Samedi 3 juin à 18h

Carré Bleu, c’est un monologue, une jeune femme traverse un choc : la perte d’une sœur.

Qu’est-ce qu’on perd quand on perd sa sœur aînée ? Sa voix, ce qu’elle savait de nous et qu’on ignorera toujours, son corps ? Et qu’est-ce qui reste ? Sa présence, la surprise de sentir qu’elle est là, encore, la confiance que ça donne de se sentir sœur ?

Carré Bleu, c’est l’histoire de deux sœurs, de leur relation, de ce lien, la sororité.
Carré Bleu tente de saisir ce que la mort fait au corps, au regard et à l’imaginaire.

On découvre cette jeune femme juste après la mort de sa sœur, au cœur du choc.
Elle tente de saisir, de comprendre : qu’est-ce qui s’est passé ? Quand est-ce que tout a basculé ?
On entre avec elle dans le détail. Les détails crus de la chambre d’hôpital, du blanc, du bip, du plastique et d’un souffle amplifié ; les détails précis de l’enfance, une brindille qui touche un fil électrique, une tête qui passe par la fenêtre pendant que la voiture roule, un rire qui éclate face à un silence trop fort.
On partage le sensible, on partage le silence et le vide autant que le bruit et les excès que la mort impose. On entre en porosité avec ce corps à la fois saturé et vidé.
Le corps de cette jeune femme, en l’occurrence moi, tend les mains vers le ciel pour finir par affirmer que c’est encore possible d’apprendre de nos morts, de se laisser traverser par eux, de continuer encore la rencontre.

Une seule question finalement : comment on fait son deuil ?

« Je n’arrive pas à quitter cette maison, sa chambre dans cette maison, la chambre bleue.

Elle est morte et j’oublie, déjà c’est le passé qui revient comme si elle était déjà morte depuis longtemps.

Vite les souvenirs.

Elle, j’oublie. Et pourtant je sens le vide dans mon dos. Mon dos est vide de ses paumes de mains qui prennent mes omoplates. Mon dos est vide parce que quand elle me serrait contre elle, ses doigts dans mon dos ils se tenaient vers le ciel. C’est parce qu’elle me croyait qu’elle pouvait me tenir comme ça, comme pour vérifier ce qu’elle avait toujours vu sur mon visage. Ses doigts à la verticale dans mon dos c’était pour pouvoir me voir.

Elle est morte.

Je ne sais même plus si c’était un mercredi ou un jeudi. Non –

C’était dans la nuit du dimanche au lundi. Elle n’a pas pu mourir si vite.

Ses mains verticales dans mon dos c’était m’offrir.

C’est comme mettre les paumes des mains vers le ciel et sourire.

Qui fait ça ? »

©Clara Arnoux
SOUTIEN Nouveau Gare au Théâtre

Texte, mise en voix et jeu Émilie Lacoste
Collaboration artistique Pierre Louis-Calixte de la Comédie Française

À partir de 12 ans

Durée : 1h15
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival Festival ZOOM#8

Je vis dans une maison qui n’existe pas

Mardi 30 & mercredi 31 mai à 20h

Nikki vit dans une maison qui n’existe pas. Dans la maison qui n’existe pas il y ‘a : Madame Monstre, Les Tout Petits, et Nuage le nuage. Il n’y a pas longtemps Nikki est rentrée dans une grande colère et elle cherche à présent ce qu’elle a perdu : son calme. Nikki doit retrouver son calme et pour ça elle a besoin de Madame Monstre, des Tout Petits et de Nuage le nuage. Sans ça elle ne pourra pas quitter la maison qui n’existe pas et rentrer chez elle… 

Je vis dans une maison qui n’existe pas est un texte entre naïveté d’un conte enfantin et brutalité pragmatique d’une prose directe et crue.

