Sur/exposition

vendredi 4 mars à 20h et samedi 5 mars à 16h

Pour la seconde année de leur parcours avec Théâtre Ouvert, les élèves-comédiens du CNSAD ont la stimulante tâche d’expérimenter sur le plateau, pendant quinze jours, un texte inédit d’Aurore Jacob. Sous la direction d’Olivia Grandville, qui a porté à la scène en novembre 2014 à Théâtre Ouvert le premier texte édité de cette auteure, ils travailleront sur la dramaturgie et la matérialité scénique de l’écriture.

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Sur/exposition pourrait être l’histoire d’un vernissage comme les autres. Petits fours, champagne qui accompagnent les œuvres d’une jeune photographe prometteuse, sans oublier les commentaires des spectateurs devant les œuvres, parfois dubitatifs et caricaturaux. Dans cette exposition une bombe éclate…

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J’ai commencé à travailler sur ce texte en juillet 2014, suite au documentaire Aliaa, la révolutionnaire nue, au reportage consacré à Aliaa Magda Elmahdy, cette jeune égyptienne qui, pour dénoncer l’hypocrisie ambiante autour du corps de la femme dans le monde arabe, a posté sur son blog une photo d’elle nue. Une fatwa l’a obligée à fuir son pays.

En janvier 2015, j’étais en résidence à La Chartreuse-CNES pour terminer ce texte mais après les attentats de janvier je ne pouvais plus l’écrire tel que je l’avais commencé. J’ai détruit le travail initial. La forme a explosé. J’ai recomposé, avec des morceaux épars, une pièce chaotique mais avec une architecture très forte. J’ai travaillé sur le son, des images fantomatiques, une parole poétique pour dire l’indicible. 

La capacité d’Olivia Grandville à jouer avec ma partition textuelle, comme un musicien de jazz, nous avait rapproché lors de sa mise en espace d’Au bout du couloir à droite créée à Théâtre Ouvert en novembre 2014. Elle s’était approprié ma parole pour la faire danser. Elle avait su creuser entre les mots. Elle avait réussi à ouvrir la langue. Ou, plus exactement, à la tirer.

J’ai vu dans sa mise en espace le rire de mon texte. Le rire franc, le rire dangereux, le rire comme dernier rempart. Une terrible humanité. Il y a des rencontres et des évidences qui sont telles que ce n’est pas la peine de chercher plus loin.

Aurore Jacob

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Sur/exposition est un texte au paysage explosé dont les fragments ricochent et s’entrechoquent, dans un chaos architecturé. Aucun personnage auquel se raccrocher. C’est le présent de la représentation qui est en jeu. Dans cette pièce, la question du rythme est fondamentale. Celui-ci apparaît dans la musicalité de l’écriture et par l’omniprésence des images qui se succèdent. Tout repose sur la seule présence des comédiens, sur la texture de leurs voix et la matérialité de leur corps dans l’espace. Pour les étudiants du CNSAD, qui ont traversé les différents matériaux de Sur/exposition avec Olivia Grandville, le défi était donc de jouer avec l’enchaînement de ces tableaux en créant des ruptures, des accélérations et des ralentissements. De jouer avec l’ici et le maintenant, avec l’énergie du groupe. D’écouter le rythme du plateau, de trouver leur ancrage. De rester vivant dans l’immobilité et de motiver chacun de leur mouvement. Il s’agit d’exister dans leurs sensations, concrètement, sans avoir à s’appuyer sur une narration classique. Il s’agit de revenir à ce qui devrait être l’essence du jeu pour l’acteur : le feu du plateau qui crépite.

Aurore Jacob

CNSAD

Mise en espace Olivia Grandville

Création lumière Yves Godin

Avec des élèves-comédiens 2ème année du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique :
James Borniche, Louise Chevillotte, Marceau Deschamps-Segura, Salomé Dienis Meulien, Lucie Grunstein, Florent Hu, Roman Jean-Elie, Hugues Jourdain, Kenza Lagnaoui, Sipan Mouradian, Asja Nadjar, Isis Ravel, Morgane Real, Alexiane Torres, Sélim Zahrani

