Vendredi 11 octobre 2019 à 20h

Deux amis – l’Homme chapeau et Petit quelqu’un – se retrouvent chaque année pour les feux d’artifice du nouvel an. Mais voilà qu’au fil du temps, l’un des deux ne vient pas au rendez-vous. Quand il réapparaît une année après, il est changé, il est devenu Quelqu’un. Le pays où cette histoire se passe est en ébullition, le peuple est dans la rue. Le chef de l’état est mort, mais son entourage refuse de l’annoncer. Tous sont vite rattrapés par la rumeur qui envahit la cité.

Métaphore carnavalesque et résolument théâtrale sur l’état du monde actuel, ce texte naît de l’urgence de dire le politique, de nommer ce qui se passe aujourd’hui en Algérie, en France, en Guinée, au Soudan… partout où des populations s’élèvent contre l’ordre établi.

 

petit matin/ les chiens sont partis/

chacun se débat avec ses blessures/ morsures/

et donc l’autre côté c’est quand/

d’autres espèrent la prochaine fois/

tu décides qu’il n’y aura pas de prochaine fois/

que cette fois tu rentres chez toi

 

Texte de Hakim Bah

Mise en voix Édith Patenaude

avec Ambre Dubrulle, Cyril Gueï, Jade Herbulot, Karim Kadjar, Lubin Labadie, Constance Larrieu, Maïka Louakairim, Sidney Ali Mehelleb, Cyril Metzger, Bénédicte Wenders

 

Durée : 1h05
Samedi 23 novembre à 19h

Ils sont deux. Un homme et une femme. Ils sont là et ils racontent. Ils racontent une histoire qui leur est arrivée à tous les deux. Ils racontent chacun. Ils ne sont pas amis, pas amants. Ils ne sont pas ensemble. Ils font ensemble ou plutôt ils vont ensemble. Ils vont au théâtre. Ils pourraient faire du jogging ou de la musique, mais non. Depuis des années, ils sont spectateurs ensemble, ils ont fait le tour de la banlieue pour ne rien rater ensemble de la création contemporaine. Ils ont beaucoup raté certainement mais ils se sont entêtés. Ils vont au théâtre ensemble et en dehors de cela, ils ne se voient pas, ils ne se parlent que pour préparer leur programme de saison. Ils ne sont pas curieux l’un de l’autre. Ils se contentent une dizaine de fois par an ou peut-être un peu moins de boire un verre de vin et de s’asseoir ensemble dans le noir. Mais ce soir, il y a eu ça.

Et puis, il y a la voix.

Mise en voix Sarah Tick

Avec Pierre-Marie Baudoin, Jean-Claude Bonnifait, Emmanuelle Ramu

Durée :
Festival Focus à Théâtre Ouvert - F.T.O#6

Grand Menteur ou Le joyeux testament

Jeudi 21 novembre à 20h30

Le monde était trop petit pour moi.

C’est la mère qu’avait dit ça.

« Tu seras bien enquéqué si t’en restes là… »

Et moi je sentais qu’elle disait vrai mais j’avais pas idée de quoi.

« Faudra que tu te le construises, ce foutu monde, pour qu’il soit à ta taille. »

Elle a murmuré ça un jour, avec son air de complot et c’était comme si elle m’apprenait à faire sauter les banques.

Trop petit le monde,

Trop torticulé.

Elle avait raison, la mère.

Moi, je voulais des bateaux, des empires,

Je voulais des nuits plus longues que douze heures.

Et sa phrase, ça m’a donné du souffle.

Pourquoi qu’on peut jouir qu’une fois ou deux, tu sais toi ?

Pourquoi pas vingt-deux fois de suite et la tête en fracas ?

J’ai essayé, tout pris, des pastilles, des alcools, des fumées étranges, tout pris,

Les muscles tendus à outrance de cul,

Les ongles plantés en chair,

Mais après, y a toujours la descente qui embrunit tout,

Ciel de terre dans la tête.