La pièce tisse le portrait de la psyché d’une personne souffrant de troubles dissociatifs de la personnalité et de problèmes de gestion de la colère. Elle ouvre une fenêtre sur la gestion des traumas d’enfance, l’inertie du système psychiatrique et la nécessité de fragmenter sa personnalité pour survivre à un monde où les personnes neuroatypiques se sentent exclu.e.s, indapté.e.s et irrécupérables.

REVUE DE PRESSE

Toute la culture : « Le texte, le jeu, la direction sont tous politiques et urgents. Je vis dans une maison qui n’existe pas rappelle un fait : la normalité est une construction et pourtant ce fait est sans cesse piétiné. Laurène Marx manifeste sans hausser le ton, de sa présence totale, contre “l’immense pression que subissent les gens qui ne sont pas conformes”. »

Artsmouvants.com : « L’écriture a d’exceptionnel cette approche qui toujours touche au vrai. Le maquillage, l’habit de scène ou même le nom d’emprunt fictionnel ne suffisent pas, l’intime surgit, sans fard, sans costume, d’une pudeur qui ne triche pas. Au-delà de la sincérité, la puissance de l’écriture se mêle à l’évidence du plateau. Laurène Marx capte l’attention d’une aura manifeste et d’une présence lumineuse qu’impose son authenticité. Elle aborde la détresse psychologique de l’être qui ne trouve sa place qu’en son for intérieur pourtant bousculé. De cette intranquillité jaillit une écriture à vif, faite d’injonctions qui transforme le monologue en un dialogue ouvert vers le public. Intense et fulgurante Laurène Marx suspend l’instant, le trouble et confirme la puissance sensible d’un style aussi personnel que déflagrateur. »

Je vis dans une maison qui n'existe pas / Laurène Marx © Christophe Raynaud de LageJe vis dans une maison qui n'existe pas / Laurène Marx © Christophe Raynaud de LageJe vis dans une maison qui n'existe pas / Laurène Marx © Christophe Raynaud de Lage

PRODUCTION THÉÂTRE OUVERT – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la Région Ile de France, Compagnie Je t’accapare
COPRODUCTION BAIN PUBLIC – Saint Nazaire
PRODUCTION ÉXECUTIVE EMILIE GHAFOORIAN – FAB
©Christophe Raynaud de Lage 

Texte Laurène Marx
Mise en espace Laurène Marx, Fanny Sintès
Avec Laurène Marx, Fanny Sintès
Création sonore Nils Rougé 

Durée : (estimée) 1h
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival Festival ZOOM#8

Information préoccupante

Samedi 27 mai à 18h

Quartiers Libres récits de Guillaume Cayet
Ce texte s’inscrit dans Quartiers Libres, projet d’enquête théâtrale menée auprès des travailleur·se·s. C’est la possibilité́ de parler d’une ville, de sa périphérie, des différences sociales et politiques que le travail fabrique. Quartiers Libres est une constellation en devenir de textes écrits par Guillaume Cayet qui, dans la proximité́ d’une lecture à voix haute, parviennent à donner corps aux travailleur·se·s invisibilisé·e·s.

Quartiers Libres #3. Enquête sur les travailleur·se·s du corps enseignant 
Entretiens réalisés par Guillaume Cayet et Julia Vidit avec le concours d’enseignant·e·s en fonction et retraité·e·s, d’AESH, de psychologues scolaires, de proviseurs et proviseures adjoint·e·s en lycée, de CPE, d’assistantes sociales à l’Education Nationale, de SUD Education Lorraine, de formateur·trice·s à l’INSPE Lorraine et d’agent·e·s du Rectorat de l’Académie Nancy-Metz.

Dans Information préoccupante, il y est question d’une baleine. D’une femme rentrée dans une baleine le long d’une plage près du Mont-Saint-Michel lors d’un voyage scolaire. Cette femme est enseignante. Et dans cette baleine, il est question d’ossements. De ce qui a conduit cette femme à cet endroit précis. Elle semble reconstituer son année passée :  le travail, l’administration, la disparition d’Eva, les parents d’élève, ses collègues, ses élèves. Reconstituer pour quoi ? Comprendre son geste ? Mais quel geste ? 

