Veiller sur le sommeil des villes

Du 10 au 13 mars

A la fin d’un été, Louis part faire un voyage en solitaire d’un mois dans un Pas-de-Calais désert et fantomatique, et se met à écrire des pages et des pages. Cinq ans plus tard, ses feuillets de voyage viennent d’être publiés et il est reçu à la radio pour un entretien exclusif mené par Mathilde, une étrange intervieweuse. Perdu, ou éperdu sous ce coup de projecteur, les temporalités se mêlent, passant de l’interview radio pas sur la même «longueur d’onde» aux souvenirs oniriques d’un voyage déroutant.

Tirée d’une « histoire vraie », Veiller sur le sommeil des villes est une comédie qui raconte la traversée initiatique, mélancolique et drôle de ce Louis, double exagéré de l’auteur, dont le voyage vient former une question essentielle : à quoi sert d’écrire ?

EXTRAIT

MATHILDE. – Louis Albertosi, on peut lire dans votre livre, je vous cite : « mes journées sont remplies d’un mal envahissant, l’ennui des autres qui peuple les rues et les ravage. Les rues sont grises. Grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises, grises… ».
Ça continue sur deux pages.
Depuis quelques années, on entend beaucoup de gens, des citadins justement, rêver de campagne, rêver de quitter les métropoles, les villes. Mais Louis Albertosi, y est-on vraiment malheureux dans les villes ?
LOUIS. – Euh non je ne crois pas. Pour moi la responsable du climat morose de mon voyage, c’était la situation, pas la ville en tant que telle. C’était un moment de crise – il faudrait y retourner aujourd’hui pour comparer. Les villes ont peut-être été plus meurtries. Ou alors, disons que c’était plus visible. Je veux dire, une grande place déserte en plein centre, c’est remarquable. Un village désert, c’est habituel.
 
NOTE D’INTENTION

« Le voyage dont parle le texte est authentique, fait en septembre 2020 dans le cadre des Croquis de voyage de l’Ecole du Nord (école professionnelle supérieure d’art dramatique de Lille), imaginés par Cécile Garcia Fogel. Je m’étais donné un rôle à tenir pour ma traversée du Pas-de-Calais, celui de l’ange Damiel, écrit par Peter Handke et tenu par l’acteur Bruno Ganz dans les Ailes du désir (1987), le film de Wim Wenders. Il s’agissait de veiller, d’aider les habitants des villes que j’allais parcourir. Le voyage a finalement décidé que je veille sur leur absence, que je veille sur les villes comme endormies. Mon voyage, comme tous les voyages, a pris un chemin imprévu. Moi qui pensais, dans une désuète perspective romantique, jouer un ange qui aide le monde qui en a besoin, je me suis retrouvé, dans la solitude et la perdition d’alors, réduit à un ange qui a besoin de toute l’aide du monde. Ce renversement, sinon cet échec, a été le point de départ de mon écriture, pendant le voyage même. A ce moment-là, écrire était un combat, paradoxal, contre la solitude. » – Louis Albertosi

TOURNÉE 
CRÉATION le 10 mars à Théâtre Ouvert, Centre National des Dramaturgies Contemporaines
du 18 au 28 mars – Théâtre Nanterre Amandiers

PRODUCTION DÉLÉGUÉE Nanterre-Amandiers – centre dramatique national
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
REMERCIEMENTS Cécile Garcia Fogel, Ecole du Nord, Lucie Pollet, Emmanuel Oriol et le conservatoire Georges Bizet du 20e arrondissement de Paris

Texte et mise en scène Louis Albertosi
Avec Mathilde Auneveux, Louis Albertosi et un·e pianiste
Collaboration artistique Nicolas Girard-Michelotti
Création son et montage vidéo Mathieu Ducarre
Création lumières Marine Flores
Scénographie Léa Tilliet
Costumes Marianne Delfau

À partir de 14 ans

MAR, MER À 19H30
JEU, VEN À 20H30

Durée : 1h25
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 20€ 14€
Tarif réduit 14€ 10€
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 8€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 8€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 12€