Jeudi 1er juin à 20h

La Compagnie Les Grandes Marées a passé quatre commandes aux autrices Claire Barrabès, Penda Diouf, Marilyn Mattei, et Julie Ménard pour quatre formes courtes théâtrales qui interrogent le territoire, et destinées à se jouer in-situ. Deux de ces textes sont présentés à Théâtre Ouvert dans le cadre du festival ZOOM #8.

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EN BOUT DE COURSE (pièce pour un bus), de Penda Diouf
Durée : 50 minutes

C’est le premier jour de Sylvain dans l’entreprise de voyage en cars VVV « Les Voyageurs qui Veillent au Vivant ». Il est heureux d’avoir été recruté par cette boîte car il aime la nature. C’est son premier jour et il est prêt à faire preuve de professionnalisme, quelles que soient les conditions, pour que le voyage se passe bien. Mais le voyage commence très mal, et Sylvain se retrouve bien seul pour gérer nombre d’imprévus sur le trajet dont un chauffeur de bus dépressif. L’arrivée d’un nuage toxique, le prévenant d’un danger climatique imminent, l’obligera à prendre une décision, à repenser sa vie et sa place dans ce bus.

En Bout de Course est un road trip théâtral qui explore la question climatique par le prisme du tourisme de masse. Entre voyage réel et voyage intérieur, nous remontons le temps, l’époque où les nuages étaient encore blancs et calmes.

Le conducteur Il vacille. Putain, je me sens pas bien là.
Sylvain Attends attends, ça va? Tu vas pas faire un malaise?
Le conducteur C’est les somnifères…
Sylvain Quoi? Comment ça les somnifères?
Le conducteur J’arrive pas à dormir. Et il fait froid dans le car la nuit.
Sylvain Mais attends, t’es pas en état de conduire là ?!
Le conducteur Je vais m’allonger là. Juste quelques minutes. Fermer un peu les yeux. Et après on y va. Il se choisit une place, sort son sac de couchage et s’endort. Il peut même mettre sa tête sur l’épaule de.u voisin.e.
Sylvain Mais attends, tu vas où là? Tu peux pas me lâcher. On est ensemble. Un binôme. Une famille.
Le conducteur T’en fais pas. Je reviens. Il faut juste que je fasse un somme.
Sylvain (à lui-même, peut-être entendu à la radio) Moi qui croyais à un taf tranquille. Tu fais de la route, tu rencontres des gens sympas. Les paysages, la nature… Mon cul. On a un chauffeur dépressif, une demi-heure de retard. Il souffle.

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THE RABBIT HOLE (pièce pour un lieu reculé), de Marilyn Mattei
Durée : 50 minutes

Dans un lieu secret appelé « La Citadelle » se retrouve une communauté de citoyen·nes, dont les membres se sont rencontrés dans le jeu vidéo « Castel Warrior ». Iels sont tou·tes animé·es par une même volonté : lutter contre une disparition programmée orchestrée par « l’élite ». Charles, leader de cette société, entreprend un grand projet national, « La grande sortie » : celui de renverser l’État français. Mais l’un des leur, maillon essentiel à la réussite du projet, ne donne plus de nouvelles depuis deux mois. S’installe alors le doute et la suspicion : Est-il vraiment un des leurs ou un infiltré ? Si c’est le cas, est-il le seul ? Qui croire ?

The Rabbit Hole est une plongée par la farce dans la pensée complotiste du grand remplacement, où le seul ressort qui anime les individus qui la compose est le doute, la peur, la suspicion dans l’altérité, qui change de cible dès qu’une occasion se présente. S’inspirant de la culture populaire (Matrix, Kaamelot, Les Monty Python, Alice au Pays des Merveilles), et de l’histoire de France, nos protagonistes basculent peu à peu dans l’univers du Moyen Âge, racine historique de l’idéologie d’une submersion par l’étranger·ère, jusqu’à remplacer notre temps d’aujourd’hui, retournant contre elleux l’instrumentalisation qu’iels font de l’Histoire.

CHARLINE- Notre société est en danger et risque d’être mise à nue
CHARLES- Nous sommes introuvables Charline
CHARLINE- Et notre projet tant attendu de la « Grande sortie « ne pourra jamais voir le jour
CHARLES- La « Grande sortie » verra le jour
CHARLINE- Pas si les cravatés découvrent notre existence
CHARLES- Un secret est un secret Charline
CHARLINE- Un secret n’en est plus un si on se met à claquer de la langue
CHARLES- Qui te parles d’en parler ?
CHARLINE- C’est une agression Charles ?
CHARLES- Une interrogation Charline
CHARLINE- Ma bouche a moi est cousu
CHARLES- Qui a parlé de notre citadelle aux endormis ?