 

Extrait de Grand Menteur ou Le joyeux testament

 

 

 

 

Mise en voix par et avec Jacques Bonnaffé

Musique André Feydy

Durée : 1h15
Festival Focus à Théâtre Ouvert - F.T.O#6

Les Abattus (titre provisoire)

Samedi 16 novembre à 20h30

Le vieux respire trop fort, il va faire une crise d’asthme, ou une attaque, je n’y connais rien en symptômes, je lui dis, ça vient d’où, ça ? le vieux tourne de l’œil, mais que d’un, l’autre est rivé à moi, c’est ça qu’il y avait dans le sac ? Son œil droit reste attaché à moi bêtement fixe, le sac, je dis, le sac dans votre bordel en bas, alors subitement il remet ses deux orbites en position de tir puis il articule, cé à nous, sans faire la liaison, cé à nous, je dis, qui ça nous ? il répète, métallique, cé à nous, non ce fric il n’est pas à vous, le vieux requinqué bizarrement vite a remonté ses lunettes sur l’arête de son nez, il a lâché son cache-cœur, il brandit son poing, la manche de la veste rose glisse le long d’un bras nu débile et flétri, je réalise, il est à poil là-dessous, et il hurle, qu’est-ce que tu fous chez moi, je me lève, je dis, je sais d’où ça vient vous vous êtes mis dans une merde vous n’avez pas idée, c’est toi la merde, il attrape une statuette, je n’ai pas le temps de voir si c’est de la pierre, du bois, de l’albâtre, du bronze, si c’est une danseuse, un chien ou une bergère, la statuette m’arrive dessus, je pare le coup avec mon bras, je n’ai rien senti, raté, mais le vieux remet ça, sors de chez moi salope, et ça se met à voler de partout, des lampes, des cendriers, des cadres, des bouquins, la canne, je bats en retraite, je traverse la salle à manger, l’entrée, et j’ouvre la porte.

 

Extrait de la première partie « Les vivants »
du roman en trois parties

Les vivants, Les morts, Les fantômes

 

 

Roman à paraître aux éditions Rivages Noir en février 2020

Mise en voix Noëlle Renaude

Avec Christophe Brault, Nicolas Maury

Durée : 2h

L’atelier québécois

samedi 12 octobre 2019 à 16h

Je nous ai inventé une fin. Il nous reste six mois. C’est le soleil. Il est en constante expansion. Il a toujours été destiné à devenir ce qu’on appelle une « géante rouge », un phénomène normal dans la vie d’une étoile qui se déroule habituellement sur quelques milliards d’années. Mais là, c’est maintenant et c’est inexplicable. Est-ce une tragédie ? Non, seulement le cours normal des choses.

Au long d’une résidence cet automne dans nos parages, l’auteur québécois Sébastien David mettra les derniers traits à un texte brillant-tout-neuf.

Lampes au front, une dizaine de jeunes actrices et acteurs entreront dans son atelier pour fouiller ses pages et y dénicher les pépites. Pour mener l’équipée : le metteur en scène français Thomas Quillardet, vaillant éclaireur des dramaturgies novatrices. Venez les voir à l’œuvre pour admirer les premières trames d’Une fin.

LE FILS EN VOITURE QUI REGARDE DROIT DEVANT

Je veux que chaque jour du reste de ma vie

Soit un film de Xavier Dolan

LA MÈRE EN VOITURE QUI PENSE AU PASSÉ

J’ai mis des condoms dans la boîte à gants

Résidence d’auteur organisée avec le soutien du Conseil des Arts et des Lettres du Québec

Mise en voix Thomas Quillardet

avec les apprenti.e.s du Studio d’Asnières – ESCA
Clémentine Billy, Julia Cash, Juliette Malfray, Eugénie Pouillot, Théo Askolovitch, Steven Dagrou, Arthur Gomez, Soulaymane Rkiba, Ulysse Robin, Nino Rocher

Durée : 1h30

Brefs entretiens avec des femmes exceptionnelles

Lundi 30 septembre 2019 à 20h

Dans cette œuvre, l’auteur délaisse délibérément l’intrigue au profit d’une organisation minimaliste de la matière dramatique : comme le titre l’indique, chacune des cinq scènes de la pièce prend la forme d’un entretien mené par une voix d’homme (situé dans le hors-scène) avec une femme dont l’existence s’avère hors du commun en cela qu’elle rompt, d’une manière ou d’une autre, avec une certaine norme sociale.