Durée : 1h

La Fusillade sur une plage d’Allemagne

3, 4, 5, 7, 8 décembre 2015

Le texte de Simon Diard est un piège. C’est un dispositif gigogne, kaléidoscopique, dans lequel il faut accepter de se perdre. Plusieurs récits s’enchaînent et se croisent, se superposent et se répondent en écho, comme dans un étrange trip, une expérience hallucinatoire. Simon Diard fait naître des images terrifiantes et pourtant étrangement familières, des visions glaçantes qui se développent et se métamorphosent dans notre conscience comme des gouttes de sang dans l’eau claire.
Ce n’est sans doute pas un hasard s’il conclut sa pièce avec le morceau 
Being for the Benefit of Mr. Kite! des Beatles, un morceau de la période psychédélique des quatre génies de Liverpool.
Le texte de Simon Diard s’apparente à une transe psychédélique. Une transe et peut-être un voyage initiatique au bout duquel l’auteur nous confronte à une ultime situation-limite, pure et tranchante comme un diamant, une dernière énigme qu’il ne vaut mieux pas prendre le risque de résoudre.

Marc Lainé

La distance qui sépare le fantasme de l’acte n’est-elle pas impénétrable ? Et celle qui sépare la planification mentale de la simple rêverie ? A partir de quand une pulsion menace-t-elle de se matérialiser en actes ? Peut-on lire dans les lignes incertaines d’une conscience ? Et comment être certain qu’on discerne le vrai du faux ? La réalité de la fiction ? La description de faits réels de la projection imaginaire ? Peut-on percer de l’extérieur les intentions et les désirs les plus occultes ? Faut-il préférer au risque de laisser en vie un meurtrier en puissance celui d’éliminer un innocent ?
Simon Diard

Note de Marc Lainé, dimanche 15 novembre 2015

Dans quelques jours, nous allons présenter à Théâtre Ouvert une mise en espace d’une pièce de Simon Diard qui s’appelle La Fusillade sur une plage d’Allemagne. En travaillant sur ce texte, nous avons découvert un matériau complexe, volatile, qui échappait à toute « résolution », mais dont le pouvoir de fascination tient précisément au fait d’offrir une infinité d’interprétations possibles.

La Fusillade sur une plage d’Allemagne ne traite pas directement, factuellement, de l’actualité immédiate ou récente. Pourtant, les attentats du 13 novembre orientent le regard et l’écoute que nous portons sur elle.

La violence des récits de la première partie de La Fusillade sur une plage d’Allemagne devrait être inimaginable. Elle ne l’est plus. Elle envahit désormais nos écrans, nos imaginaires, nos vies. En revanche, la situation que propose Simon Diard dans la deuxième partie de sa pièce est beaucoup plus difficile à imaginer et donc à représenter : comment envisager qu’un « groupe de personnes » décide de mettre à mort un individu sans autre « justification » que des récits, des fictions ? Et qu’est-ce que nous révèlent alors ces fictions sur ceux-là même qui les inventent pour légitimer leur volonté de tuer ? Qu’est-ce qu’elles nous apprennent de leur peur, de leur paranoïa, de leur haine, de leur propre désir de mort ?

Notre époque saturée et terrorisée par la violence et ses représentations peut-elle faire naître parmi nous des meurtriers aussi monstrueux que ceux qui nous menacent ?

Je crois que ce sont les questions que pose la pièce de Simon Diard et que nous sommes plus que jamais sommés de faire entendre.

Les derniers mots prononcés dans la pièce sont : »Ich weiss nicht. » Je ne sais pas.

Le texte est paru aux éditions Tapuscrit / Théâtre Ouvert et est finaliste du Grand Prix de littérature dramatique 2015

Rencontre avec l’auteur et l’équipe artistique les 3 et 8 décembre à l’issue des présentations 

Production Théâtre Ouvert avec le soutien de la Région Ile-de-France 

Avec le dispositif d’insertion de l’Ecole du Nord, soutenu par la Région Nord-Pas de Calais et la DRAC Nord-Pas de Calais et la participation artistique du Studio d’Asnières-ESCA

mise en espace Marc Lainé

avec Ulysse Bosshard, Bénédicte CeruttiJonathan GenetMathieu GenetOlivier Werner

et la participation de Noé Fabre

lumières Nicolas Marie

Durée : 45 min
Samedi 21 novembre à 16h

Le monde a changé, dit-on. Mais en quoi ? Une chose est sûre : les événements du 11 septembre 2001 ont révélé que notre monde, celui de l’Occident, est moins stable et plus vulnérable que nous ne le pensions. Certes, la destruction des Twin Towers à New York visait le cœur du système économique des États-Unis mais c’est, au-delà, tout le système politique et social des démocraties occidentales qui est atteint par cet attentat et ses répercussions.