REVUE DE PRESSE

Zone critique : « Au fond, en déplaçant le théâtre hors de la salle de spectacle, ces textes interrogent le lieu en lui-même : sa fonction, sa possibilité, ce qu’il représente et s’il est possible ou non de le transformer – changer la course, dérailler. En ancrant ses textes dans un territoire, le projet met celui-ci en question : comment penser le hors-lieu ? Que se passe-t-il hors-champ, ailleurs ? Peut-on quitter le lieu, vers les chemins de traverse du nuage, ou le « dehors » dont parlent les membres de la Citadelle ? Qu’adviendra-t-il alors ? S’étouffer, ou s’envoler. Au public de choisir son camp. Un très beau projet étonnant à suivre dans toute la France – hors les murs. »

PRODUCTION Compagnie Les Grandes Marées
AVEC L’AIDE la DRAC Normandie dans le cadre de Jumelages (2021, 2022) ; le département de la Manche ; le collège Le Castillon de Les Pieux ; la Mairie des Pieux
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la Région Ile-de-France ; ville de Caen – la Mer et le département du Calvados dans le cadre des résidences du Studio 24, Caen ; Le Forum – Théâtre de Falaise ; C³ – Le Cube, Centre Culturel de la Communauté de Communes Coeur de Nacre ; La Cidrerie, Beuzeville ; L’Archipel – Scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire », Granville ; La Renaissance – Mondeville ; La Halle Ô Grains, Bayeux
AVEC LE SOUTIEN ARTISTIQUE DE l’ESCA – Ecole Supérieure de Comédien·nes par l’Alternance, Asnières ; le Centre Culturel de Les Pieux ; La Nuée dans le cadre du dispositif Pépinière d’artistes de la DRAC Normandie à l’OMAC-Livarot
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Les Fours à Chaux du Rey, Regnéville-sur-Mer
La compagnie Les Grandes Marées est conventionnée par DRAC Normandie depuis janvier 2023

Textes Penda Diouf, Marilyn Mattei
Mise en lecture Pierre Cuq
Avec Victor Assié, Baptiste Dupuy, Bastien Fontaine-Oberto, Maud Roulet

Durée : 1h40
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival Michel Vinaver, il va sans dire

Lecture d’extraits choisis de Écrits sur le théâtre

Samedi 25 juin à 15h

Lecture d’extraits choisis de Écrits sur le théâtre

Avec Nicolas Doutey, Dominique Valadié
L’Arche Éditeur

Lorsqu’à la fin de l’été 1954, pour la revue Théâtre Populaire, il fait le compte rendu d’Hamlet mis en scène par Gabriel Monnet et joué par des comédien·ne·s amateur·rice·s à Annecy, Vinaver ignore qu’il va cesser d’être romancier et devenir écrivain de théâtre.

L’année précédente, en 53, à la suite d’une petite annonce de demande d’emploi qu’il a passée dans le Herald Tribune, il a accepté un poste de cadre-stagiaire dans la filiale française d’une entreprise multinationale, dont le transfert s’effectuait de Paris à Annecy. Il vit au bord du lac, dans une maison achetée par son grand-père en 1920 à son arrivée de Russie. Il a 27 ans, a publié quelques essais dans des revues et deux romans chez Gallimard. L’année suivante, en 55, il « découvre » Ubu mis en scène par Monnet, toujours dans le cadre du stage national d’art dramatique amateur, et note les réflexions que lui suggère le spectacle dans un article qu’il envoie aux Temps Modernes et qui n’est pas publié. À la fin de l’été, à la demande de Monnet — mais c’est Georges Planchon qui la créera à l’automne 56 — il écrit sa première pièce, Aujourd’hui, qui deviendra Les Coréens. C’est donc dans le même temps que débutent pour lui à la fois l’écriture théâtrale et la réflexion sur le théâtre. 

Publié au début des années quatre-vingt par les éditions de l’Aire, Écrire sur le théâtre est depuis longtemps épuisé. Le présent ouvrage est une réédition de L’Arche. Le premier volume comprend des textes et des entretiens qui s’échelonnent entre 1954 et 1980. Le second volume réunit des textes couvrant les années 1982 à 1998.

 

ENTRÉE LIBRE SUR RÉSERVATION
Billetterie en ligne | 01 42 55 74 40 | resa@theatreouvert.com

Durée : (estimée) 1h15
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif Entrée libre
Tarif réduit Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
Associations, groupesà partir de 6 personnes
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)