Le texte s’ouvre sur le portrait de Natalia Yaroslavna, mannequin ukrainienne ayant consacré sa vie à la quête de la perfection physique jusqu’à devenir le sosie parfait de la poupée Barbie. Loin d’être une énième victime d’un consumérisme effréné, le personnage développe une pensée relevant de la méditation transcendantale qui l’amène à élaborer une théorie de la réincarnation justifiant en dernière instance cette quête de la perfection dont elle a fait le crédo de sa vie. L’existence de Natalia Yaroslavna semble ainsi répondre à une servitude volontaire d’autant plus captivante qu’elle brouille toute tentative de jugement primaire. C’est d’ailleurs sur le mode du paradoxe que Joan Yago se plaît à construire ses personnages, provoquant chez le spectateur une désorientation qui l’oblige à se défier de ses propres certitudes.

Il en va de même avec Susan Rankin, représentante du comté de Clark à l’Assemblée du Nevada qui, au nom du conservatisme libertaire – idéologie fondée sur la liberté individuelle, l’égalité des chances et le respect de la Constitution américaine – défend à la fois le mariage homosexuel et la libéralisation du port d’arme aux Etats-Unis. C’est un autre paradoxe qu’illustre le portrait de Roberta Flax, designeuse industrielle ayant mis son talent au service du projet Initiative 2045, regroupant des scientifiques et des ingénieurs du monde entier afin de créer une technologie permettant de transférer la conscience humaine vers des dispositifs artificiels et atteindre ainsi l’immortalité. Une telle recherche suppose néanmoins que la réalité s’efface au profit d’un univers virtuel où l’être humain perdrait sa dimension corporelle. Dans ce nouveau monde, la condition humaine est-elle toujours de mise ? En d’autres termes, la quête d’immortalité n’implique-t-elle pas nécessairement une perte d’humanité ? La plongée dans la science-fiction permet ainsi à Joan Yago de pousser sa réflexion sur l’identité vers un questionnement global qui nous interpelle en cela qu’il fait écho à la dérive techniciste de notre propre société.

Dans l’entretien qui suit, c’est un portrait troublant que brosse le dramaturge, celui de Rose Mary Powell, écolière de 6 ans et pionnière du mouvement trans-âge. Avant d’assumer pleinement son identité, Rosie était un employé de banque et un père de famille exemplaire, qui décida un jour de laisser dernière lui un passé de mensonges pour vivre au grand jour sa vraie vie de petite fille. Afin de s’accepter comme telle, Rosie a été suivie par une psychologue qui, reconnaissant son identité réelle, n’hésita pas à l’adopter. Rosie fait désormais partie de la famille Powell et vit en compagnie de ses parents et de sa petite sœur Hoppy. Loin d’être la projection scénique d’une figure caricaturale, le personnage permet de mettre au jour la complexité même de la question de l’identité aux prises avec la réalité et le désir.

C’est sur un mode semblable que fonctionne le portrait de Glenna Pfender, agricultrice lesbienne dont la peau est devenue totalement bleue. Dans cette dernière scène, Glenna est accompagnée de Jacky Pfender, son épouse, et du docteur Nancy Sayderman. A en croire celle-ci, le cas de Glenna constitue une aberration médicale car, c’est à force de consommer à fortes doses de l’argent colloïdal, que sa peau a pris la couleur bleue. Comment justifier une telle consommation ? Selon Glenna, ce traitement aurait un effet positif sur son état de santé général malgré les nombreuses contre-indications dont il fait l’objet. Le docteur évoque, dans le cas de Glenna, la possibilité d’une addiction d’autant plus étrange que le produit n’est pas addictif. Elle insiste aussi sur le fait que la consommation à fortes doses d’argent colloïdal entraîne une présence de métaux lourds dans les organes pouvant avoir de graves conséquences sur la santé de Glenna. Pourtant, au lieu de convaincre la jeune femme, les arguments avancés par le médecin entraînent une remise en cause du discours scientifique. Sa réaction semble justifiée par le fait que son expérience avec l’argent colloïdal démontre le contraire. Voyant qu’elle accepte les risques liés à la consommation abusive du produit, le médecin émet une dernière hypothèse : il se pourrait bien que Jacky, l’épouse de Glenna, soit, elle aussi, en danger étant donné la présence surélevée de l’argent colloïdal dans le corps de sa compagne. Si Jacky semblait s’accommoder du principal effet secondaire lié à la consommation du produit – la couleur bleue de Glenna –, elle se sent soudainement prise au piège d’un choix de vie radical qui n’est pas le sien. Dans cet ultime entretien, l’auteur se plaît ainsi à décliner jusqu’à l’infini les paradoxes qui définissent à la fois notre rapport à l’identité et à autrui. Le jugement moral laisse alors place à une volonté de comprendre l’autre et, par la même occasion, de saisir la complexité qui nous habite.