« En arrivant au lycée
À la radio
Un matin
On dit encore une fois que tu abuses
Parce que l’une des tiennes s’est permise de se plaindre à heure de grande écoute

Alors que vous êtes en CDI plus plus

Prof
égale
Privilégiée
égale
Fonctionnaire
égale
Nanti
semble équationner l’auditeur 

On dit l’une des tiennes
Parce que vous formez un corps 

Le corps enseignant »

Texte Guillaume Cayet
Mise en voix et jeu Julia Vidit

Durée : 55 m
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival Festival ZOOM#8

Drame bourgeois

Mardi 23 mai à 20h

C’est Louis et L.
C’est deux solitudes.
C’est deux itinéraires, deux errances entre deux saisons, entre deux villes, entre deux histoires. 
Ils pourraient s’aimer, mais ils ne se connaissent pas. 
Et déjà ils se séparent.

L. – On aurait 
Qui aurait proposé?
On aurait pris un café 
LOUIS – Rue des Saints Pères. 
Je ne sais pas
Qui a proposé 
L. – Je ne prends jamais les initiatives. 
Vous me l’auriez reproché
Je n’envoie pas les messages je n’en vois pas l’intérêt
Je ne me fais pas désirer je me fais peur 
C’est pour ça que je fuis les responsabilités, les prises de partis, les prises de décisions, les prises 
Je fuis comme l’eau. Sinon je court-circuite.

REMERCIEMENTS David Clavel, Eva Lallier Juan, Claire Lasne-Darcueil, Grégory Gabriel, Grégoire Leprince-Ringuet, Barbara Métais-Chastanier 

🔺 COMPLET : Inscrivez-vous sur la liste d’attente
accueil@theatreouvert.com | 01 42 55 55 50

Texte et mise en espace Padrig Vion 
Avec Louis Battistelli, Lomane de Dietrich

Durée : 1h30
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Festival Festival ZOOM#8

Conversation entre Jean ordinaires

Vendredi 2 & samedi 3 juin à 20h

Jean-François et Jean-Claude se connaissent depuis 18 ans. Depuis leur début, l’un joue le rôle tantôt du metteur-en-scène, tantôt du souffleur, l’autre joue le rôle de l’acteur. Aujourd’hui le projet est de les mettre face-à-face, tête-bêche, cul et chemise sur un plateau parce que le moment est venu de voir comment ça tonne deux JEAN ordinaires qui se baladent de répliques en répliques en bord de mer, en front de scène.

Jean- Claude Pouliquen a commencé le théâtre en amateur avec Madeleine Louarn, avant de devenir comédien professionnel au sein de l’Atelier Catalyse qu’elle dirige depuis trente ans. Il est le membre le plus ancien et un des piliers de cette entreprise unique en son genre consistant à faire du théâtre avec des personnes en situation de handicap mental.

La pièce interroge la nécessité du jeu et de l’autre et en cela éclaire l’amitié entre ces “Jean”. Posant la question de la “normalité”, l’autrice livre un texte mosaïque monté par Jean- François Auguste façon Rubik’s Cube pour mieux “comprendre le mécanisme interne d’un monde où les vérités colorées sont toujours en mouvement…” Si François et Claude sont des Jean comme tous les gens, leur spectacle est loin d’être ordinaire.

NOTE D’INTENTION

« Dans notre monde inachevé, on trouve des JEAN. Des Jean-François Auguste, des Jean-Claude Pouliquen, des Jean-Sébastien Bach, des Jean foutre, des Jean Siberg, des Jean-Luc Godard, des Jean-Philippe Smet, des Jean-René Lemoine, des Jean-Baptiste Poquelin, des gros Jean comme devant, des Jean-Charles de Castelbajac, des Jean Jaurès, des Jean Dubuffet… et Jean passe.