Extrait du courrier de Michel Vinaver adressé à Pascale Gateau le 1er décembre 2015 : 

(…) J’ai assisté le 21 novembre 2015 à la reprise, à Théâtre Ouvert, de la mise en espace de mon 11 septembre 2001 par le Collectif ildi ! eldi. Le parti de ne pas nommer les locuteurs avant leur prise de parole (malgré la didascalie de tête) ajoute au caractère explosif du texte, qui est rendu magnifiquement dans cette production. En revanche, il transforme la pièce en un objet quasi abstrait. On pourrait rêver d’un spectacle composé de la mise bout à bout des deux versions, l’une d’abord avec les noms, puis l’autre sans, dans le même dispositif, avec les mêmes lecteurs…

La petite revue

N.B. A la création à Los Angeles, trois lectures s’enchaînaient non stop ! 

Cette mise en espace a été créée en juin 2015 dans le cadre de Zoom à Théâtre Ouvert

Le texte est paru chez L’Arche Editeur

Production Théâtre Ouvert

par le Collectif ildi ! eldi

avec Sophie CattaniOdja LlorcaGrégoire MonsaingeonAntoine Oppenheim

Durée : 45 min
Jeudi 19 novembre à 20h30

« (…) c’est impossible de faire avec. encore moins contre. tout le monde vous le dira. toutes les petites trognes vous le diront : vous ne pouvez pas faire contre la mort. cependant, nous avons décidé d’aller contre la mort aujourd’hui. car sinon c’est invivable. »

Et si nous partions du principe que la parole nous a été confisquée ?

De quoi serait faite notre recherche ? Quel serait l’objet de ces rituels, de ce besoin que nous avons de nous réunir, publics, artistes, autour d’un spectacle, sinon le désir de retrouver cette « parole perdue », cette parole « qui fait existence » ?

L’œuvre de Charles Pennequin, et particulièrement Pamphlet contre la mort, rend compte à nos yeux de cette recherche. Celle de la parole perdue, confisquée, « de la parole vraie ».

Isabelle Mouchard, Mathieu Montanier

Libération

Le texte est édité chez P.O.L

Co-production Théâtre Ouvert, TELEGRAM Cie

par TELEGRAM Cie

avec Isabelle Mouchard, Mathieu Montanier

Collaborations artistiques Maxime GabilletPapythio Matoudidi

Durée : 1H15
Mercredi 18 novembre à 20h30

Ogres propose un voyage au cœur de l’homophobie, aujourd’hui dans le monde. De la France à la Russie, de l’Ouganda à l’Iran – en passant par la Bulgarie, l’Afrique du Sud, le Cameroun, la Grèce, le Brésil, la Roumanie, la Corée du Sud, les Pays-Bas – ce texte dresse un état des lieux d’une discrimination qui exclut socialement, qui tue directement ou indirectement, qui existe sous toutes sortes de formes et dont toutes les formes provoquent douleurs et souffrances. Le système de dramatisation que j’ai choisi pour raconter ces histoires s’appuie sur un concept simple : un personnage, un point de vue, une situation, une action. Les témoignages font intervenir tour à tour victimes, agresseurs, mères et pères des victimes, simples témoins, agent de police…

Yann Verburgh

Compagnie des Ogres

Ce texte, lauréat de l’Aide à l’écriture de l’association Beaumarchais-SACD, a reçu l’Aide à la création du CnT
Il est lauréat de l’appel à projet 2016/17 de la Fédération d’Associations de Théâtre Populaire

Production Cie des Ogres
Avec le soutien de la Charteuse de Villeneuve lez Avignon-CNES, Théâtre Ouvert

Durée : 1h
Lundi 16 novembre à 20h30

On habite de petits appartements. On cherche une idée. On peine à évoquer. On essaye des choses. On veut y croire à nouveau. On est concerné. On connaît par cœur. On boit pas mal. On est forcément déçu. On part en guerre. On se souvient. On s’éloigne. On oublie. On ne comprend pas tout. On ne se rend pas compte. On veut se marier. On veut des enfants. On verra plus tard. On s’organise. On ne se fera pas avoir. On n’est pas comme eux. On a vingt ans. 
Baptiste Amann