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NOTE DE TRADUCTION

Joan Yago appartient à une nouvelle génération de dramaturges catalans qui ont en commun de renouer avec la critique sociale en mettant le drame au service d’une résistance face aux structures de perception qu’imposent les médias. Il ne s’agit pas, pour ces jeunes auteurs, de défendre un théâtre engagé au service d’une idéologie, mais de résister à la prédominance du storytelling en tant que machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits. Le théâtre de Joan Yago est représentatif de cet art de la résistance qui, tel un laboratoire formel, expérimente de nouvelles manières d’appréhender le réel. Brefs entretiens avec des femmes exceptionnelles en constitue peut-être l’un des exemples les plus suggestifs. Dans cette oeuvre, l’auteur délaisse délibérément l’intrigue au profit d’une organisation minimaliste de la matière dramatique : comme le titre l’indique, chacune des cinq scènes de la pièce prend la forme d’un entretien mené par une voix d’homme (situé dans le hors-scène) avec une femme dont l’existence s’avère hors du commun en cela qu’elle rompt, d’une manière ou d’une autre, avec une certaine norme sociale. Brefs entretiens avec des femmes exceptionnelles constitue à n’en pas douter une oeuvre formellement minimaliste qui nous touche par sa nature empathique. La pièce rappelle à bien des égards les Conversationals portraits de Truman Capote. On y retrouve une sensibilité semblable qui échappe à tout jugement moral. La différence dont autrui est porteur devient alors, pour Joan Yago, le miroir déformant où se reflète notre propre différence. L’oeuvre nous invite ainsi à ausculter les paradoxes dont nous sommes, nous-mêmes, pétris et qui, ce faisant, nous rendent sensibles à la différence d’autrui.

Laurent Gallardo

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NOTE DE MISE EN SCENE

Ce texte nous pose la question de la construction de l’identité et de la fictionalisation de nos propres vies. C’est cette réalité fabriquée intrinsèque à la dramaturgie qui nous apparait être un révélateur des paradoxes actuels de représentation des individus. On pourrait même penser que la réalité est un concept en cours de redéfinition. Les réseaux sociaux en tête, de post Instragram en Stories, la dynamique médiatique consiste à nous ven dre une idée du réel, d’auto(re)présentations numériques de soi, alors que tout est calculé, fabriqué, manufacturé. La spontanéité est mise en scène comme un tableau. Tout le monde a la possibilité d’exposer son identité, son individualité, son exception. Exception qui nécessite de plus en plus de fantaisie afin de se distinguer de la masse. À quel moment est-on encore dans le réel ? Comment ces femmes qui ont l’air bien réelles et qui sont radicales dans leur choix de vie semblent avoir construit leur parcours et leurs particularités de toutes pièces comme les actrices construisent et incarnent des personnages inventés de A à Z ?

Le Grand Cerf Bleu
juin 2019

Production déléguée Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines

Coproduction Le Grand Cerf Bleu, Fabulamundi Europe Festival – Rome (en cours)

Avec le soutien de Fabulamundi – Playwriting Europe, du programme Culture de l’Union Européenne Texte traduit avec le soutien de Fabulamundi – Playwriting Europe et de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale

Traduction du catalan par Laurent Gallardo

Mise en voix Le Grand Cerf Bleu (Laureline Le Bris-Cep, Gabriel Tur et Jean-Baptiste Tur)
Collaboration artistique Gabriel Tur

Avec Anna Bouguereau, Étienne Jaumet, Laureline Le Bris-Cep, Juliette Prier, Jean-Baptiste Tur

