Saison : 2018-2019
Tout a commencé en bas de chez moi. La ville où j’habite accueillait le temps d’un week-end la crème des romanciers à succès. Des micros avaient été installés sur chaque place pour des lectures publiques, ou des entretiens. En marchant, je suis tombée sur un garçon syrien qui voulait prendre la parole. Il ne parlait ni français, ni anglais. J’ai tout de même compris qu’il voulait parler dans un micro. Il préparait sur son ordinateur ce qu’il voulait dire. Il venait de Syrie et c’était un moment de grand KO. Évidemment il n’a jamais eu le micro. Il ne comprenait pas pourquoi, et moi non plus. C’est le point de départ d’une amitié et d’une enquête rocambolesque : pendant deux ans je me suis acharnée à essayer de sauter par-dessus la barrière de la langue, pour enfin comprendre ce qu’il voulait nous dire ce jour-là.
avec Sonia Chiambretto, Rami Rkab
collaboration artistique Frédéric Hocké
Coproduction Le Premier Épisode, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la région Île-de-France.
Remerciements Ada Harb, Yoann Thommerel, Thierry Raynaud
Tout contre / contre tout
À partir de mots qui font l’actualité brûlante de chaque côté de l’océan,
des réalités, des visions, des vibrations
qui résonnent aussi fort mais s’entendent de manière distincte en France et au Québec,
trois binômes d’autrices et d’auteurs issus des deux rives de la grande flaque
vont monter au tréteau
se lover dans les phonèmes / écrire des coups de gueule
et fabriquer ensemble du verbe, du sens, de la fête.
avec du Québec : Marc-Antoine Cyr, Olivier Kemeid, Rebecca Déraspes
de la France : Marion Aubert, Nathalie Fillion, Nathanaël Frérot
musicien : Fred Costa
Soulevez l’opercule
Soulevez l’opercule est une série théâtrale, c’est une famille bordelaise, c’est une histoire de chair et de consommation. De plus en plus de jeunes filles nues apparaissent sur les écrans d’une maison bourgeoise, la mère avocate ne sait plus quoi défendre, le frère ainé ne dit rien, le père vend des œuvres et la fille cadette semble s’enfoncer sans fin dans l’adolescence. Quand un livreur et son scooter viennent livrer des plats asiatiques.
Qui consomme qui ? Dans quel but ? A quel prix ? Qui fixe le prix ? La mort ?
Mise en voix Philippe Cyr

A PARTÉ
mardi & mercredi à 19h
lundi, jeudi, vendredi & samedi 20h
relâche exceptionnelle mardi 2 avril
rencontre avec l’équipe artistique mercredi 3 avril
………
Nicole est de retour dans la région.
Elle refait sa vie avec son nouvel amant. Chat.
Mais Stéphane, son mari dont elle est séparée depuis quelques mois, voit en ce retour l’occasion de la reconquérir.
Qu’est-on prêt à faire pour conserver sa famille ?
………
A PARTÉ ouvre de manière assumée sur plusieurs niveaux de lecture.
Il renvoie à la convention théâtrale, selon laquelle un acteur feint de se parler à lui-même en éclairant le public sur ses motivations intérieures.
Il indique la pesanteur des silences et des non-dits.
Les personnages principaux vivent dans leurs enfermements.
Ils s’expriment sous forme de monologues.
Leurs histoires chassés-croisées se jouxtent jusqu’à l’interférence.
Plusieurs thèmes sont abordés.
Le principal est celui de la solitude.
La solitude découlant de la séparation impossible d’êtres qui s’aiment : une femme et un homme, un fils et sa mère, une mère et son enfant.
Je me propose de mettre en scène ce texte dans un espace sobre où la lumière impose la rêverie face à une réalité trop crue.
Françoise Dô
………
Nicole
(Extrait)
« Ce soir est le grand soir mais déjà je trouve qu’il me dévore la bouche de façon étrange.
J’essaye de suivre sa mécanique.
Son corps est tendu de désir.
Mon corps est inerte, impassible sous ses doigts, impassible sous ses lèvres.
Je ne comprends pas. Je me concentre. Je vais bien finir par ressentir quelque chose.
Je caresse quand il caresse, j’enlace quand il enlace. Je suis sa mécanique. »
Stéphane
(extrait)
« Nicole n’a pas été heureuse dès le départ comme une future maman aurait dû l’être.
Je désirais éperdument notre petit j’étais le plus heureux des hommes.
Ce jour-là Nicole est enceinte de trois mois.
Attend.
Trois mois et un jour pour pouvoir aller chez maman et lui annoncer la bonne nouvelle.