Six jeunes gens se retrouvent un soir dans un petit appartement. Ils cherchent une idée. Le lendemain, ils mettront en ligne une sorte de site internet d’éducation populaire, qui a l’air de se situer entre Wikipédia et You Tube. Il ne leur manque qu’une vidéo de promotion. Une fois les dernières bouteilles de bière vidées, il est temps de se mettre au travail. Il faut parler, beaucoup. Mais de quoi peuvent-ils parler, sinon de leur ami qui vient brusquement de quitter la France pour faire le djihad ? Quelles réponses va-t-il chercher là-bas, qu’il n’a pas trouvé ici dans leur amitié, dans leur façon à eux d’agir sur le monde ? Que peuvent-ils opposer à la radicalité de son engagement ? Baptiste a écrit Les Fondamentaux pour les élèves de la Classe de la Comédie de Reims, promotion 2013/2015. Il les a rencontrés, a échangé avec eux, et nous a remis cette pièce à la fois très personnelle et complètement habitée par leurs interrogations, leur poésie à eux. Construite dans une alternance de monologues fleuves et de scènes dialoguées extrêmement vives, elle saisit quelque chose d’essentiel de notre façon de « vivre ensemble », aujourd’hui, en France. Qu’on ait vingt ans ou pas. Rémy Barché

Cette pièce est le fruit d’une commande passée à l’auteur pour les élèves comédiens de la Classe de la Comédie de Reims (promotion 2013/15)

Production Comédie de Reims

Durée : 1h25

Festival ICI&DEMAIN

vendredi 13 mars 2015 à 20h

Théâtre Ouvert s’associe à ce festival artistique pluridisciplinaire qui vise à promouvoir le talent, l’énergie et la créativité d’étudiants artistes amateurs.
Les projets artistiques sont sélectionnés suite à un appel à candidature lancé par la Mairie de Paris.

Théâtre Ouvert, représenté par Pascale Gateau, responsable de la dramaturgie et conseillère artistique, participe au jury. L’une des équipes lauréate dans la catégorie « spectacle vivant » est accueillie à Théâtre Ouvert où elle se produira dans des conditions professionnelles. 

Marc Deleuze est DRH, il a cru, il croit d’ailleurs encore, mais de moins en moins, en l’entreprise, au libéralisme et aux ressources humaines. Le système ne s’effondre pas, c’est tout son bureau qui se vide peu à peu. Le Bureau Vide c’est la trajectoire de cet homme, sa lutte contre le vide.

Le site du festival Ici&demain

Suivez la Maison des Initiatives Etudiantes

Le bureau vide

Editions Buchet-Chastel

Compagnie Themroc

adaptation du roman de Frank De  Bondt 

mise en scène Hugo Layan

assistante à la mise en scène Annika Weber

avec Jason Barrio 

Durée : 55 min
Festival Focus à Théâtre Ouvert F.T.O#1

Toute ressemblance ou similitude, d’après Au bout du couloir à droite, d’Aurore Jacob

17 novembre à 20h30

A l’invitation de Théâtre Ouvert, qui accompagne depuis le début son écriture, Aurore Jacob, jeune auteure, a rencontré Olivia Grandville, chorégraphe et danseuse confirmée, en vue d’une création à partir d’Au bout du couloir à droite.
Cette pièce est la première de l’auteure présentée à un public et publiée dans la collection Tapuscrit de Théâtre Ouvert : Elle argumente, elle proteste, elle négocie, elle flatte, elle séduit, elle craque, elle hurle, elle explose, elle accepte, elle se soumet, elle se punit… On ne saura rien de cette femme, de la guerre qu’elle traverse, du pouvoir qui la broie, juste qu’elle connaît le pli de l’obéissance. Je me suis souvent demandé à quelle activité de survie pouvait se livrer un corps à l’isolement ? Qui plus est celui-là, le corps d’une danseuse ? Peut-être ici, c’est la dépense folle de la langue qui travaille, le halètement du souffle qui s’épuise, la machine mentale à plein régime, toute cette danse empêchée, qui la tient debout. 
O.Grandville

Olivia Grandville affirme depuis toujours dans ses projets son intérêt pour la dimension polysémique de la danse, en particulier les correspondances entre le geste et le verbe. Ainsi notamment dans ses deux récents spectacles : Le Cabaret discrépant qui mêle acteurs et danseurs autour de textes d’Isidore Isou et d’auteurs du mouvement lettriste, L’Invité mystère (précipité) où elle met en scène le roman de Grégoire Bouillier avec le comédien Manuel Vallade.