Dans notre monde Rubik’s cube on aperçoit des carrés vides, des portes d’entrée et de sortie, on regarde la réalité au sérieux, on l’expérimente, on tente de ne pas s’aplatir devant elle, et on ne dit pas « c’est normal ».

Parce que, franchement, qu’est-ce que la normalité ? Une place de choix dans une étude statistique ? Une « chose » quantitative et objectivable ? Une adaptation réussie ? Une injonction sociétale ? Une efficacité au bonheur ? Une facilité évidente à accepter les règles du jeu ? Une aptitude à garder une humeur égale ? Mens sana in corpore sano? Un gout prononcé pour les idéologies dominantes ? Une dissimulation efficace de ce qui dépasse, de ce qui pousse de travers, de ce qui s’en va battre la campagne ? Un espace commun vers lequel tendre ? Un vœu triste et gris ? Un réconfort sucré-marshmallow-Barbe-à-Papa ? Une confusion héréditaire ? Une pauvreté d’esprit, plus précisément, un manque d’imagination ? Un mensonge répété à l’envie, à n’en plus finir, à n’en plus pouvoir ? Une carabistouille ? Un bobard ? Des balivernes ? Des  sornettes ? Des fadaises ? Une niaiserie ? Une insulte ? Une calamité ? La Hess, miskine, elle n’existe pas ! » – Laetitia Ajanohun

TOURNÉE

Comédie de Caen CDN de Normandie du 2 au 5 mai 2023
Centre national de la création adaptée de Morlaix les 16 et 17 mai 2023

Photos © Christophe Raynaud de Lage 

©Jérôme Gorin
PRODUCTION For Happy People & co
COPRODUCTION Comédie de Caen CDN de Normandie, CNCA de Morlaix
La compagnie For Happy People & co est soutenue par la Drac Île de France au titre du conventionnement et par la Région Île de France au titre de la PAC.

Texte Laëtitia Ajanohun
Mise en scène, scénographie Jean-François Auguste
Avec Jean-Claude Pouliquen, Jean-François Auguste
Création lumière Nicolas Bordes
Création sonore Antoine Quoniam
Collaboration artistique Morgane Bourhis

Durée : 1h10
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€

CITY STADE

Vendredi 24 février à 20h

Comment fait-on, lorsqu’on est pas des adultes mais qu’on ne nous laisse plus vraiment être des enfants ? Comment vit-on avec nos fantômes et ceux des gens qu’on aime ?

Dans la bande, il y a Ibtissem, Solal, Elie, Maï-Ly, Moïra, Tarek, Emeka, Léon et Oscar. CITY STADE est le récit de leur ultime soirée d’adolescent·e·s dans le parc de la Ville, durant laquelle les langues se délient, les liens se resserrent, les fantômes transparaissent et les limites sont repoussées, jusqu’à l’extrême.

OSCAR              y’avait des putain de promos
LÉON                 p’tain d’promos
OSCAR              on a pris des Monster Munch
LÉON                 Monster Munch ketchup
OSCAR              ouais goût ketchup et de l’Iced Tea pour Moïra
LÉON                 Iced Tea pêche
EMEKA              elle est où ma monnaie ?
OSCAR              non mais mec y’avait des putain de promos genre
LÉON                 p’tain d’économies
OSCAR              donc on a pris un peu plus
LÉON                 un tout p’tit peu plus
EMEKA              et ?
OSCAR              y’a pas de monnaie
LÉON                 pas d’monnaie du tout

« Lire, s’interroger, réécrire, lire, réfléchir, lire, relire, couper, relire, faire entendre, déplacer, réécrire encore, relire. C’est la dynamique entreprise de ces deux semaines d’EPAT (École Pratique des Auteur.ice.s de Théâtre) sur le texte CITY STADE de Sarah Hassenforder. Un espace dégagé de tout enjeu de production, un moment privilégié dans le parcours d’une autrice et d’un texte pour s’interroger collectivement sur un projet d’écriture.