Mais ce jour-là, elle n’attend pas dans le salon comme maman demande à chaque fois. »
Texte lauréat du Programme Écritures de la Cité Internationale Des Arts de Paris
La pièce est publiée dans la collection Tapuscrit / Théâtre Ouvert
Production Bleus et Ardoise
Compagnie en résidence à Tropiques Atrium-Scène Nationale de Martinique
Coproduction Tropiques Atrium – Scène Nationale de Martinique
Avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique, la Collectivité Territoriale de Martinique, Cité Internationale des Arts de Paris, Théâtre de Vanves, l’ONDA, Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Remerciements à Paul Emond, Hassane Kassi Kouyaté, Stéphanie Loïk
Texte et mise en scène Françoise Dô
Avec Astrid Bayiha, Abdon Fortuné Koumbha
Création lumière Cyril Mulon
Création musicale Noss Dj
Carte TO | ||
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Plein tarif | 20€ | 14€ |
Tarif réduit | 14€ | 10€ |
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 8€ | |
Associations, groupesà partir de 6 personnes | 8€ | |
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 12€ |
Dominique Constanza & In Memoriam
DOMINIQUE CONSTANZA – Lecture
Avec Jean-René Lemoine
Dominique Constanza, comédienne et « doyen » de la Comédie- Française, s’est donné la mort à Etretat dans la nuit du 24 au 25 juin 2013. Dans ce récit en forme de Tombeau littéraire, Jean-René Lemoine revisite la palpitation de ses derniers instants.
«Elle n’a pas osé sauter. La nuit noire. Peur de se lancer dans le vide. Le roucoulement farouche de la mer. Des rumeurs lointaines. Des sanglots dans la poitrine. Obsessions. Souvenirs de terreurs enfantines. Les abandons. Elle redescend, fragile, s’agrippant aux rochers. Le froid lui glace la gorge. Elle n’arrive plus à respirer.»
IN MEMORIAM – Mise en espace
avec Nathalie Richard et Karine Pedurand
Dans «In memoriam», une mère fait resurgir, par la force du souvenir, sa fille morte le 12 janvier 2010 dans un gigantesque tremblement de terre. Elle parle à l’ensevelie, tente désespérément de la garder auprès d’elle, le plus longtemps possible.
«(…) En quelques secondes la ville s’était effondrée comme un château de cartes, en quelques secondes la ville fracassée avait sombré corps et biens, il ne restait plus qu’un vestige de ville, une carcasse de ville, et des monceaux de cadavres empilés, dans le silence époustouflant.»
In Memoriam est publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs
La fumée de cerisier
Alors qu’Anna, artiste peintre trentenaire écorchée par une rupture, se voit reprocher son mode de vie par sa mère Marie, elles ont la surprise de voir leur aïeule Valérie revenir d’entre les morts pour arbitrer leur conflit. Voici trois femmes qui vont débattre sous nos yeux et confronter leurs points de vue sur le mariage, cette fin vers laquelle tendent tous les contes de fées. Elles vont aussi beaucoup rêver : de robes blanches tachées de cerise, de manteau de fourrure et de maison hantée, de smokings et de Samuel Beckett.
Avec le soutien de Fabulamundi-Playwriting Europe, du programme Culture de l’Union Européenne
traduction Benoît Meunier
par Maëlle Dequiedt
avec Anne Benoît, Bénedicte Cerutti, Blanche Ripoche
Qui croire
Qu’on le veuille ou non, la religion innerve notre quotidien. On peut décider de dédaigner les pieux.ses, quel.le.s qu’il.elle.s soient, au nom de la fierté qu’inspire la laïcité à la française. On peut aussi ressentir les profonds dysfonctionnements qu’elle provoque et la schizophrénie qu’elle appelle de nous : nous vivons encore selon un calendrier ritualisé par les fêtes chrétiennes – tout en exigeant, pour certain.e.s, la complète neutralité vis-à-vis des religions. Nous sommes pris.e.s entre l’intransigeance et la tradition, la rigueur et le libre-arbitre. Nous sommes, à juste titre, fier.e.s que notre état soit laïc, mais nous confondons l’état et la société. Peut-on vraiment débarrasser nos existences du religieux ?
Nous avons reçu en héritage les écritures, nous doutons de leur sacralité. Nous les recevons avec la même curiosité qu’une œuvre littéraire ; pourtant, ces textes portent quelque chose de puissamment prescripteur. Quels sont les principes qui, peuvent guider un comportement, que l’on soit athée, anticlérical, ou religieux ? Quelles sont les contradictions profondes qui nous habitent quant à cette entité nommée Dieu ? Comment notre existence peut-elle être, sans que nous en ayons pleinement conscience, déterminée par des valeurs intériorisées depuis l’enfance ?
Représenter le fait religieux au théâtre conduit, inévitablement, à questionner la foi et la crédulité. Qu’est-ce qui pousse à croire, selon quels critères accorder notre confiance à l’une ou l’autre des vérités connues ? Nous avons à cœur de construire un protocole théâtral – dans le son, le jeu, la lumière et l’écriture – qui joue absolument le jeu de la fiction sans rien cacher de notre volonté de croire : quand nous croyons à la fiction, y a-t-il quelque chose en nous qui décide de croire ?