LES SUITES ……

Au bout du couloir à droite, d’Aurore Jacob, a été récompensée en 2010 par le prix d’encouragement du Centre National du Théâtre et est édité dans la collection Tapuscrit de Théâtre Ouvert

Production Théâtre Ouvert 
Avec le soutien de l’Association Beaumarchais-SACD

Conception et interprétation  Olivia Grandville
Création lumière Yves Godin
création sonore Gwennaëlle Roulleau

Remerciement à Fernanda BarthSophie Daull et Sylvain Prunenec 

Durée : 1h15
Vendredi 25 mai 2018 à 20h30

« À GENOUX ! LES BRAS EN L’AIR ! ACCROUPI ! EN TORSION LATÉRALE ! CHAUD DEVANT, CHAUD ! À GENOUX ! LES BRAS EN L’AIR ! ACCROUPI ! EN TORSION LATÉRALE ! EXÉCUTION ! CHAUD DEVANT, CHAUD ! LE SERVEUR EXÉCUTE LES ORDRES DU CHEF DE RANG, LEQUEL EXÉCUTE LES ORDRES DU MAÎTRE D’HÔTEL. CHAUD DEVANT, CHAUD ! PRÉPARER LES TABLES ! DRESSER LE COUVERT ! INSTALLER LES CLIENTS ! À GENOUX ! CHAUD DEVANT, CHAUD ! »
Sonia Chiambretto, Supervision

Le texte de Sonia Chiambretto, Supervision, fait entendre les voix d’une population invisible, œuvrant dans l’hôtellerie et la restauration. Femmes de chambre, serveurs, barmen, ou cuisiniers, tous sont au service du client, dans un univers hiérarchisé, dur, sinon violent parfois. Employés le plus souvent sans visage, ils prennent ici corps et langue, le temps d’une déambulation dans un hôtel 5 étoiles, déambulation qui nous conduit de l’autre côté du miroir. Quand j’ai lu Supervision, j’ai été séduite aussi bien par son architecture ouvrant les espaces que par sa langue épurée, à l’os. Sonia Chiambretto s’est appuyée sur des entretiens anonymes, réalisés par une sociologue, Sylvie Monchatre, pour écrire ce texte qui relève d’une approche poétique et néanmoins fabrique du réel à son tour. Un réel qui nous propulse du côté du vivant.

Anne Théron

Production Université de Strasbourg dans le cadre d’un projet IdEx « Université et Cité »

Création dans le cadre de L’autre saison du TNS en février 2018

Êtes-vous qualifié pour servir ? de Sylvie Monchatr (Éd. La dispute Coll. Le Genre du monde) / 2010

d’après une enquête de Sylvie Monchatre

mise en espace Anne Théron

régie lumières Alex Ratz

avec Frédéric Fisbach, Julie Moreau, Adrien Serre

Durée : 55 min
Vendredi 17 mai 2019 à 20h30

Caroll est à son micro. Le matin très tôt. La bataille commence.
Caroll est beau. Caroll est belle.
Caroll est les deux et sauvage.
Caroll anime une émission-radio inconnu(e) du grand public.
Caroll y crie son amour du monde, son amour de l’autre et transcende les souvenirs de la Grande et de la petite Histoire.
Caroll, à travers ses mots et tout son corps, mène une bataille féroce pour réaliser son œuvre d’art. Un monde meilleur.
Caroll envoie également de la musique comme on envoie des balles perforantes.
Pendant que la musique nous touche, se déroule devant les yeux de Caroll un monde en état d’urgence. Ce monde est un couple, IL et ELLE. Des sentinelles de l’opération du même nom. Un homme et une femme, anonymes, ici et maintenant.
Ils sont là pour sécuriser le monde, pour le sauver si besoin et pour panser les plaies… Peut-être aussi pour être là quand le massacre sera là, pour tirer dans le tas dans certains cas, pour apaiser peut-être, peut-être pour se sauver si besoin.

In Soldat Inconnu(e)

Production DEUG DOEN GROUP et la FERME DE BEL EBAT-Théâtre de Guyancourt

Avec le soutien d’ARTCENA, du Théâtre de l’Aquarium et du Théâtre de La Renaissance – Oullins Lyon Métropole.

Texte lauréat de l’Aide nationale à la création de textes dramatiques – mai 2018

par Aurélie Van Den Daele

avec Sidney Ali Mehelleb, Émilie Cazenave, Malek Lamraoui

création sonore et interprétation Grégoire Durrande

Durée : 1h05