Où se loge la douleur lorsqu’on en parle pas ? Comment gérer l’absence, le manque quand on est plus un enfant, mais pas tout a fait un adulte ? Notre envie pour cette mise en voix est de faire entendre le temps d’une fête dans un parc, la pulsion de vie et de destruction d’une bande en quête de sens.  » – Pierre Cuq

©DR
PRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la Région Île-de-France dans le cadre de l’ÉPAT

Texte Sarah Hassenforder
Théâtre Ouvert éditions | TAPUSCRIT
Mise en voix Pierre Cuq

Avec Jasmine Cano, Maxime Crochard, Baptiste Dupuy, Salim-Éric Abdeljalil, Bastien Fontaine-Oberto, Alice Kudlak, Anthony Martine, Noémie Moncel, Arthur Rémi 

À partir de 12 ans

Durée : (estimée) 1h15
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€

Sortir de la nuit

Mardi 14 et mercredi 15 février à 20h

La lisière d’une forêt, la nuit. Selim se rend sur son lieu de drague préféré. Parmi les corps nus, il découvre Max, un jeune homme traumatisé. Il le ramène dans la communauté avec laquelle il vit, pour lui donner à boire. Il lui présente Willi·e et Lila, deux membres de cette communauté LGBTQIA+, fondée par les évadé·e·s d’une Clinique pratiquant des thérapies de conversion.
Mais qui est Max ? Est-il l’un des leurs ? Est-il l’un de leurs anciens tortionnaires ? Est-il un espion de la Clinique ? Plus les heures passent à ses côtés, plus la peur les gagne. Autour d’elles·eux, la forêt s’anime progressivement, envahie par les voix de leurs vies d’avant, par leurs colères… mais aussi par leurs désirs, par leurs corps et leurs métamorphoses.

EXTRAIT

« Ici, au creux de ce foyer que nous avons construit pendant des années, nous nous sommes donnés une règle, une seule : nous serons, pour le reste de nos vies, des personnes fortes et flamboyantes. Une force infinie qu’ils n’auront jamais. Qu’ils ne comprendront jamais. Ce ne sont pas les liens du sang qui nous unissent. Ce ne sont pas les liens de leur famille. Nous ne jouons pas à cette mascarade. Nous n’y croyons plus. Nous, nous avons une famille. Pas de papa, pas de maman. Nous sommes des malfrats en smokey eyes. Nous sommes des monstres maudits et flamboyants qui forment une grande, très grande famille qui s’étend par-delà la lisière. Nous sommes une famille faite d’amants et d’amantes aux poitrines ouvertes. Une famille forgée par la violence du monde. Une famille qui se reconnaît d’un simple coup d’oeil. Une famille qui ne fait pas semblant et qui a éprouvé ses liens. Nos liens sont si forts et si puissants. Si anciens qu’ils creusent la terre de leurs géantes racines. Des racines qui entournent nos pieds et qui nous font tenir droit. Debout »

NOTE D’INTENTION – Thibaut Galis

« Un jour de mars 2021, je me balade sur Instagram. Un compte militant poste une image avec le #Rienàguérir. Guérir de quoi ? Je lis, je me documente, je sonde internet et la presse. Je suis sous le choc. J’entends pour la première fois cette expression : « thérapies de conversion ». Cela aurait pu être moi.

Nous sommes en mars 2021 et le sujet des thérapies de conversion vient de connaître une percée médiatique sur les réseaux sociaux et dans quelques médias. Depuis ce jour, les témoignages pleuvent, des journalistes sont invité·e·s sur les plateaux de télévision pour en parler, les posts sur les réseaux sociaux deviennent de plus en plus fréquents. Comme beaucoup, j’ai été choqué de savoir qu’en France et ailleurs, il existait des endroits où l’on voulait « guérir » l’homosexualité ou la transidentité. De ce choc est né le désir d’écrire une pièce : Sortir de la Nuit.

