupes.
Le monde est bien plus vaste qu’on nous le fait croire, et plus multiple.
Nos pensées s’expriment en bien plus de signes que la case ne le permet dans le formulaire. Les sujets débordent, les contradictions s’empilent, les nuances s’insèrent dans les marges, dans les interstices, les flous.
Nous vous proposons donc d’entrer joyeusement dans la complexité des choses.
À partir de mots qui font l’actualité brûlante, des réalités, des visions, des vibrations qui s’entendent de manière distincte en France et au Québec, quatre binômes d’autrices et d’auteurs issus des deux côtés de la grande flaque vont monter au tréteau, se lover dans les phonèmes, s’inventer des coups de gueule et fabriquer ensemble du verbe, du sens, de la fête.
avec
DU QUEBEC Véronique Côté, Sébastien David, Marcelle Dubois, Édith Patenaude
DE LA FRANCE Claire Barrabès, Geoffrey Dahm, Kevin Keiss, Pauline Peyrade
direction Marcelle Dubois
dramaturgie Marc-Antoine Cyr
musique Fred Costa
Sur/exposition
Aurélie Bocage, commissaire d’exposition, a présenté le travail photographique de Magda, la révolutionnaire égyptienne qui a posé nue. Durant le vernissage, quelque chose s’est passé. Avec difficulté, Aurélie tente de le raconter. Plusieurs voix se mêlent à la sienne.
À la croisée du théâtre et de l’installation muséale, entre différentes temporalités, nous découvrons les décombres de ces multiples paroles.
Dans un dispositif hybride où le regard distancé du théâtre rencontre la proximité de l’espace d’exposition, nous proposons une immersion dans ce vernissage qu’Aurélie Bocage reconstruit fragments par fragments, et où les spectateur.trice.s se trouvent confronté.e.s directement à des paroles et des situations critiques, qu’ils-elles doivent évaluer ou recevoir.
Production Compagnie Theatrum Mundi, Les Chants égarés
Le spectacle est soutenu par Mains d’OEuvres, le Jeune Théâtre National, ARTCENA, Labellisé «Rue du Conservatoire» (Association des élèves et des anciens élèves du Conservatoire)
Mise en scène Anissa Daaou et Marceau Deschamps-Ségura
Avec Anissa Daaou, Marceau Deschamps-Ségura, Lucile Jégou, Asja Nadjar, Romaric Olarte, Cécile Elma Roger
Scénographie Zoé Pautet
Costumes Blandine Achard
Lumières et régie Quentin Maudet
Photographie Loïc Bernard-Chabrier
La mer est ma nation
Un homme et sa femme vivent dans une ville que les déchets ont envahie. Arrivent deux femmes, des étrangères fuyant un pays en guerre, que les habitants imaginent mettre à distance en improvisant une frontière incongrue. La rencontre entre les individus offre l’opportunité de penser le positionnement de chacun vis-à-vis de tous et de négocier alliances et désaccords afin de recomposer une société dont l’équilibre interne est singulier.
Mise en voix Imad Assaf
avec Miglen Mirtchev (distribution en cours)
lumière Vivien Niderkorn
son et vidéo Didier Léglise
Carte TO | ||
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Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ |
C’est une histoire banale, en apparence. Fanny vient tout juste d’avoir 55 ans. Elle vit avec son conjoint Dorian une magnifique et inaltérable histoire d’amour. Ils sont heureux. Véritablement heureux. Le couple, qui habite dans une maison assez confortable et un peu trop grande pour eux, décide d’accueillir une locataire pour occuper une chambre inhabitée. Ils ne le font pas pour l’argent, mais pour faire du mouvement dans leur vie un peu trop stable. Ils se sentent peut-être injustement heureux. Ils voudraient être utiles. Peu importe les raisons qui font qu’ils ouvrent la porte à cette universitaire, étudiante en philosophie, ils seront confrontés à une jeunesse engagée, foncièrement différente d’eux. Et pour Fanny, cette rencontre déclenchera un désir absolu de redéfinir sa façon d’être au monde. Parce que malgré un bonheur évident, un équilibre sain, elle a envie de se remplir de partout. De faire éclater un peu de son univers et d’agir, peut-être, comme une courroie de transmission entre son ici et cette jeunesse qu’elle tente de comprendre. De comprendre pour vrai.
………..
EXTRAIT
Je suis très satisfaite de ma vie pis de toute ok
C’est juste que
Le sais-tu c’est quoi vieillir ?