Guillaume Poix
Production la Comédie de Reims-CDN
Coproduction la Comédie de Béthune-CDN
Avec le soutien de Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Ronce-Rose
Ronce-Rose a 8 ans et confie tous les jours ses secrets dans un petit carnet soigneusement cadenassé. Elle vit avec Mâchefer, son probable père qui, avec son compère Bruce et son révolver à eau, s’occupent des banques, des stations-services et des bijouteries sur un large secteur. Ils se déplacent avec une voiture de fonction qui change tout le temps et Ronce-Rose ferme bien à clé derrière eux. Mais cette fois, leur retour se fait attendre… La fillette va mettre le pied dehors, flécher son chemin pour ne pas se perdre, croiser une voisine, la sorcière Scorbella, un unijambiste, des mésanges volant en escadrille…
Il m’est arrivé ce matin-là un petit miracle que je n’attendais plus. C’était un roman. Son titre déjà, à lui seul un bonbon poivré, m’avait saisi : « Ronce-Rose ». (…) Ce matin-là cependant je ne me suis pas levé pour autant, et pas même après avoir dévoré la 140 et dernière page, celle où Ronce-Rose comprend que Mâchefer ne va plus tarder à rentrer et que ce qu’elle a de mieux à faire, c’est de l’ attendre chez elle, de l’attendre sur sa chaise et sans bouger. J’ai donc fait comme elle, un long moment, afin de me remettre de cette lecture en apnée où tout avait basculé en moi, et ne me suis levé qu’après avoir pris cette décision de donner à entendre et à voir l’odyssée de cette gamine qui a pour nom Ronce-Rose.
J. Jouanneau
Production L’Eldorado, le Théâtre du Nord, Le Théâtre de Lorient
Avec le soutien de la DRAC Bretagne et du Conseil Départemental du Morbihan
Création au Théâtre du Nord le 7 novembre 2018
Le roman est édité aux éditions de Minuit
mise en scène Joël Jouanneau
lumières Thomas Cottereau
avec Anne Caillère
Imposture posthume
Il me reste, au maximum, 50-60 ans à vivre.
Qui peut dire si, à l’heure de mon agonie, l’aide-soignant qui m’accompagnera avec bienveillance vers l’au-delà sera un être humain ?
Et si c’est un robot, prononcera-t-il les derniers mots de réconfort en sachant qu’il ne sait pas ce qu’est la mort, comme nous tous ?
Aura-t-il appris à générer de jolis poèmes inédits à partir des mots « Joël » « sommeil » « voyage » et « inconnu » ?
Ou alors, aura-t-il développé, de par sa nature non biologique, une compréhension du non-être beaucoup plus complète, voire concrète, que nous autres ?
Imposture posthume est une variation sur le motif du manuscrit trouvé.
Ainsi, à la toute fin du 21e siècle, peu avant ma mort tardive, je me souviens de quelques événements. Alors, pour la dernière fois, j’écris. Mais à la main, et sur un morceau de plastique.
Dans un futur encore plus lointain, où l’humanité a profité d’un effondrement technologique pour repartir sur des bases un peu différentes, un expert du passé (vraisemblablement télépathe mais pas forcément bien renseigné) tente de me « réanimer » par un procédé d’apparition pas très au point.
J.M.
Imposture posthume, sera créé le 26 mars 2019, à l’Arsenic – Centre d’art scénique contemporain – Lausanne, dans le Programme Commun.
Production SNAUT
Coproduction Arsenic – Centre d’art scénique contemporain, Lausanne / Théâtre Saint-Gervais, Genève / Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes
Avec les soutiens de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle, de la Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Loterie Romande, Pour-cent culturel Migros, SSA – bourse pour les compositeurs de musique de scène, Fondation Leenaards
Diffusion et accompagnement : Delphine Prouteau – Infilignes
Texte, jeu : Joël Maillard
Coopération artistique : Nicole Genovese
Son : Charlie Bernath et Louis Jucker
Diffusion et accompagnement : Delphine Prouteau – Infilignes
Danse d’atomes d’or
« Je marche dans la lumière du soir. Non. Pas tout à fait. Ce n’est pas tout à fait la lumière du soir. Je marche dans le champ, j’enfonce mes chaussures dans la glèbe et, engourdi par le froid et la tristesse qui commence à me saouler la gueule, je me souviens du miracle de ton corps. »
Tout commence par un coup de foudre. Chez des amis, O. rencontre Loren, une acrobate fougueuse et libre aux cheveux couleur seigle. Ils s’éprennent, s’étreignent et réinventent avec éclat l’histoire d’Orphée et d’Eurydice dans la grande ville qui leur ouvre les bras. Mais Loren disparaît, sans un mot. Inconsolable, têtu, O. la cherche jusqu’à Tombelaine en Normandie. Là, il apprendra pourquoi la jeune fille si solaire a dû partir sans laisser d’adresse.
Danse d’atomes d’or est publié aux éditions Alma Éditeur
avec Émilie Flamant et Olivier Liron