Cette pièce n’est pas une pièce documentaire. Elle propose de créer une fiction qui permette de proposer d’autres imaginaires, d’autres manières de penser le corps, la sexualité, les relations amoureuses. L’histoire suit une communauté LGBTQIA+ ayant échappé à des thérapies de conversion et qui survit dans la forêt. C’est cette culture de la communauté, si nécessaire aux personnes LGBTQIA+, qui est questionnée par le genre policier de la pièce. Par l’entremise de cette tension dramatique, les personnages se questionnent sur ce qui fait communauté entre eux, sur la manière d’intégrer l’autre à leur vie en groupe et sur le rejet de la norme urbaine oppressive.

Dans cette pièce, je veux m’inspirer de lié à la forêt et à la nuit. La forêt comme marge, comme alternative, comme dépassement de soi et espace de transgression. Ces corps, perdus dans l’immensité de la forêt, tentent de trouver une nouvelle place dans le monde. La forêt devient un espace protéiforme, rempli de rencontres, de dangers ou d’émancipations. Au cours de la pièce, la nuit disparaît progressivement. La lumière se fait de plus en plus nettement sur les corps et sur les voix. Des voix qui racontent les violences, de la vie d’avant ou de celle de la forêt, et qui sont exposés dans les mots des personnages. La nuit comme une obscurité sans fin mais un jour qui se lève comme un dévoilement.

Avec Sortir de la nuit, je veux visibiliser les vécus LGBTQIA+ d’aujourd’hui. Dévoiler nos amours. Dévoiler nos peurs. Et surtout, dévoiler la violence que subissent nos corps et comment nous faisons pour nous en sortir. Les spectateur·rice·s, baigné·e·s dans l’obscurité de cette forêt, dans sa lueur crépusculaire, entendront les personnages hurler la violence de leurs amours, pour qu’advienne une nouvelle visibilité des personnes LGBTQIA+ au théâtre.

Pour cette mise en espace à Théâtre Ouvert, le texte approche de sa version finale. Plusieurs pistes de mise en scène sont ainsi proposées en lumière et en son. Pour la saison prochaine, la Compagnie Médusée souhaite continuer le processus de création pour proposer une création du spectacle à l’automne 2024. »

La pièce développe une intrigue autour des THÉRAPIES DE CONVERSION. Aujourd’hui, partout dans le monde, des séminaires religieux et des thérapies psychiatriques ont pour objectif de “convertir” des personnes LGBTQIA+ à la norme hétérosexuelle et cisgenre pour les empêcher de vivre pleinement leurs sexualités et leurs identités.

©DR
PRODUCTION Compagnie Médusée
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines avec le soutien de la Région Île-de-France dans le cadre de l’ÉPAT
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Théâtre des Bains Douches (Havre)
SOUTIENS de la DILCRAH et Lycée Malherbe (Caen) pour les ateliers de médiation

Texte et mise en espace Thibaut Galis
Avec Delphine Bechetoille, Maé Durand, Adil Mekki, Matéo Saule
Dramaturgie Emmanuel/le Linée
Création lumière Julien De Ciancio
Création sonore Ariane Blaise
et les voix de Zachary Bairi, Gregor Daronina Kirchner, Sylvère Santin

À partir de 14 ans

TRIGGER WARNING : Agressions

Durée : 1h15
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Dimanche 30 octobre à 16h

C’est l’histoire d’un vallon. Son paysage, ses habitants. On y entrevoit comment les différentes espèces cohabitent dans un même espace. Quels liens se tissent. Et les frictions possibles. S’y déploie l’influence mutuelle entre un lieu et les êtres qui l’occupent. Comment, ensemble, au fil des ans, tout change, évolue, comment tout fait monde. C’est donc un récit à voix multiples, dont les humains ne sont pas les seuls protagonistes. Nous y suivons leurs aventures, bien sûr, mais nous nous intéressons aussi à ce qui se trame du côté des plantes et des animaux sauvages.