 
Durée : durée 1h15
Festival Focus à Théâtre Ouvert - F.T.O#6

Des coupettes sous la coupole

Dimanche 24 novembre à partir de 12h

Notre équipe et celle de Théâtre Ouvert entretiennent depuis plusieurs années un compagnonnage fondé sur l’écriture et la création. Quand il nous a été proposé de créer un événement pour célébrer la mythique coupole de Théâtre Ouvert, il nous a semblé naturel d’imaginer une fête qui nous ressemble, en mêlant nos équipes. Pour ce brunch, nous mettrons les petites coupes dans la grande pour partager avec vous notre second passe-temps favori : la cuisine ! Nous proposons des petits plats simples mais travaillés, de saison, festifs, mettant à l’honneur nos amis producteurs d’un petit coin de Bourgogne où une partie de notre équipe a élu domicile depuis quelques années, ainsi que des vignerons amis et naturels. À la carte à manger, s’ajoutera une carte à écouter : une sélection d’extraits de Tapuscrit, lus sous la coupole.
Olivier Veillon

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AU MENU 

DES PETITS PLATS

PÊLE MÊLE
Soupe à l’oseille, eau de tomate et huile de colza grillé
chou rouge, radis légèrement fermentés, blettes au tahin
chèvre à l’huile et aux pétales de safran, labné au zaatar
chicorée, salade pains de sucre, chou kale, chou rave
échine, filet ou filet mignon de cochon
pois chiches au persil, cumin et échalotes
chawanmushi (oeufs vapeur aux pleurottes)
époisses, fromage blanc brassé à la reine des prés
et quelques surprises dont vous nous direz des nouvelles !

DES EXTRAITS DE PIÈCES

PUBLIÉES PAR THEATRE OUVERT DANS LA COLLECTION TAPUSCRIT

Pier Lorenzo Pisano, Pour ton bien
Simon Diard, La Fusillade sur une plage d’Allemagne
Sam Holcroft, Cancrelat
Nicolas Doutey, Je pars deux fois
Françoise Dô, A PARTÉ
Frédéric Sonntag, Disparue
Noëlle Renaude, Petits rôles
Baptiste Amann, Des territoires (… D’une prison l’autre…)

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CARTE DES VINS

Domaine des Grottes – Romain des Grottes – Saint Etienne des Ouillères

Il y a ceux qui font chabrot et coupent leur soupe avec du vin.

Et il y a Romain des Grottes qui, dans le Beaujolais, dorlote sa vigne

à grandes lampées de tisane.

Installé avec sa compagne depuis 2002 après une première vie en

région parisienne, il s’emploie à redonner vie à un sol bloqué par

des années de traitements chimiques.

Le secret ? Laisser à la nature reprendre la place qu’elle mérite.

Et il suffit de regarder ses vignes pour le comprendre : entre chaque

rang, arbres fruitiers, herbes et fleurs s’en donnent à coeur joie.

« Un sol désert, ça n’existe pas dans la nature, à part peut-être à la plage ! »

Domaine Sylvain Bock – Sylvain Bock – Alba La Romaine

Lyonnais d’origine et ardéchois d’adoption, Sylvain Bock produit ses

vins naturels depuis 2010 sur une mosaïque de terroirs argilo

calcaires et basaltiques.

Un domaine que l’on suit depuis plusieurs années et dont chaque

nouveau millésime n’est qu’une confirmation de son talent,

avec des vins toujours plus vifs, précis et réjouissants.

Un vigneron qui parle à l’oreille des vignes, sans jamais trop en faire :

« Oui forcément, t’as une idée au départ de ce que tu veux.

Mais, tu l’écoutes ton vin. Faut pas forcer. »

Domaine de la Grosse Pierre – Pauline Passot – Chiroubles

Après avoir été sommelière et être tombée en amour pour la viticulture

en Nouvelle-Zélande, cette jeune vigneronne passionnée de théâtre

reprend en 2016 une parcelle appartenant à son grand-père, opère

un virage vers l’agriculture biologique et la biodynamie, produisant

aujourd’hui des gamays généreux et réjouissants.