Le sais-tu c’est quoi avoir l’impression que tout t’échappe
Le sais-tu comment on se sent la première fois qu’on entend le mot pansexuel sans savoir ce que ça veut dire ?
Je veux juste comprendre
Comprendre pour vrai
Comprendre comme si j’étais comme si j’étais là
Parce que c’est ça le vrai pire dans le fait de vieillir
C’est d’être à l’extérieur de la pensée qui se transforme
………..
LE MOT DE L’AUTRICE
J’ai envie d’écrire sur ce que ça me fait, vieillir. J’ai envie d’écrire sur nos corps qui s’échappent d’une jeunesse fugace, oui. Mais j’ai surtout envie de pousser la perspective plus loin. Parce que je ne veux pas enfermer la réflexion dans ses propres limites : bien sûr que je pense que c’est difficile de voir son corps vieillir, de le voir s’essouffler plus vite, de perdre les contours habitués de son visage, de sentir que la fatigue est plus têtue. Bien sûr que pour les femmes, la question du regard de l’Autre est douloureuse, que les discours sociétaux sont parfois dégoutants. Mais justement. Je ne veux pas nourrir ce stéréotype en attaquant le stéréotype.
J’ai envie de prendre la question autrement. De la tordre un peu. J’ai envie de la prendre du point de vue de la tête. Qu’est-ce que ça change, vieillir, sur notre regard sur le monde ? Comment on réussit à arrimer nos convictions à celle d’une jeunesse qui respire mieux que nous, plus rapidement que nous. Comment on fait pour s’inscrire dans tout ça ? Pour accueillir une pensée progressiste sans la détourner, sans la dénigrer, sans la juger ? Comment on fait pour accepter de transformer notre vision des choses ? Et si, au final, la réponse se trouvait dans la curiosité réelle, une curiosité réciproque entre toutes les générations. Je ne crois pas qu’il faille rompre avec notre Histoire, au contraire. Je crois qu’il faut qu’elle nous emplisse, cette Histoire, qu’elle change les paramètres de notre regard. Mais je crois aussi qu’il faut se laisser toucher par la nouvelle parole, une parole faite d’une vivacité nouvelle, une parole qui réfléchit autrement, qui trouve un sens qui puisse très souvent nous échapper. Et je crois qu’on peut se laisser transformer à tout jamais par les discours parfois confrontant d’une jeunesse debout.
Je ne suis pas très vieille. Je ne suis pas très jeune. J’ai 36 ans. Et déjà, je sens que l’espace s’élargit. Quand je sors dans les bars, mes repères sont condamnés à être fragilisés. Quand j’échange avec une personne non-binaire de vingt ans, je me sens usagée. C’est déjà présent ; les pensées progressistes vont plus vite que moi et je me surprends à réfléchir comme une adulte, une adulte qui fronce les sourcils devant une jeunesse immature. Et ça me fait peur. – 5 –
Parce que j’ai envie d’espérer que la vie soit toujours retentissante, que la curiosité ne se surmène jamais.
Le personnage de Fanny est une femme qui ne souffre pas tellement, mais qui s’aperçoit, au contact d’Alice, du décalage ahurissant entre la jeunesse et sa demie-vieillesse. Elle ne comprend pas tant le « nouveau » féminisme de sa locataire, ni son regard sur le monde et elle décide, à la place d’être en réaction, d’essayer de comprendre. Et ce pas, difficile, va la plonger en elle-même. Parce qu’il faut toujours accepter de se remettre en question. Parce que même si ce n’est pas confortable, il me semble que c’est la seule façon de laisser la vie entrer en soi pis par partout. Il me semble que c’est la seule façon de continuer à s’inscrire dans notre société.
Rébecca Deraspe
Production O’Brother Company
Coproduction ACB de Bar-le-Duc, (en cours…)
La O’Brother Company a passé une commande d’écriture à l’autrice canadienne Rébecca Déraspe, spécialement pour les acteurs du collectif Fabien Joubert et Gisèle Torterolo, auxquels s’adjoindra une jeune comédienne fraîchement sortie du TNS, Elphège Kongombé.
Mise en voix Rémy Barché
avec Fabien Joubert, Elphège Kongombé, Gisèle Torterolo
Carte TO | ||
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Plein tarif | 6€ | Entrée libre |
Tarif réduit | 4€ | Entrée libre |
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 4€ | |
Associations, groupesà partir de 6 personnes | 4€ | |
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 4€ |