Chronique chorale, Notre vallée vient mettre en lumière la façon dont chaque vivant participe, d’une manière ou d’une autre, à la construction du territoire, et l’impact que son implication provoque sur ses colocataires. À qui, à quoi, pour combien de temps?

 

ici
dans ce petit bout de monde
au coeur d’un hiver de fin de siècle énergivore
ce n’est pas la mort qui règne en cheffe
tututututut
c’est la dormance
seulement la dormance
temps
NUIT
fin de siècle souffle fort
bondis plane papillonne
tout n’est pas mort ça dort
©Joseph Banderet
Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 29 octobre à 20h

Cela se passe dans une retraite que l’on pourrait dire spirituelle destinée exclusivement à des femmes. Les principes fondamentaux de cette retraite sont l’amitié, l’entraide, la contemplation. Ces femmes s’essayent donc, tant bien que mal, à l’art de la joie. Création d’un jardin sauvage, atelier de copie, travail aux champs… Mais qu’est-ce que la joie? Le repos de l’âme? La jouissance quotidienne du fait d’exister? Peut-être est-ce un sentiment plus idiot, ou plutôt une sensation idiote, volatile, insignifiante. De tout petits sursauts de rien du tout qui, multipliés, donneraient à chaque journée sa raison d’être.

L’Odeur des tissus est imbibée de ce presque-rien, de cette douceur intimement liée à l’ironie. C’est beau et aussi un peu triste, mais on ne saurait dire exactement pourquoi. C’est triste dans la légèreté. C’est justement ce quelque chose, ce je-ne-sais-quoi qui résiste absolument à l’analyse, qui en fait toute la trame. 

CLAUDIA. Maintenant laissez-moi vous réciter ce petit poème japonais pour vous accompagner dans votre sommeil :
Femmes en train de planter du riz…
Un temps.
tout est sale en elles
Un temps.
excepté leur chant.
Silence. Toutes se recueillent et méditent sur le haïku.
CLAUDIA. Bonne nuit, chères pensionnaires.
La présentation par l’autrice Lydie Tamisier :

©Joseph Banderet
Durée :
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€
Samedi 29 octobre à 18h30

La maison, c’est le lieu de l’action.
Il y a l’entrée, le salon, la bibliothèque, la cuisine, le jardin et le petit bois.
Une autrice emménage avec son compagnon dans cette petite maison de campagne qui leur a été vendue après le décès d’une vieille dame.
Peu à peu, l’autrice devient hantée par le spectre de son ancienne propriétaire, gênée par l’atmosphère de la demeure, dont une pièce lui reste étrangement interdite.
Alors elle écrit une histoire pour résoudre ce malaise. Ou, peut-être comme tout.e.s les auteur.ice.s, se sert-elle de la réalité pour nourrir sa fiction?
Quoiqu’il en soit, sa fable se résume ainsi : une jeune femme qui s’est depuis longtemps éloignée de sa famille à la mort de sa mère retourne voir la maison où celle-ci a vécu. Elle cherche à saisir où et en quoi l’événement a raté.

La Maison fonctionne et fictionne comme un rituel purificateur, la résorption d’une vieille blessure, l’acceptation d’une mort. Agitant son cauchemar, son auteur exécute un détour par le double, comme pour retrouver un geste originel du théâtre : faire ressortir des monstres, et les purger par la représentation.

LA VOISINE – Vous serez au calme ici, très au calme… Le soir parfois le vent hurle ! Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est que le vent ! Rien-que-le-vent… N’ayez pas peur. C’est l’ouverture de la plaine, le vent passe par la petite pente en bas, et il hurle. Vous serez inspirée pour quelques histoires sordides. (Elle rit).(Elle imite le vent.) Houuuuuu huuuu !

©Joseph Banderet
Durée :
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€