« Pour moi, ces vins représentent la joie, le partage et la convivialité. »

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LES PRODUCTEURS DU CHATILLONAIS
Florence Mollé, 37 ans, est maire de Chemin d’Aisey, commune de 71
habitants. Elle y élève 20 truies en bio avec son mari et son beau-frère. Ils
cultivent leurs aliments, transforment sur place et vendent leurs produits en
direct à 70%. Le village compte 3 agriculteurs bio.
La Ferme des Marronniers est une autre histoire de famille.
Jacques, sa soeur Caroline, son beau-frère Alain et leur équipe (8 personnes
au total) mènent ensemble la plus petite des cinq fromageries qui détiennent
l’appellation Epoisses, depuis 2002.
L’herbe et le foin des coteaux d’Origny donnent au lait une saveur unique.
En ce moment, les vaches sont au foin. L’époisses que vous gouterez,
affiné au Marc de Bourgogne sera servie jeune : peut-être saurez-vous
détecter les mille fleurs dont les vaches se sont régalées ?
Le fromage blanc et le labné viennent également de chez eux.
Marcel Loret est installé à la Barque, au confluent du Brevon et de la Seine,
à une trentaine de kilomètres des sources de celle-ci.
Avec lui, Michel, retraité de la Poste, s’occupe d’une douzaine de vaches.
Marcel, de son côté, mène un troupeau d’une trentaine de chèvres.
Leurs fromages sont incontournables dans le canton, comme leurs oeufs.
On trouve chez eux toutes sortes de volatiles – pigeons, oies, poules,
canards, mainates, perruches -, des lapins, des chevaux, des béliers, un
cochon, des chiens, des chats et quelques milliers d’autres espèces non
moins spectaculaires quoique plus menues.
Vous goûterez leurs oeufs et leurs fromages de chèvre.
Luc Risetti est maraîcher bio depuis 1980, au Moulin de Brau, sur 3 hectares.
Depuis 39 ans il vend exclusivement en direct et tient à ne pas se développer
en surface pour garder la main sur la qualité.
Son moto : produire les légumes qu’il a envie de consommer lui-même.
Laure et Reynald Bernard (les Epis d’Antide) sont paysans boulangers bio
à Montliot depuis 2011.
Ils font partie de l’association Graine de Noé, réseau de culture et de sauvegarde
de variétés anciennes de céréales. Il cultivent donc leurs céréales,
moulent leur farine et façonnent leurs pains.
La vente se fait en direct exclusivement, en deux fois 3h d’ouverture par semaine
plus un marché.
Ils emploient 4 personnes à temps plein et croulent sous les commandes.
Vous dégusterez leur pain au froment, leur pain au colza et leurs pois
chiches.

L’oseille, les tomates et les herbes viennent du jardin de la Cure de Saint
Germain le Rocheux.

ATTENTION jauge limitée, réservation indispensable

Remerciements à Alicia Dorey

Aux fourneaux et au service : Yohann Pisiou, Lyn Thibault, Olivier Veillon, Morgan Helou et l’équipe de Théâtre Ouvert

Au plateau : Suzanne Aubert, Marie Dompnier, Jan Peters

Durée : 4h
Festival Focus à Théâtre Ouvert - F.T.O#6

N° 27 — QUE PENSEZ-VOUS DE LA DÉMULTIPLICATION DES BASKETS ?

MARDI 19 NOVEMBRE À 20H30

Depuis sa première utilisation à Venise en 1516, le mot « ghetto » n’en finit plus de désigner par extension. La recherche que nous menons sur le plateau se veut avant tout une traversée collective dans l’histoire d’une dérive terminologique, une plongée dans ce qui est devenu une béance de la langue. Nous prenons pour point de départ de cette nouvelle performance le Questionnaire élémentaire, questionnaire poétique et frontalement politique, coécrit en lien avec le Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g.).

« Sème le désordre ! »

Slogan extrait d’une publicité de la marque Adidas, Archives g.i.g, 2015

Coproduction Le Premier Épisode, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines

Le Premier épisode est soutenu par la Comédie de Caen, le Théâtre National de Strasbourg, Montévidéo – centre d’art (Marseille)

Remerciements Autremonde

Le Questionnaire élémentaire est disponible dans une coédition Laboratoires d’Aubervilliers / Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g)

Coproduction Le Premier Épisode, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines

Le Premier épisode est soutenu par la Comédie de Caen, le Théâtre National de Strasbourg, Montévidéo – centre d’art (Marseille)

Remerciements Autremonde

Le Questionnaire élémentaire est disponible dans une coédition Laboratoires d’Aubervilliers / Groupe d’information sur les ghettos (g.i.g)

Festival Focus à Théâtre Ouvert - F.T.O#6

Rapports sur toi (De mon chaos est née une étoile filante)

LUNDI 18 NOVEMBRE À 20H30

La pièce se passe dans un vestiaire abandonné. C’est l’un des plus beaux chants de vie qu’il m’ait été donné de lire. Nous sommes allés au bout de nos forces pour tenter de la faire apparaître dans toute son acuité. Mission stimulante et délicate, tant le texte pousse au bout la confiance accordée à l’athlétisme affectif de l’acteur, le pouvoir du langage poussé dans ses retranchements, l’art du glissement, de la rupture, des grands écarts émotionnels. Dans cette histoire, ces 12 mois vécus par une bande de potes, on peut en effet passer du désespoir le plus profond (un désespoir pas aimable, rude, âpre) à la confiance la plus inébranlable dans notre capacité à faire le monde plus prêt à accueillir la belle vie. Rien de très extraordinaire dans ces vies écrites ici, sinon la vie elle-même, représentée dans toute sa plasticité, sa propension à nous faire refaire un tour de montagnes russes alors qu’on n’en demandait pas tant. N’attendez pas de message ici, vous n’en trouverez pas, ou alors prenez les tous, ils sont nombreux, additionnez-les, et accordez-leur la grâce d’exister dans leur contradiction pour que dans leur chaos subsiste une étincelle qui éclaire furtivement notre nuit partagée.

Rémy Barché

Ce texte a été spécialement écrit pour les élèves de la promotion 2017-2019 de la Comédie de Reims.

Production et coréalisation La Comédie – Centre dramatique national de Reims

Liens
La Comédie de Reims

Ce texte a été spécialement écrit pour les élèves de la promotion 2017-2019 de la Comédie de Reims.

Production et coréalisation La Comédie – Centre dramatique national de Reims

Mise en scène Rémy Barché

Lumière Didier Saint-Omer
Son Antoine Reibre
Vidéo Cyrille Molé
Régie Mohamed Rezki

Avec Alann Baillet, Anne-Mary Augustinov, Arthur Girard, Danaé Monnot, Léa Sarlet, Lucie Joulé, Joséphine Cantalejo, Valentin Paté, Max Unbekandt, Rosine Vokouma

Durée : 2h15
SAMEDI 16 NOVEMBRE À 20H30

Le vieux respire trop fort, il va faire une crise d’asthme, ou une attaque, je n’y connais rien en symptômes, je lui dis, ça vient d’où, ça ? le vieux tourne de l’œil, mais que d’un, l’autre est rivé à moi, c’est ça qu’il y avait dans le sac ? Son œil droit reste attaché à moi bêtement fixe, le sac, je dis, le sac dans votre bordel en bas, alors subitement il remet ses deux orbites en position de tir puis il articule, cé à nous, sans faire la liaison, cé à nous, je dis, qui ça nous ? il répète, métallique, cé à nous, non ce fric il n’est pas à vous, le vieux requinqué bizarrement vite a remonté ses lunettes sur l’arête de son nez, il a lâché son cache-cœur, il brandit son poing, la manche de la veste rose glisse le long d’un bras nu débile et flétri, je réalise, il est à poil là-dessous, et il hurle, qu’est-ce que tu fous chez moi, je me lève, je dis, je sais d’où ça vient vous vous êtes mis dans une merde vous n’avez pas idée, c’est toi la merde, il attrape une statuette, je n’ai pas le temps de voir si c’est de la pierre, du bois, de l’albâtre, du bronze, si c’est une danseuse, un chien ou une bergère, la statuette m’arrive dessus, je pare le coup avec mon bras, je n’ai rien senti, raté, mais le vieux remet ça, sors de chez moi salope, et ça se met à voler de partout, des lampes, des cendriers, des cadres, des bouquins, la canne, je bats en retraite, je traverse la salle à manger, l’entrée, et j’ouvre la porte.

Extrait de la première partie « Les vivants »
du roman en trois parties

Les vivants, Les morts, Les fantômes

Roman à paraître aux éditions Rivages Noir en février 2020

Mise en voix Noëlle Renaude

Avec Christophe Brault, Nicolas Maury

Durée : 2h